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Chaud comme la Breizh

  • Christopher Hilsenbeck, ici face au Stade montois
    Christopher Hilsenbeck, ici face au Stade montois
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Le jour tant attendu par tout le rugby breton est proche : ce dimanche, à 14 h 15, le RC Vannes va accueillir Mont-de-Marsan avec l’ambition d’accéder au dernier carré du Pro D2. Les Bretons veulent miser sur leur euphorie tandis que les Landais chercheront à s’appuyer sur leur expérience pour créer la surprise.

C’est un sentiment assez bizarre. Il y avait de la joie et du plaisir mais pas d’explosion. Tout le monde était concerné car personne n’a envie que ça s’arrête.

"Venue de toute la Bretagne, nous supportons le RC Vannes…" Du stade de la Rabine au port, le tout nouvel hymne du club morbihanais va résonner fort entre les murs de la cité fortifiée, ce dimanche. Vannes et toute une région dans son sillage vont vivre le plus grand moment de leur histoire ovale : un match de phase finale de Pro D2, à domicile, à 240 minutes d’une impensable accession à l’élite. Imaginez donc : l’été dernier, aucun des entraîneurs de la division n’avait placé Vannes dans le top 6 lors de notre sondage ; pis, il était classé à la onzième place de notre classement prévisionnel.

La glorieuse incertitude du sport est depuis passée par là. La belle dynamique bleu et blanc, aussi. "Le groupe voulait se mêler aux six de tête et pourquoi pas profiter d’un faux pas d’un gros à la fin pour se qualifier, raconte Christopher Hilsenbeck. Nous avons montré que notre effectif était de qualité et l’équipe a su répondre présent dans les moments importants." Inattendus à ce stade de la compétition, les irréductibles Bretons ont gagné le droit de rêver, de vibrer, au prix d’une deuxième partie de championnat remarquable de régularité et de détermination.

Avec, au passage, un succès retentissant à Biarritz, "une énorme bringue à Montauban qui a soudé le groupe" ou encore une démonstration de rugby contre Oyonnax. Les mots de Jean-Noël Spitzer, prononcés dans le vestiaire après la dernière victoire face à Mont-de-Marsan (24-13) et captés par les télévisions locales, situent joliment l’exploit réalisé jusqu’à présent : "Ce que j’ai envie de vous dire, c’est que finir barragiste à domicile au bout de trente matchs, c’est une sacrée performance. C’est juste incroyable ce que vous avez fait. On se fixe les limites qu’on décide de se fixer."

Laussucq : "L’équipe n’a jamais été en aussi mauvaise posture"

Dans l’euphorie du moment, la grand-messe de dimanche peut être perçue comme la finalité d’un parcours assurément mémorable. Elle acte aussi et surtout un commencement. Le premier acte de la conquête bretonne du plus haut niveau, à plus ou moins long terme. L’ouvreur vannetais se projette sur ce jour de gloire inédit avec une détermination intacte, affûtée même : "C’est un sentiment assez bizarre, en fait. Il y avait de la joie et du plaisir, dimanche dernier, mais pas vraiment d’explosion. Tout le monde était encore concerné car personne n’a envie que ça s’arrête. Sportivement, nous avons envie d’aller plus loin."

Toute une ville, tout un peuple n’en demande pas moins : "C’est extraordinaire tout ce qui se passe autour de nous, poursuit Christopher Hilsenbeck. Depuis des semaines, le stade se remplit. Dimanche dernier, c’était encore un cran au-dessus avec l’écran géant sur le port et la haie d’honneur en arrivant. ça devrait être encore aussi fort cette fois, je l’espère. Il y a plus de pression mais elle est n’est pas négative. Chacun a juste très envie de rendre fier sa famille et tous les supporters." La prolongation de ce bonheur collectif passera par une prestation taille patron, ce dimanche.

Par-delà la tension et la fébrilité, les écueils propres à un tel rendez-vous : "On n’a pas l’habitude de jouer ce genre de matchs, c’est vrai. Mais il n’y a pas de complexe. Je ne pense pas que ça se jouera sur le mental. Ça part de là mais c’est la performance sportive qui fera la différence. Si l’on propose un jeu de qualité comme ça a souvent été le cas récemment, le résultat suivra. De par notre dernière entame, sur un match où tout pouvait être perdu, nous avons montré que l’enjeu ne nous fait pas peur. Même si ce n’était pas notre meilleure copie, à l’arrivée."

Sept jours après, justement, revoilà le Stade montois dans le Morbihan. Des Landais au profil diamétralement opposés. Plus expérimentés du haut de cette cinquième phase finale consécutive. Mais moins confiants au regard de leur actuelle dynamique et d’un parcours chaotique. Christophe Laussucq le sait et se plaît, d’un côté, à avancer masqué à l’heure de ces drôles de retrouvailles : "L’équipe n’a jamais été en aussi mauvaise posture au moment de commencer la phase finale, décrit l’entraîneur, en partance pour Agen. Qu’est-ce que nous avons comme pression ? Aucune. Nous allons juste essayer de faire durer le plaisir le plus possible." Pour prolonger l’aventure, ils devront renverser toute une ville, toute une région, prête à entonner avec conviction le refrain de son hymne, pour célébrer ses champions : "Toujours plus fort il faut nous croire, chantons ensemble pour la victoire, c’est la passion qui nous anime, ici ici c’est La Rabine."

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