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Darracq : "Une culture de l’excellence"

Par Rugbyrama
  • Thomas Darracq qui fut directeur du centre de formation de l'Aviron entre 2014 et 2017
    Thomas Darracq qui fut directeur du centre de formation de l'Aviron entre 2014 et 2017 Pablo Ordas
Publié le Mis à jour
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Directeur du centre de formation de l’Aviron Bayonnais entre 2014 et 2017, l’actuel responsable du pôle France féminin, et manager des U20 féminines, a vu passer une partie des jeunes pousses qui fournissent, aujourd’hui, l’équipe première. Il nous livre son ressenti sur le cas de la formation ciel et blanche.

Midi Olympique : Pour vous, quelle est la force du centre de formation de l’Aviron ?

Thomas Darracq : Le point fort, c’est l’Histoire. Les joueurs savent que d’autres, avant eux, sont sortis de ce centre de formation et ont eu une belle carrière. Ça crée une culture de l’excellence. L’autre point fort est la culture du jeu qu’il y a, ici, à Bayonne avec des équipes qui prônent le mouvement et la passe. Ce sont des capacités qui sont indispensables, aujourd’hui, pour faire du haut-niveau.

Et ses limites ?

T.D. : L’aspect structurel par rapport à la capacité de logement qui est importante pour arriver à accaparer des joueurs. Aujourd’hui, beaucoup de clubs ont misé sur des centres de formation avec des outils. Pour que la formation soit performante, il y aussi une part financière pour pouvoir garder certaines personnes qui ont prévu de partir, en récupérer d’autres. Les propositions des grands clubs sont importantes. Malgré un projet et un suivi, il y a des joueurs que nous n’avions pas réussi à garder.

N’est-ce pas frustrant que le seul argument de promettre aux jeunes du temps de jeu chez les professionnels ne suffise plus ?

T.D. : Oui, ça l’est, et ça prouve aussi les limites de ce système. Il y a un questionnement entre les faire jouer et eux qui espèrent des contrats dans des grands clubs. Souvent, on écrit que le Pro D2 est un très bon tremplin pour le Top 14 et c’est le cas. Après, c’est historique. Il y a toujours eu des jeunes qui ont réussi à percer à l’Aviron Bayonnais et on en a perdu aussi, il ne faut pas s’en cacher. Ça fait partie de la vie d’un club et d’un modèle que nous avions voulu mettre en place à l’époque, voyant l’évolution du rugby. Nous avions souhaité mettre en troisième position de chaque poste un joueur de moins de 22 ans.

Et comment gériez-vous l’aspect financier avec ces jeunes joueurs au moment d’évoquer le salaire ?

T.D. : On fait en sorte que l’argent ne soit pas le premier choix pour la carrière du joueur. On lui montre un parcours qui, à la fois scolairement, professionnellement et dans la stabilité environnementale, lui permette de s’épanouir et d’aller chercher des contrats plus importants un peu plus tard, après avoir continué la formation et grandi dans cette vie professionnelle. C’est aussi une nouvelle vie que d’évoluer dans le monde pro avec les exigences de temps, d’alimentation, de récupération. Il y a plein de facteurs importants à prendre en compte qui peuvent être, pour moi, des éléments qui peuvent faire pencher la balance si on prend le temps d’expliquer ça au joueur comme il faut.

Quel est le joueur que vous avez vu passer, dont vous êtes le plus fier ?

T.D. : Ceux qui sont un peu “inconnus” comme Aymeric Luc, Tom Darlet ou Bastien Bergounioux et qui ont réussi à franchir. David Ménage aussi, qui a fait quelques feuilles de matchs avec les professionnels, fait partie de ces garçons qui ont montré que nous étions capables de développer certaines compétences avec des mecs qui, au départ, n’étaient pas reconnus comme des grands joueurs. Franck Lachaise, aussi, a du mérite avec Toma Taufa arrivé en tant que gaucher et qui est devenu un droitier, si jeune ou Jon Zabala arrivé en tant que deuxième ligne à la base. Ce sont des satisfactions du savoir faire du centre de formation. Ces partis pris alimentent, aujourd’hui, l’équipe première.

Propos recueillis par Pablo Ordas

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