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Saracens : George, le poison pilote

Par ZANARDI Nicolas
Publié le
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Si on met souvent en avant la plaque tournante Owen Farrell ou les porteurs de balle que sont les frères Vunipola ou Maro Itoje, le jeu des Saracens dépend aussi étroitement d’un homme moins médiatique : le talonneur Jamie George, véritable homme à tout faire du système des Londoniens...

Ce sont peu ou prou toujours les mêmes lieux communs qui reviennent, lorsqu’il s’agit d’évoquer le jeu de ces damnés Saracens, capables de se hisser pour la quatrième fois en six ans en finale de la compétition reine en Europe. Toujours les mêmes, parce qu’ils reposent fondamentalement sur les mêmes préceptes, martelés par l’entraîneur Mark McCall et son âme damnée Paul Gustard.

Une défense acharnée, qui ne laisse pas un centimètre de répit à ses adversaires qu’ils harcèlent sans pitié de la première à la dernière minute à la poursuite des coups de pied distribués aux quatre coins du terrain par la charnière anglaise.

1. On observe ici que Jamie George (cercle rouge) joue un rôle essentiel dans l’organisation du jeu des Saracens, celui du pivot au cœur des cellules offensives. Autour de lui, deux avants (cercles jaunes) et deux trois-quarts dans son dos. 2. Un rôle dont il sait toutefois sortir… Ainsi, sur le temps de jeu suivant, George et se mue en relayeur pour servir Strettle, décalé dans son couloir. À noter que le demi de mêlée (cercle blanc) n’était pas loin derrière le talonneur anglais, ce qui ne l’a pourtant pas dissuadé de prendre ses responsabilités. Avec raison puisque le décalage trouvé par George n’aurait sûrement pas existé s’il avait attendu deux secondes de plus…
1. On observe ici que Jamie George (cercle rouge) joue un rôle essentiel dans l’organisation du jeu des Saracens, celui du pivot au cœur des cellules offensives. Autour de lui, deux avants (cercles jaunes) et deux trois-quarts dans son dos. 2. Un rôle dont il sait toutefois sortir… Ainsi, sur le temps de jeu suivant, George et se mue en relayeur pour servir Strettle, décalé dans son couloir. À noter que le demi de mêlée (cercle blanc) n’était pas loin derrière le talonneur anglais, ce qui ne l’a pourtant pas dissuadé de prendre ses responsabilités. Avec raison puisque le décalage trouvé par George n’aurait sûrement pas existé s’il avait attendu deux secondes de plus…

Une animation offensive aussi simple qu’efficace, qui repose avant tout sur la précision des lancements et autres relances de jeu, à base de leurres simples ou doubles (largement inspirés du XIII) orchestrés à merveille par le chef d’orchestre Owen Farrell, qui utilise à plein la puissance de ses habituels tanks, qu’il s’agisse des frères Vunipola, du capitaine Brad Barritt ou du merveilleux athlète Maro Itoje.

Une influence centrale sur les relances de jeu

Mais est-ce bien tout, au vrai ? Évidemment pas. Car cette organisation sans faille ne serait probablement pas la même sans l’influence d’un autre homme, largement sous-estimé : son talonneur Jamie George. Lequel, au-delà de s’avérer un parfait leader de combat et une valeur sûre en conquête, occupe un rôle à part sur l’échiquier du jeu anglais. Doté d’une technique individuelle hors normes (revisionnez, si vous en doutez, sa merveille de passe vissée délivrée en pleine course lors du dernier Tournoi contre l’Italie), George occupe ainsi un rôle essentiel dans l’animation offensive de son équipe. Dans les couloirs extérieurs, bien sûr, où ses qualités de porteur de balle peuvent s’exprimer à plein (voir ci-dessus). Mais pas seulement…

1. Une autre preuve de la polyvalence de George se situe ici, dans le jeu courant. Sur une séquence de possession des siens, le talonneur se retrouve ici dans le couloir, d’où il décèle un surnombre sur les extérieurs. Ce qui l’incite à appeler immédiatement le ballon. On note ici, encore, la confiance qui lui est faite par ses coéquipiers puisque sur le coup, son ouvreur le sert directement en sautant l’ailier David Strettle, pourtant très rapide… 2. Polyvalent et intelligent, George prouve ici qu’il est un porteur de ballon redoutablement efficace, capable d’accélérer sur vingt mètres et de remporter son duel en bout de ligne.
1. Une autre preuve de la polyvalence de George se situe ici, dans le jeu courant. Sur une séquence de possession des siens, le talonneur se retrouve ici dans le couloir, d’où il décèle un surnombre sur les extérieurs. Ce qui l’incite à appeler immédiatement le ballon. On note ici, encore, la confiance qui lui est faite par ses coéquipiers puisque sur le coup, son ouvreur le sert directement en sautant l’ailier David Strettle, pourtant très rapide… 2. Polyvalent et intelligent, George prouve ici qu’il est un porteur de ballon redoutablement efficace, capable d’accélérer sur vingt mètres et de remporter son duel en bout de ligne.

Doté d’un sens du jeu et d’une capacité de lecture des situations peu communs pour un talonneur, Jamie George est ainsi utilisé comme joueur prioritaire au cœur des relances de jeu anglaises. Tout sauf commun pour un talonneur, à l’évidence, puisque le rôle central joué par ce dernier en mêlée comme en touche ne semble pas forcément permettre de laisser le temps matériel et la lucidité pour se montrer performant dans la distribution des ballons dans le jeu courant. Reste que George y parvient à merveille, signe de sa qualité et de son importance dans l’équipe…

Saracens : George, le poison pilote
Saracens : George, le poison pilote

Technique individuelle et polyvalence des rôles

Une importance qui se manifeste d’autant plus lorsqu’il s’agit de sortir du système, où ses coéquipiers lui font une confiance absolue. On en veut pour preuve cet essai marqué par les Sarries lors du quart de finale contre Glasgow, où George est sorti de son rôle pour s’improviser relayeur, au moment d’offrir d’une belle passe sautée un essai à Strettle (voir ci-dessus). D’autant plus remarquable que son demi de mêlée était juste derrière lui, et que George aurait facilement pu ne pas prendre ses responsabilités en assurant un soutien dans le ruck… Pas le genre du joueur toutefois, assez polyvalent et technique pour intervenir à bon escient dans tous les rôles. Ce dont Mark McCall et son équipe profitent à plein, au vu du faible temps de jeu affiché par ses concurrents. Le pauvre Christopher Tolofua en sait quelque chose…

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