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Clermont - La Rochelle : poussée de fièvre jaune

Par DUZAN Marc
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Un millier de supporters français est attendu ce week-end à Newcastle, où s’affronteront La Rochelle et Clermont-Ferrand en finale du Challenge européen. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre l’ASMCA et le Stade rochelais, les éléments de comparaison ne manquent pas...

Depuis que les Bleu et Blanc de l’Aviron bayonnais sont au purgatoire, La Rochelle et Clermont-Ferrand se disputent chaque année ou presque le titre de "meilleur public de France". Sur les bords de l’Atlantique, les chiffres donnent le tournis. Le week-end dernier, face à Toulon, le Stade rochelais a ainsi disputé son 46e match consécutif à guichets fermés dans un stade de 16 000 places devenu beaucoup trop petit pour contenir ce tourbillon d’amour pur. Maxime Collin, le président des Bagnards, l’une des quatre associations de supporters rochelais, explique : "L’effet de mode entourant le Stade rochelais est dû en partie à l’absence de sport de haut niveau dans la région. Le basket n’est plus aussi fort qu’avant, le foot est amateur et nous, on grandit week-end après week-end." Devenus célèbres pour leurs accoutrements de forçats, les "Bagnards" incarnent en quelque sorte la folie rochelaise, une place où le cliché de "seizième homme" n’a jamais semblé aussi juste. Collin poursuit : "Dans le parking du stade, je m’amuse parfois à regarder les plaques d’immatriculation des voitures. Je vois de plus en plus de Bordelais ou de Périgourdins. Le territoire du Stade rochelais s’élargit et franchement, ça devient dingue. Moi, j’ai pourtant connu ce club en groupe B, à l’époque pas si lointaine où les tribunes étaient des bancs de bois, au temps où un vieux monsieur s’occupait de changer le score. On ne se bousculait pas aux guichets, croyez-moi…"

Plus tard, à l’époque du Pro D2, il est parfois arrivé que Marcel-Deflandre se retrouve à guichets fermés. Mais dans les bureaux du Stade rochelais, aucun dirigeant n’avait alors imaginé être un jour dépassé par son propre monstre. Agrandir l’enceinte, vous dites ? C’est impossible : le stade Marcel-Deflandre, niché en pleine cité, est à ce jour prisonnier d’une situation géographique qui, à l’heure où l’on éloigne exagérément les stades du cœur des villes, est aussi une chance. "Il y a enfin une logique marketing à tout ça, explique un observateur du club. La demande excède l’offre, une place à Deflandre est rare et, comme dans n’importe quel secteur d’activité, ce qui est rare est cher…"

Incomparable "Yellow Army"

Alors, y a-t-il plus de ferveur à La Rochelle qu’à Clermont ? Vaste débat, autour duquel on s’écharpe volontiers sur les forums de supporters. En Europe, la "Yellow Army" fait parler d’elle depuis le printemps 2010, date à laquelle 4 000 Jaunards défilèrent sur O’Connell Street, l’artère principale de Dublin, avant de fondre vers le RDS Stadium des Leinstermen. Au lendemain de ce quart de finale de H Cup (l’ancêtre de la Champions Cup), la presse irlandaise avait comparé la légion auvergnate à la "Red Army" du Munster, souvent imitée, rarement égalée. Thierry Fraisse, l’un des généraux de l’armée jaune, analyse : "Aujourd’hui, la Yellow Army dépasse largement le simple cercle des abonnés. En 2017, on a par exemple compté 34 000 supporters clermontois à Gerland, le jour où on a battu le Leinster en demi-finale de Coupe d’Europe. Sur les gros évènements, on ne peut plus les compter, ils sont beaucoup trop nombreux…"

Avec 11 000 abonnés et un taux de remplissage de 95 % au Michelin (18 000 places), l’ASMCA truste le podium des affluences, en France comme sur le vieux continent. Mais là où les supporters auvergnats devancent tous leurs concurrents, c’est dans leur incomparable mobilité. Cette saison, les suiveurs auvergnats étaient 1 500 à Jean-Bouin, 2 000 à Grenoble et probablement dix fois plus, si l’ASMCA rejoint le Stade de France en juin prochain. Parmi cette foule d’anonymes, Christian Boninsegni est un personnage à part : abonné depuis 1972, il ne rate jamais un voyage des Jaunards dans l’Hexagone, a des amis à Montpellier, Bordeaux, Castres et partout où les coéquipiers de Morgan Parra font halte. Il raconte : "En 1994, j’ai parcouru en voiture 8 700 kilomètres pour suivre l’ASM. Ici, je fais partie des plus anciens, puisqu’on vient de perdre un copain qui lui était abonné depuis 1948. Moi qui suis un amoureux de ce club, je n’oublie pas que nous étions 5 000 en tribunes, à l’époque où Moscato se battait avec Mallaret (ancien talonneur de l’ASMCA, N.D.L.R.) au Michelin. Quand on y repense, le chemin parcouru est immense…"

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