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Carcassonne. Même ville, même stade, l’USC (XV) et Carcassonne XIII cohabitent au pied de la Cité. Et puis c’est tout.

Par Midi Olympique
  • Christian Labit
    Christian Labit Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Carcassonne, sa Cité, son stade Albert-Domec, mais aussi et surtout ses deux équipes de rugby. D’un côté Carcassonne XIII, ex-ASC, club aussi historique que glorieux, leader du championnat élite de rugby à XIII. Et de l’autre, l’USC, qui vient de boucler sa neuvième saison en Pro D2. Alors, comment se passe l’entente entre les deux clubs forts de la ville ? Des passerelles sont-elles mise en place et quelle est la vision des uns et des autres sur l’autre code ? Labit et Albérola répondent aux questions.

La cohabitation : Chacun dans son coin

Christian Labit (XV) : Elle se passe. Il n’y a pas de partage, ni de relation. On s’entraîne deux fois par jour tous les jours et eux, ils viennent le soir. On ne se croise jamais. Oui, on partage un stade, mais ils sont d’un côté et nous de l’autre.

Et pourtant nous sommes potes… 

Patrick Albérola (XIII) : Il n’y a aucune relation. C’est compliqué à Carcassonne et c’est sectaire des deux côtés, c’est dommage. En 2009, j’ai fait une intervention auprès de l’école de rugby sur la technique de plaquage et la défense, mais ça s’est arrêté là. Pourtant, j’ai joué deux saisons à l’USC (1989-1991) avec leur président Frédéric Calamel. Quand je peux, je vais voir joueur l’USC, mais aujourd’hui, il y a zéro relation entre les deux clubs. Et pourtant, avec Christian Labit, nous sommes potes.

La place pour les deux rugbys : Oui, mais pas pour deux clubs pro

Patrick Albérola (XIII) : Oui, parce que nous sommes amateurs à XIII. On veut tendre vers le professionnalisme, on en parle et on n’y arrive pas. à l’heure actuelle, il y a la place pour les deux rugbys à Carcassonne, mais je ne sais pas si ce serait possible avec deux équipes professionnelles. Oui, on se marche un petit peu dessus, sur quelques partenaires, mais franchement, nous avons 500 000 euros de budget et à XV, ils sont à 4 millions.

Le XIII n’a pas su prendre le bon tournant 

Christian Labit (XV) : Je ne pense pas. Il n’y a déjà pas la place dans la région pour quatre clubs de Pro D2. D’ailleurs, l’un d’entre eux a disparu (Narbonne, ndlr). Alors deux clubs dans une même ville, c’est difficile et compliqué. Enfin, c’est plus compliqué économiquement où tout est partagé et divisé. Si nous étions à Lyon ou à Toulouse on pourrait se permettre d’avoir deux clubs de rugbys. Carcassonne est une petite ville et c’est compliqué de voir deux clubs se partager les partenaires. Le club de XIII fait partie de l’histoire de cette ville, mais il n’a pas su prendre le bon tournant.

S'inspirer de l'autre : "La progression du XV vient du XIII"

Christian Labit (XV) : Je pense, en toute honnêteté, que ce sont deux sports que tout le monde aime voir, mais qu’on n’aime pas se partager. Il y a beaucoup de chauvinisme des deux côtés. La force du XV, c’est de s’inspirer des treizistes. Certains n’osent pas le dire, mais la progression du XV vient du XIII. En Australie et en Nouvelle-Zélande, ils privilégient les deux rugbys. Sauf qu’en France, ils ne l’ont vraiment jamais avoué à la différence des Anglais où Andy Farrell leur a fait du bien. En France et dans les deux rugbys, il y a encore trop de chauvinisme pour échanger et dans la région, chacun reste sur sa pensée treiziste. C’est très compliqué ici. Malheureusement, on n’avance pas sur une même philosophie. Je crois que le rugby à XIII – et ça me fait mal de le dire parce que j’ai vécu de fabuleuses histoires à XIII – est dans le dur avec des stades vides et ce sont de petits stades. Je ne dis pas qu’à l’USC, nous avons un public exceptionnel avec 10 000 personnes, mais notre moyenne est plus élevée. Lorsque l’on parle de XIII, on parle des Dragons Catalans. C’est difficile pour les clubs des alentours d’exister. Ils sont dans l’ombre et j’en suis le premier malheureux parce que c’est le sport qui m’a fait grandir.

Les chômeurs à XV pourraient avoir du temps de jeu chez nous 

Patrick Albérola (XIII) : On pourrait échanger et faire des passerelles chez les jeunes, mais chez les grands aussi. À XV, ils ont de nombreux joueurs au chômage et sans club chaque été. Mais nous avons du mal financièrement à les attirer. Ce sont des joueurs qui pourraient avoir du temps de jeu à XIII et ça nous ferait un réservoir plus important de joueurs. Je regrette sincèrement qu’il n’y ait pas de relation, ni de passerelles entre les deux clubs à Carcassonne. Dans tous les autres pays, les gens ne se posent pas autant de questions, ils partagent et échangent. Mais nous, en France, on ne fait rien comme les autres. J’ai vu que le TO et le Stade Toulousain viennent de faire un rapprochement et un entraînement commun. Mais nous, on n’y arrive pas, alors que finalement, on pourrait s’aider, échanger, se conseiller mutuellement et le rugby en sortirait vainqueur.

Propos recueillis par Bruno Onteniente

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