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N'Gandebe, quand la plume fait le poids !

Par Julien Louis
  • Gabriel N’Gandebe, à droite, brillant d’abnégation défensive, célèbre la victoire héraultaise, avec ses coéquipiers.
    Gabriel N’Gandebe, à droite, brillant d’abnégation défensive, célèbre la victoire héraultaise, avec ses coéquipiers. Icon Sport
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 Au bout du suspens, les Héraultais ont décroché cinq points face au Stade français et se sont offert une « finale » samedi à Clermont. Où un succès bonifié leur ouvrirait les portes du barrage… Le rêve d’un « petit » homme en passe de devenir grand.

Oubliez Nemani Nadolo, le facteur X de Montpellier, c’est lui ! Bon d’accord, on force le trait, surtout que le magicien fidjien a encore signé hier son retour de passes au contact dont il a le secret. Mais la dépendance du collectif héraultais à son égard n’est plus aussi évidente et Gabriel N’Gandebe n’y est pas étranger. Vern Cotter confirme : « C’est vrai que c’est lui notre facteur X ces derniers temps. Ce soir (dimanche, N.D.L.R.), Gabi a été très bien : replis défensifs, il arrache un ballon, il monte en l’air sur nos sorties de camp et récupère des munitions, il marque un essai refusé… On pourrait dire que c’est surprenant qu’il fasse autant de choses, mais ce n’est pas le cas pour nous. Il travaille tellement. »

Plus à l’aise dans les airs…

La flèche de Massy n’est plus aujourd’hui considérée comme un ailier qui ne sait que courir. Certes, très vite. « Il a été « flashé » à 37 kilomètres par heure cette année, ce qui fait de lui notre joueur le plus rapide. Et 37 kilomètres par heure, c’est tout de même le record de Kylian Mbappé… », lâche dans un sourire Yvan Reilhac, excellent hier. Un déclic semble s’être produit dans l’esprit du « lutin », qui a éclipsé Nagusa durant la suspension de Nadolo. L’intéressé explique : « C’est surtout au Racing que j’ai compris que j’avais une opportunité à saisir et rien à perdre. J’ai commencé à prendre confiance en moi à partir de ce moment-là et pour l’instant ça marche. »
En effet, depuis cette rencontre, N’Gandebe n’est jamais ressorti du XV de départ héraultais. Quatre titularisations, deux essais marqués, une multitude d’actions décisives et surtout, deux transformations opérées. La première ? Reilhac poursuit : « Il est vraiment en forme en ce moment, surtout sur les ballons hauts, un secteur qu’il ne bossait pas trop à Massy et qu’on lui a demandé de travailler en moins de 20 ans français. Et aujourd’hui, ses efforts sont récompensés puisqu’il pique un ballon en l’air à Castres sur son essai et deux ce soir (dimanche), qui ont fait du bien à l’équipe. »
Une faiblesse d’hier devenue presque une force d’aujourd’hui, alors que l’intéressé mesure toujours 1,73 mètre… : « J’ai vraiment beaucoup travaillé là-dessus, car je devais devenir plus performant en l’air pour être présent sur le terrain et rassurer aussi mes coéquipiers. Je multiplie les exercices spécifiques dans ce secteur après chaque entraînement, en évoluant sous pression durant 15 minutes. Je bosse avec Alex (King), Julien (Tomas) et aussi les neufs. »

… Et tactiquement en défense


Plus aérien grâce à un sens du timing et une lecture des trajectoires affinés, l’ailier a également progressé sur sa défense. Un domaine, dans lequel il partait aussi avec un désavantage à la vue de son gabarit (73 kg) et de son sens du jeu au départ peu développé. Mais le poids plume est persévérant : « Je ne suis pas très costaud et je dois donc jouer sur ma vitesse pour compenser et essayer de faire tomber directement aux jambes. Je dois aussi anticiper encore plus et mieux lire les situations »
Plus intelligent dans ses placements et plus agressif sur l’homme, N’Gandebe a été brillant d’abnégation défensive face au Stade français. Un trait de caractère qui fait toute la différence selon Cotter : « Gabi est avant tout un grand compétiteur. Il aime triompher et fait tout pour gagner. Il passe beaucoup de temps avec eux pour faire des extras et c’est là qu’un joueur devient meilleur. Ce n’est pas durant une séance dirigée, mais en dehors. C’est là qu’on voit si un élément est habité par la gagne et la notion d’être meilleur. C’est son cas et je trouve qu’il saisit chaque opportunité, pour faire en sorte qu’il devienne difficile pour le coach de l’enlever après. Cela me fait plaisir. »
Invité surprise de la fin de saison, l’intéressé, parfois encore irrégulier et maladroit, s’impose aujourd’hui à 22 ans, comme un des acteurs phares de la folle remonta du MHR ; qui reste lui sur huit succès en neuf rencontres. Et revient pour la première fois dans les six premiers depuis la 8e journée de Top14. Suffisant pour envisager un succès bonifié à Clermont (où le MHR reste sur quatre succès consécutifs), synonyme de barrage ? Gabriel N’Gandebe veut continuer de rêver : « Je ne m’attendais pas du tout à ce statut sur cette fin de saison et encore moins à postuler pour Clermont. C’est une belle surprise. Mais je ne vais pas pour autant me poser plus de questions. Je ne vais rien lâcher. Et collectivement, on revient de tellement loin, qu’il n’y a plus de calcul à faire. On doit y croire plus que jamais, même si le défi au Michelin s’annonce immense. » 

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