Pro D2 – Patrick Milhet (Stade montois) : "Le corps arbitral met le rugby français en danger"
Déçu après la défaite de son équipe, à la maison, contre l’US Dax (13-18), Patrick Milhet, le manager du Stade montois, était très en colère, après la partie, contre le corps arbitral.
Patrick, quel est le premier sentiment après ce revers ?
C’est une défaite à domicile, la défense du territoire, de la forteresse, sur un derby, donc elle est dure. Ce soir, il y a deux choses qui me chagrinent. Pour la première fois, je ne suis pas d’accord avec le corps arbitral. Il va falloir qu’ils arrêtent de dormir. Ça ne sert à rien de s’appeler la semaine d’avant ou de s’appeler derrière. Le TMO est rentré une fois, il doit rentrer deux fois. Il faut qu’il se réveille. Ils mettent à mal le rugby français. Attention, Dax ne vole pas son match, Dax a fait un super rugby, a été pragmatique. Je les félicite. Maintenant, il n’y a pas eu d’équilibre. On finit à 15 pénalités à 8 et nous étions 13 sur le terrain en deuxième mi-temps. Il y a un coup de tête sur notre ailier qui n’est pas pris, je ne sais pas ce que faisait le TMO. Il buvait certainement le café. Sur le premier essai de Dax, il y a un en-avant de deux mètres. Il y a la vidéo pour ça. Je suis en colère. Je n’en veux pas à mes joueurs qui ont mis de l’engagement, de la détermination. Je pense que le corps arbitral met le rugby français en danger.
D’un point de vue comptable, est-ce un coup d’arrêt ?
Oui, mais il reste deux matchs et on essayera de faire le mieux possible.
Cela fait longtemps qu’on ne vous avait pas vu en colère, comme ça…
On prône les valeurs, c’est un derby, on amène 12 000 personnes, c’est avant tout une fête et je trouve qu’aujourd’hui, le corps arbitral n’a pas travaillé ensemble. Des choses ont été identifiées en semaine, elles ont été remontées et n’ont pas été appliquées sur le terrain.
Seriez-vous favorable à l’instauration d’un “challenge” pour que chaque équipe puisse faire appel à la vidéo, comme c’est déjà le cas dans d’autres sports ?
Non, il ne faut pas non plus qu’il y ait des coupures. Je suis le premier à protéger les arbitres et à échanger avec eux, mais à un moment donné, il faut dire stop, parce qu’il y a de l’enjeu. On travaille, c’est notre métier. Il y a des enjeux économiques. Mais encore une fois, je félicite les Dacquois, qui ont pratiqué un beau rugby.
Outre l’arbitrage, sur quoi cette rencontre s’est-elle jouée, selon vous ?
Dax a fait son coup car nous avons été en difficulté en mêlée. Les Dacquois ont été pragmatiques. Ils ont un ailier supersonique, un facteur X (Naseara, NDLR), qui a eu de la réussite en première mi-temps. Ils rentrent trois fois dans notre camp et marquent deux fois. Ils étaient cinquièmes avant ce match-là, c’est qu’il y a une raison. Ils ont fait une belle saison, une meilleure que nous et ils viennent nous cogner à la maison. Ils ont une très belle conquête et un facteur X, derrière, qui leur amène énormément de “power”.
Malgré tout, vous gardez votre destin en main…
Oui… Des matchs, on va en gagner, on va en perdre. Les Dacquois ont gagné deux fois cette saison, la guerre, c’est sur le terrain. Maintenant, c’est la fête. Les Dacquois sont heureux, les Montois sont malheureux, c’est la loi du sport.
En première mi-temps, vous percez plusieurs fois le mur dacquois mais vous ne marquez pas. Est-ce là où ça se joue ?
En première mi-temps, on est tout le temps chez eux, mais on ne finit pas nos actions. On avait cette envie de porter le ballon, d’agresser cette ligne et de pouvoir marquer. On n’a pas eu ce pragmatisme et cette réussite dans la zone de marque. On rentre cinq fois dans la zone de marque et on marque zéro fois.
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