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Poigne de fer et séduction

  • Comme tous les avants, à qui on doit une large part de la victoire clermontoise, Sitaleki Timani a été omniprésent.
    Comme tous les avants, à qui on doit une large part de la victoire clermontoise, Sitaleki Timani a été omniprésent. Icon Sport
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Réputée hyper-joueuse, l’ASM a d’abord gagné cette finale par la force de son pack. De quoi faire peur à ses adversaires français. Cette équipe est vraiment prête pour les phases finales.

Toujours prêts à partager ses sentiments, Benjamin Kayser pouvait savourer cette victoire en finale, une première pour lui après cinq échecs sous les couleurs du Stade français, de Leicester et déjà de Clermont (à trois reprises). Le talonneur ne voulait pas trop s’étendre sur la dimension technique de ce succès, la force du pack qu’il pilotait. "Les questions de rugby pur, c’est un peu flou dans ma tête. Mais oui, on a su se recentrer sur les ballons portés. Cette arme que nous avions en réserve, nous l’avons utilisée au bon moment." Modestement, le vétéran de 34 ans préférait s’extasier sur le rôle de la jeune garde, les Penaud, Iturria, Raka, ces jeunes par qui il s’est senti entraîné vers les sommets.

"Cette jeune génération très talentueuse ne ressent pas le poids des défaites. Elle est arrivée dans les années 2016-2017 et ils ont déjà gagné une grande finale, celle du Top 14 en 2017. Ce n’est pas anecdotique, croyez-moi. Franck Azéma a beaucoup insisté sur ce changement de génération. À l’ASM, on doit désormais ga-gner (il insiste sur le mot, N.D.L.R.). On doit remporter un titre tous les ans. Les mecs du futur doivent être habitués à la victoire finale. Regardez un gars comme Damian Penaud. On n’attend pas de lui qui fasse de grands discours dans les vestiaires, juste qu’il soit lui-même. Quand je le vois, je repense toujours à cette finale 2017 contre Toulon après une longue séquence défensive. Il récupéra un ballon et là où tout le monde aurait dégagé, il a fait quatre crochets et il a remonté quatre-vingts mètres. S’il avait dégagé, avec le poids du passé sur les épaules, nous aurions perdu. Il représente une nouvelle vague et ça me fait dire que l’avenir est radieux et que le club pourrait bien décrocher la grande Coupe d’Europe, même si c’est sans moi."

Un autre visage

Damian Penaud et Wesley Fofana ont marqué chacun un essai, c’est vrai mais ce qui a marqué les spectateurs, c’est quand même cette domination du pack de Clermont et de son cinq de devant qui a marqué au fer rouge son adversaire. Franck Azéma le précisa spontanément : "Honnêtement, il faut aussi féliciter Didier Bès et Bernard Goutta qui ont fait un gros boulot avec nos avants. C’est de bon augure pour la suite de la saison." Au niveau des offensives, il y eut un match entre les deux formations car La Rochelle ne fut pas ridicule. Mais la bataille d’avants a basculé clairement vers le Centre de la France.

La mêlée fut globalement la plus forte et, surtout, ses ballons portés ont fait la loi. Qui de mieux que Rabah Slimani pour évoquer ça avec son flegme habituel ? "Oui, nous en avions parlé avant le rencontre avec Bernard Goutta. Nous nous étions dit que ça pouvait être l’une des clés du match. Les trois-quarts nous ont un peu charriés là-dessus mais nous leur avons montré de quoi nous étions capables et qu’on pouvait marquer des essais nous aussi. Même si je pense que le tournant, c’est quand même l’essai de Damian Penaud. Il nous a fait passer devant après une séquence où nous n’avons pas lâché, où nous avons conservé le ballon au maximum pour être enfin récompensés. Surtout après cette entame assez réussie mais sans point à cause de la défense adverse."

De cette bataille d’avants dantesque, ont émergé quelques gladiateurs, les discrets Lapandry et Falgoux, Timani également, vraie poutre mais aussi Vahaamahina, pas forcément souverain lors du Tournoi avec les Bleus mais qui fut vraiment colossal au sein d’un cinq de devant d’airain ? : "Nous voulions d’abord nous rattraper de notre si mauvaise saison dernière. Si nous nous sommes retrouvés en Challenge, c’est à cause de ça. Mais c’est vrai que devant, on se sentait bien, nous avons tenté des choses et les trois-quarts se sont appuyés sur nous. Notre essai sur ballon porté fut un moment fort, évidemment, c’est quelque chose qui ne nous arrive pas souvent. On entend plutôt dire que l’ASM est une équipe hyperjoueuse mais nous avons montré que nous étions capables de faire autre chose."

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