Abonnés

Il était une fois... Quillan

Par NAVARRE Didier
  • Les champions de France 1929 posent aux côtés de l'homme fort du club : Jean Bourrel (debout, avec le chapeau) qui fut le premier à offrir de l'argent à ses joueurs
    Les champions de France 1929 posent aux côtés de l'homme fort du club : Jean Bourrel (debout, avec le chapeau) qui fut le premier à offrir de l'argent à ses joueurs Photo archives
Publié le
Partager :

Le 15 juin, le club de la Haute-Vallée de l’Aude va célébrer, au domaine de L’espinet, le mémorable titre de 1929 ainsi que les deux finales perdues en 1928 et 1930.

Au soir du 21 avril, l’US Quillan-Limoux a achevé sa saison de Fédéral 3. Un exercice conclut par une neuvième place de la très relevée poule 11, ce qui n’est pas une mince performance pour le club de la Haute-Vallée de l’Aude qui tente d’exister dans une région pas particulièrement gâtée sur le plan démographique et économique. Et dire qu’il y a plus de quatre-vingt-dix ans, Quillan et sa région étaient très prospères grâce à l’industrie du chapeau, une véritable mine d’or.

Un industriel, Jean Bourrel (propriétaire des établissements Thibet), devenu par la suite premier magistrat de la ville et conseiller général, décida, au cœur des années 20, de faire de l’US quillanaise, un modeste club de Deuxième Série, une des meilleures cylindrées de l’Hexagone. Le mécène audois fit une OPA sur l’US Perpignan. Près de dix joueurs catalans rejoignirent la Haute-Vallée dont les chevronnés Jean Galia, Marcel Baillette, André Cutzach, Eugène Ribère ainsi que l’entraîneur Gilbert Brutus, pour un emploi au sein des établissements Thibet, des primes de match et l’assurance d’une vie agréable dans la cité des Trois-Quilles.

Le devoir de mémoire

Quatre fois par semaine, les Quillanais étaient sur le pré pour peaufiner leur condition physique et leur technique. Après avoir échoué près du but en 1928 en finale face à Pau (défaite 6-4), les Audois et Jean Bourrel connurent la joie suprême du titre le 19 mai 1929, en venant à bout de Lézignan (11-8) sur l’ancien stade Ernest-Wallon de Toulouse. L’année suivante, à Bordeaux, le champion n’a pas réussi à conserver son bien face à Agen (défaite 4-0). Un drop-goal de l’arrière agenais Maurice Guiral fit couler bien des larmes.

Neuf décennies après ce mémorable exploit, l’entente Quillan-Limoux va honorer ses anciens champions et son président Bourrel, le 15 juin sur le domaine de l’Espinet, lieu qui fut naguère la demeure du chef d’industrie Bourrel. Le temps a eu beau passer, le président délégué, Christian Maugard, mémoire du club, a toujours des trémolos dans la voix lorsqu’il évoque l’exploit de ces héros de 1929 : "Ce titre et les finales de 1928 et 1930 ont marqué à l’histoire de Quillan. Mais plus que ces performances, disons que Jean Bourrel a été un précurseur. Il a fait de Quillan le premier club professionnel du monde. D’autres dirigeants se sont inspirés de ces méthodes. Ici, nous sommes sensibles à ce devoir de mémoire. Le 15 juin, nous allons retrouver sympathisants et amis du club. Nous aurons la présence des filles de Jean Bonnet et André Cutzach, deux champions de l’époque. C’est une journée du souvenir. Nous la devons bien à ces glorieux anciens."

Mais avant que les convives passent à table, le comité d’organisation des 90 ans a mis en place une exposition rétro. On y verra les maillots de l’époque, les vieux crampons, les coupures de presse, les photos et la célèbre montre en or que le président Jean Bourrel avait offert aux champions de 1929. C’était une autre époque mais à Quillan et Limoux, on sait que pour préparer son avenir, il ne faut pas oublier son passé.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?