6 Nations 2024 – Les belles promesses du XV de la Rose
Troisièmes du Tournoi des 6 Nations, les Anglais ont retrouvé des couleurs cet hiver. Steve Borthwick, peut s’appuyer sur une nouvelle génération pleine de talent et des anciens toujours au rendez-vous.
Quelle médaille brille le plus dans une armoire à trophée, le bronze d’une troisième place de Coupe du monde ou celle de la même teinte, mais dans le Tournoi des 6 Nations ? La breloque d’airain du trophée Webb Ellis est évidemment autrement plus prestigieuse qu’une place sur la dernière marche du podium du tournoi européen. Pourtant, les Anglais, qui ont connu les deux, ont de solides arguments pour choisir la deuxième option.
Au Mondial, les soldats de sa Très Grâcieuse Majesté avaient préféré les guerres de tranchées aux envolées chevaleresques. Se concentrant à retrouver leur conquête, égarée un après-midi de claque historique à Twickenham face aux Français (10-53). Sans convaincre par son contenu, Steeve Borthwick avait réussi son coup. Une première place en phase de poule, puis une défaite d’un seul petit point face aux futurs champions du monde springboks (vous connaissez la chanson). Le XV de la Rose était même la seule équipe du vieux continent dans le dernier carré de la compétition.
On prend les mêmes et on recommence ?
Sans tout bouleverser, le sélectionneur anglais a changé son fusil d’épaule pour ce nouveau tournoi. Freddie Steward, arrière anglais, symbole de ce jeu qui n’en était pas vraiment un pendant la Coupe du monde, a d’ailleurs laissé sa place à George Furbank après deux journées dans ce tournoi. À l’aise comme pas deux sous les ballons hauts, doté d’un furieux jeu au pied, l’arrière du Leicester ne colle plus à la nouvelle vision que Borthwick veut inculquer. Contrairement à Furbank, capable de relance du fond du terrain et plus à l’aise ballon en main.
Déjà bien connu sur le circuit mondial, Marcus Smith symbolise une nouvelle génération anglaise qui a du talent à revendre. Henry Arundell, révélation de la dernière Coupe du monde a par exemple fait ses bagages direction la France et n’est plus sélectionnable avec le XV de la Rose. Même son de cloche chez Kyle Sinckler et Lewis Ludlam qui vont rejoindre le RCT dès la saison prochaine. Si les deux compères n’ont plus leurs jambes de 20 ans, ils ont pour autant encore de beaux jours devant eux.
Des jeunes qui poussent aux portes…
Mais les Anglais ont plus d’un tour dans leur sac. Tommy Freeman (23 ans), Ollie Lawrence - magistral dans la défaite à Lyon - (24 ans) ont de quoi voir venir. George Martin (22 ans), impressionnant contre l’Afrique du Sud en Coupe du Monde a confirmé tout son potentiel dans ce tournoi. Barré par l’historique Jamie George, Theo Dan prend, lui, petit à petit du galon. Son temps de jeu est d’ailleurs allé crescendo cet hiver, passant de 7 minutes face à l’Italie à 31 contre la France. Symbole de ces jeunes qui vont chercher le maillot frappé de la rose, Immanuel Feyi-Waboso a impressionné face à l’Irlande et pourrait lui aussi s’imposer sur le long terme sur l’aile anglaise.
…des anciens qui tiennent le cadre
Si lui se situe un peu entre les deux générations, Ben Earl est sans doute le joueur de la compétition en Angleterre, il a d’ailleurs été nommé parmi les quatre joueurs pour recevoir ce trophée. Excellent à l’automne en France, le troisième ligne centre des Sarries, a confirmé son immense talent cet hiver. Malgré un gabarit presque frêle pour son poste, 1m86 et à peine plus de 100 kilos, Ben Earl est impressionnant ballon en main et au moins aussi bon quand il s’agit des tâches défensives. Dans le même temps la pieuvre, Maro Itoje, considéré comme le meilleur deuxième ligne du monde il y a quelques années, semble retrouver le niveau qui fut le sien et pourrait former un solide attelage avec George Martin.
En première ligne, le trio Ellis Genge, Jamie George, Dan Cole a tenu la corde dans ce tournoi. Mais mis à part le premier, les deux suivants, respectivement 33 et 36 printemps sont plus proches de la fin que du début. Mais derrière, Théo Dan (voir ci-dessus) et Will Stuart ont déjà prouvé qu’ils avaient les épaules assez larges pour le poste.
Oui, les Anglais n’ont rien gagné depuis 2020 et évidemment, le chantier reste énorme pour Borthiwck et ses hommes. Mais l'averse semble derrière et après la pluie vient toujours le beau temps. Si on ne sait pas qui composera cette équipe lors des prochains matchs – après tout, les ovnis peuvent aussi atterrir de l’autre côté de la Manche – les raisons d’y croire semblent réelles pour les supporters anglais. Pas sûr que cette équipe se contente de la troisième marche du podium que ce soit dans le Tournoi et peut-être même dans quelques années de l’autre côté du globe cette fois.
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