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Petites histoires de grands managers (4/4) : Cotter : le miraculé

Par Julien Louis
  • Vern Cotter (entraîneur de Montpellier)
    Vern Cotter (entraîneur de Montpellier) Icon Sport
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Entre les appels du XV de France (Labit et Mignoni), un scénario de saison incroyable qui lui vaudra une modification de sa mission (Cotter) et une arrivée différée au club (Gibbes), les managers qui s’affronteront ce week-end ont, tous, vécu une saison à rebondissements. Premier épisode et focus sur le duo du Racing 92 en instance de divorce. Hommes, méthode, gros coup et gros raté, tout est passé au crible.

L'homme

Ne vous fiez pas à son regard bleu glacial et à sa carrure intimidante, Vern Cotter n’a rien d’un "Viking" rustre et menaçant. Mais il sait jouer de sa stature comme de son charisme. Derrière cette carapace de protection se cache un être chaleureux dans l’intimité, drôle et humaniste. Si vous gagnez sa confiance, le Néo-Zélandais révèle sa vraie nature et son amour des échanges. L’homme peut être avenant s’il est décidé, reste fidèle en amitié et ne raterait pour rien au monde une sortie avec ses potes de Lourdes. Un épicurien, curieux de tout, passionné de vin, de moto ou encore de pêche et de chasse. Un vrai gentil qui se trimballe volontairement une image de méchant. Une apparence trompeuse qui peut devenir une réalité si vous le cherchez un peu trop. L’intéressé peut alors vite monter dans les tours et révéler un caractère de feu fugace.

La méthode

Une main de fer dans un gant de velours. De l’aveu même de Benoît Paillaugue, Vern Cotter n’a montré qu’une seule fois cette saison ce visage du tyran qu’on lui prêtait à Clermont. C’était le 16 mars dernier à Toulon. Ulcéré, il a passé une soufflante mémorable à ses troupes à la pause, en mettant chaque individualité face à ses responsabilités. Un coup de gueule isolé. Par la suite, il a laissé ses leaders comme Picamoles et Paillaugue recadrer l’équipe. Sa méthode a évolué à Montpellier et son management est devenu plus participatif, même s’il reste très rigoureux et exigeant. Très proche de son staff, il échange énormément avec ses adjoints et ne prend jamais une décision seul. Le technicien discute aussi souvent avec ses joueurs et n’hésite pas à les prendre à part en début d’entraînement, avant d’observer la séance.

Son gros raté

C’est avant tout un échec présidentiel, car Johan Goosen était le choix de Mohed Altrad. Malgré le désamour du Top 14 "crié" envers le meilleur joueur de 2016, après sa fuite du Racing, le boss de Montpellier s’est obstiné. Il l’a recruté à prix d’or, en "éjectant" sans sourciller deux éléments talentueux et peu onéreux pour lui faire une place. Jesse Mogg et Joe Tomane, qui étaient en plus très bien intégrés… Afin de miser sur un joueur déconditionné depuis près de deux ans. Le résultat ? Prévisible. Goosen a enchaîné les blessures après des débuts encourageants et traverse 2019 comme un fantôme. Absent à Lyon samedi, le soi-disant "monsieur plus" du MHR n’aura jamais retrouvé son meilleur niveau et n’a donc apporté aucune plus-value à l’équipe. Un flop retentissant qui pourrait devenir un pari payant l’an prochain.

Son gros coup

Place aux jeunes. Le "Kiwi" a remis les espoirs du club au centre du projet héraultais pour reconstruire sur les cendres laissées par Jake White. Et quelle réussite ! Une politique exacerbée depuis les explications sans filtre de mi-février, après le naufrage face à l’Usap. Le technicien a sacrifié sur l’autel des ambitions collectives, les stars springboks devenues individualistes. Et le MHR a retrouvé une âme. L’équipe est redevenue la priorité et les Steyn, Pienaar et Jannie Du Plessis ont disparu des radars (seul Bismarck Du Plessis joue). À leur place, les Reilhac, Immelman, Vincent et Haouas ont pris le pouvoir. Là où les N’Gandebe, Darmon, Devergie, Sanga, Giudicelli, Tcheishvili, Arroyo et consorts se sont révélés. Le point d’orgue ? Le doublé de l’inconnu Delhommel à Clermont, devenu héros de la qualification des Cistes pour sa première titularisation.

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