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Technique : « Passes lasers » à quitte ou double

  • Le Stade Français est adepte des "passes lasers"
    Le Stade Français est adepte des "passes lasers" Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Face à des défenses toujours plus agressives, la solution des « passes lasers » flottant devant le premier rideau constitue une solution de plus en plus utilisée. Reste que si elles peuvent se montrer d’une efficacité redoutable lorsqu’elles sont bien réalisées, ces « laserpass » demeurent extrêmement risquées…

Toujours plus denses, toujours plus agressives, les défenses modernes ne sont pas pour autant imbattables, loin s’en faut. Et parmi l’arsenal de solutions qui se trouvent offertes aux attaquants, l’une d’elles se trouve toujours sujette à débat. On veut parler ici de la « passe laser », généralement utilisée pour battre les défenseurs lorsqu’ils montent sur des rails, en formation très serrée. Explications avec AB Zondagh, entraîneur des skills des Natal Sharks. «Ce qu’on appelle une «passe laser », ce n’est rien moins qu’une passe vissée, expédiée avec beaucoup de force et de vitesse, d’où son nom. Ce qui fait sa particularité, c’est qu’elle est envoyée au cordeau et donne l’impression de flotter juste devant la ligne de défense, avec pour objectif d’aller chercher un attaquant qui se situe un cran plus loin que le dernier ou avant-dernier défenseur, lorsque l’équipe adverse monte en inversée ou en « rush ». Le but, pour l’attaquant, consistant à capter le ballon avec une course très droite, très rectiligne, pour s’engouffrer dans l’intervalle. »


Voilà pour la théorie. Pour ce qui est de la pratique, la donne est évidemment beaucoup plus compliquée… Car, vous l’aurez bien compris, ce genre de passe flottant devant la défense se trouve particulièrement sujette aux interceptions. «C’est bien évidemment le premier reproche qui est adressé à ce genre de passe. Si la solution est trop téléphonée, les défenseurs ont une probabilité d’autant plus forte de capter le ballon et de porter un contre assassin. C’est pourquoi, pour limiter ce genre de risque, on essaie d’utiliser ces passes lasers dans des cas bien précis. » Lesquelles peuvent être l’apanage de l’ouvreur ou du demi de mêlée, selon le cas de figure… « Le cas où une passe laser d’un demi de mêlée est le plus efficace, c’est dans les situations assez proches de la ligne d’en-but, sur les retours de côté fermé. Dans cette portion du terrain, la défense a tendance à être très agressive sur les bordures, beaucoup moins un cran plus au large. Si l’ailier parvient à se faire oublier dans son couloir, cette option est souvent gagnante. À condition que le demi de mêlée arrive à porter le ballon juste ce qu’il faut pour lui permettre de se lancer, car il n’y a pas de droit à l’erreur. Lorsqu’on sert un joueur le long de la ligne, le risque qu’il se fasse pousser en touche est très fort. Ce genre de coup ne doit être joué qu’à coup sûr. » Le risque d’interception existant malgré tout, à l’image de celle réussie par Louis Dupichot sur Piet Van Zyl lors du dernier derby francilien.

Une ligne de passe coupée par plusieurs lignes de course

Quant aux possibilités de « laserpass » (ainsi que l’appellent les Anglo-Saxons) offertes aux demis d’ouverture ? Toujours dans le souci de limiter les risques d’interception, la meilleure façon de procéder consiste à disposer de plusieurs options de passe, afin d’empêcher la défense d’anticiper la cible qui sera choisie. Les relances de jeu au milieu du terrain avec un bloc d’avants constituent ainsi le cas de figure le plus fréquent, ainsi que le Stade français en a effectué la démonstration, toujours lors du derby parisien. Ces derniers bénéficiant d’une franche réussite sur le coup, puisque la passe qui était à destination de Gray lui est passée entre les mains et a atterri dans les bras de Clément, ce qui a eu pour effet de tromper la défense… « Mais l’illustration n’en est que meilleure, corrige Zondagh. Tout simplement parce que les situations où les passes lasers deviennent efficaces, c’est lorsque plusieurs joueurs peuvent être en mesure de couper la trajectoire, et de prendre le ballon lancé à pleine vitesse. » De quoi s’engouffrer avec volupté dans les intervalles, à condition que la défense n’ait pas correctement anticipé. Auquel cas, la grosse collision est inévitable, qui permet parfois au plaqueur de tamponner l’attaquant en même temps que celui-ci reçoit le ballon. Un autre inconvénient de ces « passes lasers » qui, si elles peuvent constituer une arme redoutable, s’avèrent décidément à double tranchant.

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