Un sacre pour les purs et durs
Ce ne fut pas une marée humaine qui est venue soutenir Clermont, mais une poignée d’irréductibles marqués par les échecs du passé.
Ce n’était pas une routine, loin de là. Mais un Challenge européen restera toujours un Challenge européen. Les Clermontois ont mis du temps à sortir des vestiaires, ils sont passés au compte-gouttes devant la presse, et c’est Camille Lopez qui tenait le trophée au moment de traverser la zone mixte. On croisa même le jeune retraité Aurélien Rougerie, mêlé à la troupe de ses glorieux cadets. Les joueurs ont vécu une rapide réception puis se sont engouffrés très vite dans un bus, destination l’aéroport pour revenir le plus vite possible vers l’Auvergne dans un avion spécialement affrêté. Ils ont laissé leurs supporters fêter l’événement dans les rues de Newcastle. Cette finale n’a pas vécu une marée humaine venue d’Auvergne même si quelques drapeaux s’agitaient dans St James’ Park. On a évalué à 500 (sur 28 000 spectateurs), le chiffre des Jaunards qui ont fait le déplacement. Peut-être étaient-ils un peu plus nombreux en comptant les exilés de Paris ou d’ailleurs qui avaient tenu à marquer le coup. "Personnellement, j’avais anticipé le coup depuis trois mois. Je voyais bien que nous étions dominateurs dans cette épreuve. Après, je comprends que pour beaucoup, le prix du voyage et le fait de prendre un vendredi de congé ne soient pas une chose aisée." nous confia l’un d’entre eux, Michel.
La fête à Newcastle
Les Clermontois ont fêté ça sans débordement dans les rues de Newcastle qui n’avaient pas besoin de ça pour être animées. Les Français ignorent trop souvent que la cité du Nord-Est de l’Angleterre abrite deux grosses universités et que son centre-ville est l’un des plus festifs du royaume. Les Clermontois et les Rochelais l’ont honoré de leurs couleurs traditionnelles. Stéphane un supporter belge de l’ASM, arbitre en Première Division de son pays, n’aurait laissé sa place pour rien au monde. Bernard philosophait "sur toutes ces finales perdues. Alors, un titre, même en Challenge européen je ne crache pas dessus, croyez-moi. Ça me rembourse de toutes les frustrations de ma jeunesse. Et puis, il n’y avait pas de projection à Clermont, je préférais être là pour vivre le titre dans la ferveur, même si elle est modeste."
Participer à ce sacre secondaire, un peu marginal, pour un club de cette dimension, c’est finalement un signe distinctif dans ce monde des supporters où l’on aime montrer qu‘on ne cède pas à la facilité. "Aujourd’hui, ceux qui étaient là, c’était les purs et durs", confia un fantassin de la "Yellow Army" peut-être cinquante matchs de phase finale au compteur. "Penaud, il va égaler Rougerie dans nos cœurs et Raka, il va sauver l’équipe de France…"
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