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Berbizier : « Les coïncidences troublantes n'existent pas... »

  • Pierre Berbizier (ancien entraîneur du Racing 92)
    Pierre Berbizier (ancien entraîneur du Racing 92) Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pierre Berbizier a connu son lot de réussites avec le Racing-Métro, puisque c'est le nom qui lui était donné, à l'époque. En 2009, «Berbize» fit donc monter le club des Hauts de Seine en Top 14 avant de le qualifier en Champion's Cup (en ce temps-là nommée H Cup). Mais aux commandes du Racing, l'ancien sélectionneur du XV de France (1992-1995) eut aussi de sévères désillusions, participant par exemple à trois matchs de barrages qu'il perdit tous, parfois parce que l'adversaire était trop fort, parfois parce que le rugby français avait semble-t-il décidé de lui tourner le dos. Il raconte...

2013 : « Luke McAlister avait été parfait... »

Au printemps 2013, les Racingmen sont attendus en quarts de finale au Stadium de Toulouse et, devant 30 000 spectateurs, les Rouge et Noir ne prennent pas de gants (33-19). « J'ai peu de souvenirs de cette rencontre, raconte aujourd'hui Berbizier. Je sais juste que Luke McAlister (7 pénalités et une transformation) avait ce jour-là été parfait dans ses tirs aux buts ou que notre numéro 8 Masi Matadigo avait aplati un très bel essai en début de match, après un exploit personnel de Sireli Bobo sur l'aile gauche ». Pour l'ancien bras droit de Jacky Lorenzetti dans le "92", l'issue de ce match de barrages ne souffrit donc d'aucune contestation et au Stadium, le plus fort s'était ce jour-là imposé.

2012 : « Ce n'était pas la première fois que cela arrivait à nos buteurs... »

Le 26 mai 2012, Toulon présente sur ce quart de finale le plus bel effectif du Top 14 : un ouvreur nommé Jonny Wilkinson, un milieu de terrain Giteau-Bastareaud merveilleusement complémentaire, une troisième ligne où rayonnent Joe van Niekerk, Steffon Armitage et Juan Fernandez-Lobbe et une deuxième ligne Botha-Shaw qui fait saigner les rétines, lorsque le besoin s'en fait sentir. « Quand je repense à cette rencontre, reprend Berbizier, je me dis qu'elle fut caractéristique de ce qu'étaient les Racing – Toulon de l'époque: âpre, tendue, serrée. A Mayol, nous avons mené pendant soixante-dix minutes et puis, l'ailier David Smith a fait un numéro sur son aile, Steffon Armitage était au soutien et a marqué l'essai de la libération pour Toulon ». Malgrè tout, le Racing aurait pu quitter la Rade lesté du scalp du Rct si Juan Hernandez et Jonathan Wisniewski avaient été plus heureux dans leurs tentatives au pied (17-13). « Mais ce n'était pas la première fois que ce genre de mésaventure leur arrivait, poursuit Pierre Berbizier. Un vrai buteur, ça doit pourtant répondre dans les matchs importants...»

2010 : « Je n'aime pas être pris pour un con »

En mai 2010, Clermont est poursuivi par une malédiction datant d'un siècle : l'ASMCA enchaîne les finales sans ne jamais en gagner une. A la même époque, le Racing-Métro vient d'accéder à l'élite du rugby français après avoir failli disparaître du paysage, au début des années 2000. Berbizier raconte: « Clermont avait fait une saison merveilleuse, il n'y a rien à dire là-dessus. Le Racing, c'était le promu et pour certaines personnes influentes, il aurait du se contenter de la qualification. Moi, je ne fonctionnais pas comme ça. Moi, je ne me contentais pas d'un barrage » . Au fil d'un match rythmé par les coups que se rendaient deux paquets d'avants XXL, le Racing-Métro réduisait rapidement le stade Michelin au silence. Berbizier poursuit : « Clermont n'avait pas su profiter de son bon début de match et, après le drop de 50 mètres de François Steyn, nos adversaires étaient à genoux, sortis du match, sans solution  » .

Selon l'ancien sélectionneur du XV de France, la rencontre va alors basculer sur deux décisions arbitrales jugées, à ses yeux, plus que douteuses: à dix minutes du coup de sifflet final, le deuxième ligne du Racing Santiago Dellape, dont l'acte d'anti jeu est signalé par l'arbitre de touche Christiophe Berdos, est exclu dix minutes, offrant à Morgan Parra l'opportunité de placer les Jaunards en tête. La suite, c'est « Berbize »  qui la raconte : « Etrangement, le point de pénalité est alors avancé d'une vingtaine de mètres, facilitant considérablement la tâche du buteur adverse. Ensuite, le coup de pied de Morgan Parra passe à côté des barres mais ce même arbitre de touche lève le drapeau, entraînant un geste similaire de la part de son confrère » .

Le Racing est battu, Berbizier furax. Après match, il dira même aux journalistes: « Je ne peux plus avoir de respect pour M. Berdos après ce qu'il a fait. Je ne souhaite plus qu'il arbitre le Racing  » . Neuf ans plus tard, l'ancien demi de mêlée du XV de France, finaliste de la première Coupe du monde en 1987, a toujours du mal à avaler la pilule: « Je n'aime pas être pris pour un con et je connais trop ce milieu pour dire que dans le rugby français, les coïncidences troublantes n'existent pas. Je n'ai pas oublié ce que m'a dit M. Revol (alors président de la Ligue) quand je suis rentré aux vestiaires, ce soir-là. Je me rappelle de ses mots, vous lui demanderez qu'il vous les conte. [...] Quand on me parle de ce match de barrages, je repense aussitôt à la demi-finale de Coupe du monde en 1995, face à l'Afrique du Sud. M. Bevan, l'homme qui refusa l'essai d'Abdel Benazzi à Durban, avait arbitré les Boks lors de leur match d'ouverture et les retrouva en finale. En 2010, ce fut pareil avec M. Berdos, qui suivit Clermont des quarts de finale jusqu'au Stade de France » ... Alors, Pierre Berbizier interprète-t-il les faits ? A-t-il raison ? Si dossier il y eut, ce dernier est aujourd'hui classé...  

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