Abonnés

Montpellier, quelle folie !

Par Midi Olympique
  • Les joueurs de Montpellier célèbrent la qualification pour les phases finales de Top 14
    Les joueurs de Montpellier célèbrent la qualification pour les phases finales de Top 14 Icon Sport
Publié le
Partager :

Voué aux gémonies il y a deux mois, le MHR a puisé dans des ressources insoupçonnées avant d’arracher son ticket pour les quarts de finale. C’est un miracle…

Ce sont des images, fugaces, volages, indescriptibles. Au coup de sifflet final d’un match de dingue, il y eut d’abord la course folle de Louis Picamoles, "waterboy" de luxe en Auvergne, vers ses coéquipiers Yacouba Camara et Martin Devergie. Dans la foulée, on s’arrêta sur les bras au ciel de Jacques du Plessis, Yvan Reilhac, Nemani Nadolo ou Aaron Cruden, heureux comme s’ils avaient gagné un titre. Il y eut aussi, au pied du Puy-de-Dôme, les chants de quelque 200 supporters héraultais, isolés dans un coin d’une tribune du Michelin, les yeux rougis de Nathan Hines et Alex King, soudainement conscients de repousser leurs déménagements de quelques heures, et le regard espiègle de Vern Cotter, de retour sur la terre qui le fit roi neuf ans plus tôt. "T’as le sourire, hein ?", lui lancera même Franck Azéma, taquin en conférence de presse. "Je l’avais moins il y a deux mois", lui répondra le Néo-Zélandais du tac au tac.

Mais qui aurait pu croire à pareille épopée, franchement ? Qui aurait pu imaginer que les zombies anéantis sur leur pelouse par Perpignan, mi-février, puissent reprendre vie en seulement quelques semaines ? Et qui aurait pu croire une seconde que cette équipe, hors du Top 6 pendant dix-sept journées, puisse se mêler au grand barouf des phases finales au fil d’un dernier coup de reins, qui plus est donné sur l’ultime journée ? "Vous m’auriez dit ça il y a quelques semaines, se marrait Benoît Paillaugue samedi soir, je vous aurais pris pour un dingue. Il faut croire que ce groupe possède beaucoup plus de caractère que les gens veulent bien le dire…"

La belle revanche de Cruden et Delhommel

Au sujet de Montpellier, on a donc tout entendu depuis la sinistre défaite en finale du championnat de France, subie l’an passé face à Castres : "équipe de milliardaire", "gang de mercenaires", "enfants gâtés" ou "bourrins infâmes"... Dans l’Hérault, aux pires heures de leur cohabitation, Mohed Altrad et Vern Cotter ont pourtant eu l’intelligence de comprendre que leur club avait besoin d’une révolution de palais et, dans la foulée, décidèrent d’écarter le complexe Ruan Pienaar, responsabiliser Benoît Paillaugue, conforter le prometteur Yvan Reilhac au milieu du terrain et, plus que tout, permettre à Aaron Cruden de quitter l’Hérault dans la peau du "regretté".

Parce que vous conviendrez que cette histoire dans l’histoire est folle, n’est-ce pas ? Il y a quelques semaines encore, Cruden était considéré comme le plus grand flop de toute l’histoire du Top 14 ; l’ancien meneur de jeu des All Blacks, arraché il y a deux ans aux Chiefs pour 600 000 euros la saison, ne mettait plus un pied devant l’autre, jusqu’à être libéré par les dirigeants héraultais de sa dernière année de contrat afin de faire une place dans l’effectif à Handré Pollard, le numéro 10 des Springboks. À Clermont, samedi après-midi, le mal-aimé Cruden, récemment raffûté par Glasgow au sujet d’un éventuel transfert, signa pourtant son meilleur match depuis son arrivée à Montpellier : très bon dans le jeu au pied d’occupation, juste dans l’animation offensive et globalement supérieur à son vis-à-vis du jour Camille Lopez, il offrit aussi au talonneur Youri Delhommel un essai magnifique en première période.

Delhommel ? Parlons-en justement. Lui qui ne dut sa titularisation en Auvergne qu’au forfait de dernière minute de Bismarck du Plessis, touché à une cuisse, marqua finalement deux essais aux Jaunards, s’illustra dans le combat au sol et, plus que précis dans ses lancers en touche, fut très précieux à l’alignement héraultais, dominateur à Clermont. Pour le reste, on retiendra que si Montpellier n’a toujours pas épousé le jeu de mouvement qui ne conviendrait de toute façon pas à ses mensurations XXL, cette équipe possède dans le combat collectif plus d’arguments que n’importe quel autre candidat au titre.

Avec ou sans Jannie du Plessis, lesté ou non de Louis Picamoles, Kélian Galletier ou Misha Nariashvili, le paquet d’avants du MHR fait peur à tous les autres qualifiés du Top 14 et, dans la mesure où le jeu se réduira à son expression la plus simple au moment des phases finales, on se dit que la grosse bête de Cotter peut décidément faire très mal…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?