Investec Champions Cup – Ugo Mola : "Finir le match avec des joueurs expérimentés est un choix important"

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Alors que son groupe veut encore marquer l’histoire du Stade toulousain, le manager Ugo Mola a dû effectuer des arbitrages forts pour la composition d’équipe qui va défier les Harlequins en demi-finale de Champions Cup, ce dimanche. Avec Thomas Ramos, Julien Marchand ou Ricihie Arnold sur le banc, le staff veut aussi contrer des Anglais généralement très efficaces dans les vingt dernières minutes.

Comment avez-vous travaillé cette semaine pour préparer cet événement ?

Il ne vous échappe pas que le rythme est un peu effréné ces dernières semaines, mais c’est vrai pour toutes les équipes, hormis peut-être nos amis irlandais qui ont une organisation différente. Les clubs français et anglais ont eu des matchs importants. Les premiers jours de la semaine ont été axés sur la récupération car le match du Racing, au niveau de l’intensité, nous a impactés. Sinon, c’était une semaine classique, avec l’avantage d’avoir gagné un jour, puisqu’on a joué samedi et qu’on rejoue dimanche. L’énergie était plutôt élevée à l’entraînement, comme lorsqu’on prépare ce genre d’événement, surtout lorsqu’il se déroule pas loin de chez nous !

Souvent copié, parfois raillé, le concept "d’école toulousaine" alimente les fantasmes, de par sa permanente modernité. Un rêve de jeu qui se transmet avec la volonté de déplacer le ballon et les hommes, sur lequel on propose ici de lever les secrets…https://t.co/uIC3VqhaDU

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 3, 2024

Quelles sont les menaces identifiées chez cette équipe des Harlequins, que vous avez battue en match de poule ?

Il est évident que ce sera un tout autre adversaire qui celui rencontré lors de la deuxième journée à Londres. Dans ses différentes sorties depuis, cette équipe a réalisé des choses de très haut niveau, avec beaucoup d’individualités de classe internationale comme Dombrandt, Smtih, Green ou Esterhuizen. Ce sont beaucoup de gros joueurs qui font la différence par leurs qualités individuelles. Au-delà, je lis ce qu’on écrit sur les Harlequins, et je crois qu’on sous-estime le travail de leurs avants qui, sur les matchs gagnés au Racing ou à Bordeaux, a été déterminant pour l’emporter à l’extérieur. Quand on connaît la difficulté de notre championnat sur les phases de conquête, et la qualité du Racing et de Bordeaux devant, ils ont été rudement remis en question. Penser que ça va être un match ouvert, à cinq ou six essais de moyenne comme c’est le cas pour les deux équipes depuis quelque temps, serait se tromper de chemin ou de guerre. Attendons-nous déjà à un rude combat devant et sur le jeu au sol.

En quoi est-ce plus confortable de recevoir cette demi-finale ?

On a tout fait pour se retrouver là, à ce moment-là. Tout n’était pas dépendant de nous mais en finissant premiers sur la phase poule, on espérait à terme, et pourquoi pas, disputer une demi-finale à domicile. Quand tu te mets en ordre de marche et que tu mets tous les ingrédients, c’est évidemment un peu plus confortable que de voyager. On a connu quelques écueils les années passées mais on ne peut pas mettre nos défaites sur ce point. En tout cas, le rythme est plus simple mais ne fait pas gagner les matchs pour autant.

Étincelant ces dernières semaines avec Toulouse, Mathis Castro-Ferreira est le dernier joueur formé au club à exploser. Le troisième ligne se livre sur sa forme actuelle et l’amour qu’il porte à son club.
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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 3, 2024

Vous avez effectué des choix forts sur la composition d’équipe. Qu’est-ce qui les a motivés ?

Il y a plusieurs facteurs qui entrent en compte. Les compositions ne sont pas faites à la volée. Ce qui nous motive toujours, et qui est sûrement l’élément numéro un, c’est la performance du moment. Quand vous avez la chance d’entraîner autant de joueurs de qualités, vous avez la responsabilité de récompenser la performance. Ensuite, il y a l’adversaire et, en l’occurrence, sa caractéristique à marquer beaucoup de points, notamment de la 60e à la 80e minute. En Champions Cup, il a fait basculer les matchs de son côté dans ces moments-là. Finir la rencontre avec des joueurs expérimentés, que vous connaissez tous, est un choix important. Le rugby moderne se joue de moins en moins à quinze. Nous sommes toujours regardants sur l’équipe de départ, mais j’aime bien regarder aussi celle qui termine. Elle sera certainement prépondérante dans le résultat.

Que change le fait de jouer au Stadium ?

L’événement appelle des stades où on peut se rendre plus nombreux. Il y a une forme de logique sportive respectée et l’enceinte est à la hauteur de l’événement. On a la chance de le jouer chez nous. On aime jouer à Ernest-Wallon mais le côté particulier des matchs au Stadium doit revêtir une vraie excitation. C’est une récompense pour les joueurs, l’environnement du club mais aussi pour les supporters qui nous voyaient souvent bouger depuis quelque temps.

Avec deux attaques irrésistibles, la demie entre Toulouse et les Harlequins promet un magnifique spectacle sur la pelouse !https://t.co/DYwjDech3y

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 2, 2024

À quel point sentez-vous dans votre groupe une grosse volonté d’entrer encore dans l’histoire et de remporter un autre titre ?

Ce groupe a montré qu’il était capable de gagner des titres, ce qui n’est pas toujours le cas. On banalise parfois le fait de gagner. Mais il n’y en a qu’un qui gagne. C’est dur. Les contextes dans lesquels on a joué les dernières demies n’étaient pas simples. On n’a pas toujours trouvé les clés et on s’est mis quelques balles dans le pied. Le groupe doit se servir de cette expérience car il commence à en avoir une forte. Ce sont des gamins que j’ai eus alors qu’ils avaient entre 19 et 21 ans, et qui ont maintenant entre 26 et 30 ans. Ce ne sont plus les mêmes. Ils se sont aguerris aux joutes internationales et en jouant des demi-finales régulièrement. Ce n’est pas neutre d’être à la sixième demie d’affilée en Champions Cup. Cela montre la difficulté de ce titre, la compétition est relevée, différente, de niveau international et il faut répondre avec tous tes atouts le jour J. On ne doit pas lâcher le chemin qu’on a décidé de prendre.

Justement, vous servez-vous de la frustration des deux dernières demi-finales de Champions Cup perdues ?

On se sert évidemment du contexte et de notre expérience. Ce groupe se côtoie depuis longtemps. Les joueurs ont appris de leurs erreurs, nous aussi. Mais peuvent parler de la déception de ne pas aller en finale ceux qui sont en demie. Certains n’y sont jamais. On a la chance d’y être, il faut que ça dure. Mais pour gagner un titre, et on a eu le privilège d’en gagner quatre en l’espace de cinq ans, tout doit être aligné, dès la demi-finale. Ma seule frustration, quand on finit un match, c’est lorsque l’équipe n’a pas eu le rendement et le niveau qui était vraiment le sien. Aujourd’hui, j’ai la sensation ou j’espère, quand je vois fonctionner les joueurs, qu’on aura le niveau attendu, qui doit être le nôtre. Notre équipe a beaucoup d’appétit, a envie de marquer son passage au Stade toulousain. Cette génération est différente mais, pour marquer l’histoire, il faut en gagner des demi-finales. Pour l’instant, c’est pas mal mais elle n’a pas encore marqué autant l’histoire du club que d’autres générations.

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Les commentaires (2)
Vejoux Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 12:58

J espère qu il ne regrettera pas d avoir mis Ramos sur le banc.

Enavant Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 11:14

Mola passe un peu de pommade sur la blessure d'amour propre de Ramos