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Trop vite, trop haut, trop fort

Par Rugbyrama
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Le plan du Stade toulousain pour renverser le champion d’Europe en titre a été annihilé par trop d’erreurs individuelles. Le score final (30-12) est lourd mais malheureusement implacable. À l’image de cette équipe du Leinster.

Il fallait réaliser le match parfait. Les Toulousains en étaient conscients. Éliminer le Leinster, champion en titre, à l’Aviva Stadium relevait de l’exploit. Le plan était simple : imposer une énorme pression dans le jeu au sol et laisser court à la folie qui colle aux crampons des hommes d’Ugo Mola depuis le début de la saison. Un plan récité à la perfection pendant les cinq premières minutes de la rencontre. Un grattage de Peato Mauvaka pour obtenir une pénalité sur le premier ballon irlandais, deux interventions pleines de fougues de Cheslin Kolbe et finir par une pénalité de Thomas Ramos pour prendre le score. Cinq minutes idéales pour faire grandir l’espoir de se hisser en finale de Coupe d’Europe, neuf ans après le dernier titre continental.

Malheureusement, cette première séquence parfaitement menée ne suffisait pas à ébranler des Irlandais sûrs de leur force, de leur plan de jeu et de leur capacité à répondre au défi physique.

Trop d’erreurs en première période

D’autant plus que les Toulousains enchaînaient les erreurs, laissaient transparaître une grande fébrilité, notamment de la part de Sébastien Bézy et Thomas Ramos. Un coup de pied de renvoi manqué de ce dernier était à l’origine du premier essai irlandais, puis un coup de pied de dégagement contré toujours de l’arrière stadiste permettait au Leinster de revenir dans les vingt-deux mètres des Rouge et Noir. Une aubaine pour les Irlandais qui poussaient Richie Gray à la faute (carton jaune) et inscrivaient après un ballon porté impressionnant un deuxième essai devant des Toulousains en surrégime et incapables de gratter la moindre munition malgré un paquet d’avants densifié à son maximum avec le repositionnement de Joe Tekori en troisième ligne.

La perfection attendue pour réaliser un exploit n’était pas au rendez-vous. Sous pression et privés de ballons de récupération, les hommes d’Ugo Mola ne parvenaient pas à laisser parler leur audace qui leur a permis cette saison de déjouer plus d’une fois les pronostics. Il était pourtant écrit qu’un succès ne pouvait être envisagé sans faire perdre le nord aux métronomes irlandais. Pour faire chuter le roi de son trône, il fallait aussi un petit coup de pouce. Il n’est jamais venu. À l’image de cette faute de Robbie Henshaw à la demi-heure de jeu. Devant sa ligne, le trois-quarts centre international commettait un grossier en-avant, récoltant un carton jaune plus que mérité mais l’arbitre anglais Wayne Barnes n’allait pas jusqu’à accorder un essai de pénalité qui n’aurait rien eu d’illogique. Le Leinster pouvait continuer à faire la course en tête sans jamais s’inquiéter puisque les paris tentés par les Toulousains ne s’avéraient pas ou très peu payants, à l’image d’un Pita Ahki souvent en difficulté dans le secteur défensif.

Aucun essai inscrit

Le plan A étant un échec, Toulouse optait rapidement pour celui de secours, en lançant très tôt les remplaçants dans le second acte. Une cavalerie un peu plus légère pour essayer enfin de faire reculer les vagues du Leinster avec des montées défensives plus rapides et reprendre le contrôle de la ligne d’avantage. Il n’était pas question de tomber sans avoir tout tenté, à l’image d’un Maxime Médard apportant du dynamisme et qui tentait un petit coup de pied dans l’en-but mais qui était devancé au moment d’aplatir. Énième mauvais rebond qui laissait comprendre que ce n’était pas encore l’heure du Stade toulousain, incapable d’appliquer des recettes qui avaient pourtant si bien fonctionné en quart de finale face au Racing 92, où la défense stadiste avait réussi à prendre le dessus, facilitant ainsi les tours de magie d’une ligne de trois-quarts qui n’a pas réussi à trouver la moindre ouverture à Dublin. En effet, il a fallu attendre le trentième match de la saison pour assister à une rencontre sans aucun essai inscrit par les Toulousains. Museler un tel potentiel offensif n’est pas donné à tout le monde. Il fallait une grande équipe du Leinster pour y parvenir. Les Irlandais ont même réussi à faire reculer les offensives des Rouge et Noir, gagnant inexorablement du terrain, parvenant même à repousser un maul stadiste hors de leur en-but à dix minutes du terme, balayant ainsi le dernier espoir d’un miracle et touchant le moral des troupes françaises. La fin de match était à sens unique même si les supporters toulousains donnaient toujours de la voix, se levant au coup de sifflet final pour applaudir leurs joueurs malgré un score sans appel. Le défi était simplement trop grand. Il ne servait alors à rien de blâmer des joueurs dominés par un collectif irlandais, qui ne commet jamais d’erreur, régnant sans partage sur la scène européenne et toujours en lice pour remporter un cinquième titre dans quelques semaines à Newcastle. Et ainsi devenir la plus grande équipe de tous les temps dans cette compétition.

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