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Champions Cup. Toulouse – Harlequins. Un duel dans le match : Romain Ntamack – Marcus Smith, les opposer est si tentant

Publié le Mis à jour
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Ce dimanche, Marcus Smith et Romain Ntamack vont une nouvelle fois se croiser. Les deux ouvreurs ont pris l’habitude de s’affronter avec un net avantage pour le Français. David Darricarrère analyse ce duel haut en couleur, lui qui coachait les Bleuets en 2018 lors de la victoire de la bande à Ntamack face à celle de Smith en finale du Mondial…

Le sport moderne raffole des duels en tout genre qui ont tendance à encore plus électriser les fameuses rencontres au sommet. Ce Toulouse – Harlequins ne déroge pas à la règle avec des face-à-face attendus entre le génial Dupont et le vétéran Care ou encore les surpuissants Esterhuizen et Ahki au centre du terrain. Mais c’est une nouvelle fois les retrouvailles entre les deux ouvreurs qui cristallisent le plus l’attention. Marcus Smith et Romain Ntamack : beaucoup a déjà été écrit sur les deux stars du rugby international. Génération 1999, ils ont pris l’habitude de s’affronter, d’abord en jeunes, et depuis quelques années sur la scène internationale, l’un avec le XV de la Rose, l’autre avec l’équipe de France. Avant cette demi-finale de Coupe des Champions qui sera d’ailleurs leur première confrontation avec leur club respectif, Marcus Smith n’a jamais réussi à battre son homologue français.

Smith ? Il reste ce joueur imprévisible qui peut sortir des schémas à tout moment

Le petit génie anglais (1m75, 83 kg) est dans la forme de sa vie. Irrésistible face à l’UBB en quart de finale, ses qualités de vitesse et d’explosivité sont sublimées par un plan de jeu porté vers l’offensive, sorte de "total rugby" où l’ouvreur est l’élément fondamental. David Darricarrère, entraîneur des moins de 20 ans en 2018 lorsque Smith et Ntamack se sont affrontés en finale du Mondial U20 (le Toulousain étant repositionné au centre pour laisser l’ouverture à Louis Carbonel) se souvient : "À l’époque, il jouait déjà tous les ballons et presque jamais au pied. D’ailleurs, il n’était pas responsable du jeu au pied. C’était LE danger de l’équipe. Il était déjà un joueur "protée" qui faisait énormément de différences. Il était très insouciant et il a gardé cet état d’esprit. Par contre, il n’était pas très bon défenseur, et nous avions ciblé cette zone. D’ailleurs, si vous vous souvenez bien, on marque un essai en attaquant la zone du 10."

Attaquant né aux ambitions offensives parfois exubérantes, Marcus Smith a les clés du jeu des Quins et – contrairement avec la Rose où Eddie Jones et Steve Borthwick lui ont préféré l’expérience d’Owen Farrell et la gestion de George Ford – n’a pas à changer son style de jeu pour "rester dans les clous". Plus à l’aise avec ses mains qu’avec ses pieds, il revenait d’ailleurs sur sa progression dans ce secteur de jeu en mars 2024 dans une interview pour le média britannique The Standard. "Le jeu au pied est la seule chose sur laquelle je travaille constamment et qui ne me vient pas naturellement, pour être honnête. Mais maintenant, j’essaie d’utiliser les coups de pied comme une véritable arme. J’ai changé d’état d’esprit à ce niveau, et le fait de travailler avec Jonny (Wilkinson) m’a beaucoup aidé. Si je veux vraiment m’imposer en tant que numéro 10, je dois continuer à développer cet aspect de mon jeu." Cette saison face aux perches, Marcus Smith est le meilleur réalisateur de la Champions Cup. On se souvient tous, aussi, de son drop décisif dans le Tournoi pour mettre à terre l’Irlande.

Romain a énormément de talent, au moins autant que Marcus

Et notre Français dans tout ça ? Il n’a pas du tout à rougir de la comparaison avec son copain d’outre-Manche. Bien au contraire. Romain Ntamack s’est construit une carrière exemplaire en club comme en sélection. Bon partout, moyen nulle part, le fils d’Émile est peut-être le numéro 10 parfait, celui capable de s’effacer au bon moment pour mettre les autres en lumière, tout en restant un danger constant même quand la rencontre semble perdue. Darricarrère toujours : "Je comprends la comparaison : Smith talent pur et Romain force tranquille, mais c’est exagéré. Romain a énormément de talent, au moins autant que Marcus. Il le met au service des autres et fait tout pour bien faire jouer l’équipe. Smith, par moments, peut en faire un peu trop pour lui."

Auteurs jusque-là d’un parcours parfait en Champions Cup et promis à une finale à Londres le 25 mai, les Toulousains - battus lors de leurs deux dernières demies - se méfient de cette équipe des Harlequins si étonnante, qu’ils ont étrillée en poule \ud83d\udd3dhttps://t.co/dJZmPkA7Ba pic.twitter.com/dUTkywk2rm

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 5, 2024

Jeu au pied, lecture du jeu, qualités offensives mais aussi défensives, la palette du Toulousain est complète. Reconnu, entre autres, pour sa qualité au plaquage, il est d’ailleurs dans ce domaine bien meilleur que son vis-à-vis du jour. L’expérience joue également à sa faveur. À 25 ans, Ntamack est triple champion de France, champion d’Europe et a décroché le grand chelem avec les Bleus en 2022. "Avantage à Romain, oui, confirme Darricarrère. Il a l’expérience des très grands matchs. Une finale de Top 14 et de Champions Cup, ce n’est pas rien. L’équipe de France, ce n’est pas rien. Romain sait mieux gérer ses émotions que Marcus, qui a ce côté exubérant. Et dans les matchs de très haut niveau, la gestion des émotions fait souvent la différence. Sur ce point, Romain est impressionnant."

Au moment du coup d’envoi à 16 heures, Ntamack pourra se raccrocher à ses cinq demi-finales de Champions Cup déjà jouées sous le maillot toulousain. Ce sera la première pour l’international anglais, comme pour son club. Ce duel, haut en couleur, sera l’occasion de voir une belle opposition de styles entre deux adversaires qui se respectent énormément comme le confiait le Français dans le long entretien accordé à Midol. "Vu qu’on a le même âge, qu’on est de la même génération, nous nous sommes toujours affrontés. Il y a toujours eu beaucoup de respect entre nous deux. Mais, sur le terrain, il n’y a évidemment plus de copains qui comptent (sourire). Après, je suis un compétiteur et j’aime affronter les meilleurs. Un duel face à Marcus, c’est toujours alléchant. J’espère qu’il tiendra toutes ses promesses".

Quel que soit le scénario de cette demi-finale, la confrontation Smith – Ntamack ne sera pas la dernière, comme le pense David Darricarrère : "J’imagine bien le duel France – Angleterre se caractériser sur ces deux joueurs pendant un paquet d’années. Des duels de ce niveau, c’est génial pour le rugby." À Ntamack de garder la main.

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Les commentaires (1)
Philippe64 Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 12:34

Ntamack est supérieur dans les domaines