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La chronique de Benoît Gayot : la valse du printemps

Par GUYOT Benoit
Publié le
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On est entré dans la fameuse période des transferts, voire d’officialisation de ces derniers. Tous sont concernés : les managers, entraineurs, préparateurs physique et évidemment les joueurs. Cette période est pour moi l’exemple le plus visible du basculement court-termiste induit par le passage au professionnalisme. Il est aujourd’hui tout à fait assumé de passer d’un club à l’autre simplement parce que les offres des autres clubs sont plus alléchantes, financièrement ou sportivement. Cette volatilité assumée est contraire à tous les principes d’optimisation du potentiel de l’équipe, encadrement sportif inclus.

Les clubs, et les choix qui y sont faits, ont un impact énorme sur le mouvement perpétuel et quasi-généralisé des joueurs. Rares sont ceux qui prennent le temps de laisser le joueur faire des erreurs. Le besoin de résultats et la pression qui pèse sur les clubs ont pour conséquence directe de réduire la durée moyenne qu’un joueur passe dans un même club. En réduisant le temps que le joueur passe au sein d’un même effectif, les clubs impactent négativement un concept qui m’est cher, celui de l’expérience collective partagée. Plus des joueurs jouent ensemble, plus les membres de l’encadrement apprennent à connaître ces derniers, plus la mécanique collective sera efficace. N’importe quel entraineur vous le dira : bien connaitre un un joueur permet de s’appuyer sur les bons canaux de communication, notamment lors des moments charnières. Il en est de même pour les préparateurs physiques et les analystes, la quantité de données accumulées sur l’ensemble des joueurs d’un effectif est le meilleur moyen d’affiner les contenus d’entrainement et d’approcher un plus haut niveau de performance. A l’inverse, le renouvellement systématique crée un équilibre instable au sein duquel on navigue plus à vue qu’autre chose.

La stabilité d’un effectif dans le temps rend par ailleurs possible la création d’une identité de club, de jeu, à laquelle les joueurs peuvent se rattacher. Ils en sont les garants mais aussi les artisans. On peut aussi penser à l’attachement, voire à la loyauté, de ces joueurs au club qui ne peut se construire que dans le temps et qui peut s’avérer être déterminant lors des périodes de "creux".

Ce n’est pas pour autant que je néglige la phase de renouvellement d’un effectif, essentielle à l’équilibre de l’équipe. D’anciens légitimes sont remplacés par de nouveaux joueurs qui auront à cœur d’honorer l’héritage laissé. Ces périodes charnières incarnent souvent la fin d’un cycle et constituent de vrais périodes de fragilité. Trop tôt, c’est du gâchis. Trop tard, la dynamique met beaucoup plus de temps à s’installer. La qualité des nouveaux éléments, qu’ils soient promus en interne via la formation ou qu’ils soient recrutés ailleurs, est un des éléments importants lors de ces passages de témoins mais elle ne fait pas tout. Les jeunes joueurs ont besoin de pouvoir faire des erreurs s’ils souhaitent un jour atteindre le meilleur niveau. Patience et perspective à long-terme constituent deux éléments déterminants lorsqu’il est question niveau de performance collective et, donc, de résultats.

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