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Urios - Reggiardo, les raisons d'une rivalité

  • Christophe Urios (Castres) face à Mauricio Reggiardo (Agen) qui prendra sa place la saison prochaine sur le banc castrais
    Christophe Urios (Castres) face à Mauricio Reggiardo (Agen) qui prendra sa place la saison prochaine sur le banc castrais Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Au-delà de l'évident enjeu sportif pour chaque équipe (le maintien pour Agen, la qualification pour Castres), ce choc de l'avant-dernière journée cache un duel d'hommes : Mauricio Reggiardo et Christophe Urios. Autrefois partenaires sur le terrain, plus récemment associés à distance, les deux techniciens sont aujourd'hui rivaux. Voici pourquoi.

Soyons clairs. Pour les Castrais, ce match avait déjà une importance capitale il y a un mois, alors qu’ils venaient de donner un grand coup sur la tête à Bordeaux-Bègles, concurrent direct à la qualification en s’imposant en terres girondines (12-16). Pourquoi ? Parce que ce Agen - Castres faisait partie des fameuses « ardoises » que le manager Christophe Urios a soigneusement collecté tout au long de la saison. Par ce terme, comprenez toutes les déconvenues (défaites à domicile, lourds revers, victoires manquées de peu) qui méritent, aux yeux du boss du CO, réparation à l’occasion du match retour. Nombre d’entre elles ont été effacées. Mais pas celle du SUALG, victorieux à Pierre-Fabre le 1er décembre. Certes, la défaite s’est scellée sur un fait de jeu (coup de pied de dégagement contré) mais le CO ne méritait de toute façon pas la victoire.  Pour couronner le tout, le CO a entre-temps concédé deux défaites à domicile (Toulouse et Montpellier) qui ont hypothéqué leurs chances de recevoir en barrage… voire de se qualifier. Vous comprendrez donc pourquoi, aujourd’hui encore plus qu’hier, ce match à Agen est décisif…

Seulement, ce match est aussi décisif pour les Agenais, à qui il manque un point pour valider définitivement leur maintien. Ils l'ont pourtant quasiment assuré en s'imposant à Grenoble. Et seul un incroyable scénario (zéro point en deux matchs, et 10 points pour Grenoble à Pau et contre Lyon) les laisseraient à la treizième place. Pour autant, le manager agenais Mauricio Reggiardo aurait, dans les vestiaires du stade des Alpes, mit illico un terme à la fête agenaise alors que ses hommes venaient de faire un grand pas vers leur saint Graal du maintien. Pourquoi ? Parce que derrière l'enjeu sportif de ce match, se cache aussi une rivalité entre les deux managers.

Partenaires, « collaborateurs », puis rivaux

Mauricio Reggiardo et Christophe Urios se connaissent bien. Déjà parce qu'ils sont de la même génération (l'Argentin de 1970, le Castrais de 1965) et qu'ils ont, par conséquent, joué à la même époque. Et dans le même club, le... Castres olympique bien sûr ! Urios y joua neuf saisons de 90 à 99, tandis que l'Argentin y débarqua de San Isidro en 1996 pour y rester jusqu'en 2006 avant de terminer sa carrière à Mazamet. Trois saisons, ce n'est pas rien. Surtout pour des joueurs de première ligne qui ont partagé les même mêlées, les même combats, le même douleurs. Urios devint ensuite l'entraîneur des avants du CO, et dirigea donc le pilier des Pumas pendant trois saisons avant de quitter le Tarn en 2005 pour entraîner Bourgoin-Jallieu. Les chemins des deux hommes se sont ensuite séparés, pour se recroiser ponctuellement au gré des rencontres des équipes qu'ils entraînaient. Mais ils ont gardé une certaine relation. Ce n'est pas un hasard si Urios songea à Reggiardo au début de l'année 2015 pour redresser le CO qui, après un titre et une finale de Top 14, se trouvait aux portes de la relégation en Pro D2. A ce moment, Urios était encore engagé avec Oyonnax qu'il conduisait vers les barrages de Top 14. Mais comme il l'avait annoncé, il travaillait déjà sur le projet castrais puisqu'il avait signé un contrat de quatre saisons fermes avec le CO, quelle que soit sa division. Il joua donc un rôle central dans l'arrivée de Reggiardo, alors libre de tout contrat, pour épauler Matthias Rolland et David Darricarrère et sauver le club de la relégation. Mission qui fut accomplie, au grand bonheur de Pierre-Yves Revol le président castrais qui remercia l'Argentin d'avoir redonné de la « grinta » à un groupe en plein manque de confiance.

Cette « promotion » ou plutôt « collaboration à distance » laisse à penser que les relations entre les deux hommes étaient bonnes, à l'époque. Sauf que depuis, Reggiardo est revenu en Top 14. Et que depuis 2017, les deux hommes chassent sur le même territoire : le Top 14. Pire. Depuis quelques mois (années?) les deux techniciens travaillent sur le même club, puisque Reggiardo (comme tous les autres entraîneurs dans la même situation) travaille déjà sur la saison prochaine du CO, alors qu'Urios est toujours en poste. Une présence, une ombre, forcément agaçante pour un technicien encore en poste. D'autant que Mauricio Reggiardo, proche de longue date de Pierre-Yves Revol, n'a jamais caché son désir de prendre les rênes du club phare du Tarn. De quoi ajouter un peu de souffre au match déjà explosif de samedi... 

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