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Jonathan Wisniewski (Lyon) : "On peut s’y perdre et s’éloigner de notre vocation"

  • Jonathan Wisniewski (Lyon) contre Toulon
    Jonathan Wisniewski (Lyon) contre Toulon Icon Sport
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Jonathan Wisniewski, ouvreur du LOU, revient sur l'utilisation des réseaux sociaux et de la dangerosité que cela engendré.

Midi Olympique : Les réseaux sociaux peuvent-ils être nocifs pour un joueur de rugby ?

Jonathan Wisniewski : Oui, les réseaux sociaux peuvent être nocifs. À tout moment, n’importe qui peut créer un faux compte et t’interpeller directement, et quand ce genre de choses se répète, cela peut poser des problèmes. C’est assez relatif dans le rugby, encore que, dans certains clubs, où la passion est très forte, cela peut être perturbant. Mais au foot, on en arrive parfois à des extrémités assez effrayantes, avec des joueurs obligés de fermer leurs comptes. La cyber-communication est un outil sympathique, qui peut vite devenir sensible.

Avez-vous eu une mauvaise expérience à titre personnel ?

J.W. : J’en ai connu une à Grenoble, où quelques personnes m’avaient insulté après de mauvais matchs… Au début, j’avais essayé de répondre sur le ton de l’humour, mais ça s’était rapidement envenimé et j’avais été obligé de bloquer ces utilisateurs. C’est la seule fois où il m’est arrivé quelque chose, rien de bien grave en soi. Après, il faut dire que je ne suis pas non plus du genre à relayer beaucoup de choses : une petite photo après une victoire, une info de temps en temps, un clin d’œil à mes sponsors, et j’en reste là… J’essaie par ailleurs de protéger au maximum mes proches, ma famille, qui sont en général les plus touchés par les critiques.

Les cyber-critiques peuvent-elles avoir une influence directe sur les performances sportives ?

J.W. : Bien sûr que cela peut jouer. Quand tu n’as pas été bon et que tu le sais, avoir accès à ce genre de choses peut créer une dynamique négative, qui t’attire dans une mauvaise spirale. Il faut que les joueurs aient suffisamment d’intelligence pour utiliser ces réseaux sociaux avec un certain recul, dans la défaite comme dans la victoire d’ailleurs. Mais cela n’est pas si facile.

Si tu as fait un mauvais match, ce n’est pas une bonne communication sur Twitter qui le rendra meilleur !

On comprend que les joueurs aient besoin de valoriser leur image. Reste qu’il y a un homme derrière chaque joueur, pour qui les réseaux sociaux ne peuvent qu’avoir à terme un impact négatif. À ce titre, onpeine à comprendre quel intérêt peut trouver un joueur de rugby à s’afficher sur les réseaux sociaux…

J.W. : Parce que beaucoup de joueurs s’en servent pour relayer le message de leurs sponsors personnels. Il y a beaucoup de monde qui gravite autour de la sphère des joueurs de rugby professionnel, et ce sont les réseaux sociaux qui offrent à ces personnes une certaine exposition.

Pour se préserver de la pression cybermédiatique, n’existe-t-il pas dans le rugby des professionnels des réseaux sociaux, payés par les joueurs pour animer leurs comptes ?

J.W. : Ça existe, bien sûr. Des prestataires proposent aux joueurs plusieurs types de forfaits pour s’occuper de leurs comptes sur les réseaux sociaux. Ils savent où et quand publier telle ou telle information pour gagner en visibilité, gagner plus de followers, etc. Je comprends que pour certains joueurs ce soit un souci en moins de déléguer cette gestion, mais à titre personnel je n’ai pas une utilisation suffisante des réseaux sociaux pour y voir un intérêt.

Au final, le plus important pour un joueur réside-t-il dans la qualité de ses performances, ou dans l’image qu’il donne de ces dernières au travers des réseaux sociaux ?

J.W. : C’est un peu dangereux de jouer cette carte de la cyber-communication, car on peut s’y perdre et s’éloigner de notre vocation première qui est de jouer au rugby. Si tu as fait un mauvais match, ce n’est pas une bonne communication sur Twitter qui le rendra meilleur ! Or, c’est avant tout pour faire de bons matchs que nous sommes payés...

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