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Guitoune : "Je ne m’étais pas trompé en signant ici"

  • Sofiane Guitoune a reçu lundi 13 mai l'Oscar Midi Olympique devant un parterre exceptionnel de supporters Sofiane Guitoune a reçu lundi 13 mai l'Oscar Midi Olympique devant un parterre exceptionnel de supporters
    Sofiane Guitoune a reçu lundi 13 mai l'Oscar Midi Olympique devant un parterre exceptionnel de supporters Midi Olympique
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Dans un parterre exceptionnel de supporters et de partenaires, Sofiane Guitoune et le Stade toulousain ont été fêtés pour leur formidable saison.

Midi Olympique : Si on vous avait dit, l’été dernier, que vous recevriez aujourd’hui un Oscar Midi Olympique…

Sofiane Guitoune : Ce serait facile de dire que je pouvais l’espérer mais il est évident que je n’y aurais jamais cru. Même si mon objectif était de revenir au premier plan. Je savais que j’allais rejouer au rugby à un bon niveau mais de là à en être là aujourd’hui… Sans me jeter des fleurs, je réalise ma meilleure saison depuis que je suis professionnel. Même durant ma période perpignanaise, quand j’étais en équipe de France, je n’étais pas à ce niveau et surtout pas cette constance. Quand j’ai signé à Toulouse et qu’on m’a demandé pourquoi, j’ai répondu : "Je me sens prêt à être dans un grand club." Certains avaient mal perçu par rapport à mes équipes précédentes mais j’étais conscient que, pour s’imposer au Stade toulousain, il fallait de la régularité. J’étais venu chercher cette concurrence. Je suis content désormais car, même si ça a été dur, je n’étais pas trompé en signant ici. J’étais persuadé que je pouvais grandir.

Vous n’avez donc jamais semblé aussi fort. Comment l’expliquer ? Ces deux années de galère ont-elles forgé votre caractère ?

S.F. : Le caractère, il a toujours été là, depuis tout petit. Même l’époque où je jouais à Vierzon, vous pouvez demander à mes éducateurs (sourires). Mais j’ai grandi et, en étant loin des terrains, on regarde d’un œil différent et on apprend. Avant, il me manquait cette constance dans mes performances. J’ai trop souvent fait les montagnes russes ! C’est dû à ma préparation, à ma concentration mais cela vient aussi avec une certaine maturité. Et puis la concurrence. Aujourd’hui, on n’a pas le droit de se relâcher au Stade toulousain.

Maintenant, j’ai prolongé trois ans et je me sens légitime

Ce retour au centre de l’attaque n’est-il pas arrivé au bon moment dans votre carrière ?

S.F. : J’ai toujours marqué des essais et on m’a vu comme un finisseur mais, à la base, je suis formé à l’ouverture. J’ai joué numéro 10 jusqu’à mes 18 ans, donc j’ai toujours eu l’habitude de faire des passes, d’être collectif. Par la force des choses, on m’a ensuite placé à l’aile et, du coup, j’ai reçu l’étiquette du chasseur d’essais. Mais je n’ai jamais voulu m’arrêter à ça. On pratique un sport complet dans lequel il faut savoir faire beaucoup de choses. Au centre, c’est plus évident mais je ne pense pas que mon jeu ait tant évolué. Ma saison de Pro D2 avec Albi quand on finit en finale à Bordeaux (en 2011, N.D.L.R.) et quand je jouais centre, est un peu similaire à l’actuelle. C’est le poste qui veut ça. Mais oui, j’y suis peut-être revenu au bon moment. On explose souvent très jeune à l’aile, c’est moins vrai au centre. Il demande de l’expérience.

Qu’avez-vous ressenti en entendant Didier Lacroix ou Ugo Mola parler d’exemple vous concernant alors que tout le monde pensait le rendez-vous manqué avec Toulouse ?

S.F. : Je suis heureux et fier. Comme on dit, il n’y a que les c... qui ne changent pas d’avis. C’est la marque que le Stade toulousain est entouré de grandes personnes même s’il a fallu que je fasse mes preuves et si tout n’a pas été rose. J’avais les snipers qui avaient les fusils pointés sur moi et qui attendaient le moindre faux pas. J’ai un peu douté parfois mais je me suis obstiné et ça a marché. Mon principal plaisir, il est là. Plus que ma saison en elle-même, c’est d’avoir fait changer les gens d’avis. J’aurais pu réaliser les mêmes matchs sans que cela ne touche les mecs. Le côté agréable, c’est d’entendre certaines personnes dire : "On a eu tort, on l’a jugé trop vite." Maintenant, j’ai prolongé trois ans et je me sens légitime, encore davantage qu’avant. Ma façon d’être n’a pas changé mais, s’il y a toujours eu une confiance réciproque avec mes coéquipiers, je suis plus crédible quand je parle aujourd’hui, vis-à-vis du staff, de la présidence, de tout le monde.

Le choix ne m’appartient pas mais c’est ma seule chance d’aller chercher quelque chose d’inespéré au départ

Est-ce ce qui vous permet, depuis la défaite en demi-finale de Champions Cup, de clamer haut et fort qu’il faut ramener un titre ?

S.F. : Je le répète à chaque discours que je peux tenir. Ce n’est pas de l’arrogance mais je dis aux autres que, vu ce qu’on a fait jusque-là, on n’a pas le droit de voir cette saison se terminer sans rien au bout. On a raté le coche en Coupe d’Europe et il est hors de question que cela se reproduise en championnat. C’est en le pensant tous les jours, chaque matin en se levant, qu’on va y arriver. Ce n’est pas autrement. Il y a tout pour le faire, si on garde notre niveau. Cela n’a rien à voir avec le fait de se prendre pour d’autres, c’est juste la réalité de la saison. On doit décrocher quelque chose.

Vous faites aussi partie des 65 joueurs suivis par le staff des Bleus en vue de la Coupe du Monde. Est-ce déjà une belle revanche ?

S.F. : Oui, il y a 65 noms, c’est beaucoup mais mieux vaut y être que de ne pas y être. Le chemin est encore long mais cela me fait plaisir. Surtout quand on voit un mail de la FFR dans sa boîte. Cela fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé (rires). Il faut continuer et faire ce que je réalise depuis le début de saison. Le choix ne m’appartient pas mais c’est ma seule chance d’aller chercher quelque chose d’inespéré au départ.

Ne pas être au Japon serait-il une déception maintenant ?

S.F. : Oui, au vu de la saison, ça me ferait ch… Dans ma carrière, tout s’est toujours fait au dernier moment, parfois dans l’adversité. Mais là, ce n’est pas moi qui décide.

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