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Brive - Grenoble : du chaos dans l’air

  • Du chaos dans l’air
    Du chaos dans l’air Patrick Derewiany / Midi Olympique
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Brivistes et Grenoblois joueront leur saison à quitte ou double, sur une pelouse du Stadium où les Corréziens sont demeurés imprenables cette saison, tandis que les Alpins n’ont pas été capables de gagner un seul match hors de leurs bases. Reste que le FCG n’a encore jamais affronté d’équipe sonnée par un coup aussi violent que celui reçu par les Brivistes le week-end dernier…

Quatre-vingts minutes pour déterminer d’une saison. Non pas d’un titre, comme il est de coutume lors d’une finale. Mais bien d’une saison, et par conséquent de la saison prochaine. Le genre d’enjeu qui dépasse forcément le cadre sportif puisqu’il impliquera une multitude de conséquences lourdes pour l’ensemble des deux clubs, de l’administratif à la constitution d’un budget, sans oublier les éventuelles fuites de talent de dernière seconde…

Ce genre de match ? Les Grenoblois l’ont déjà disputé, la saison dernière. Sauf qu’ils évoluaient alors dans la position idoine : celle du «petit» évoluant à domicile, annoncé perdant par tous les bookmakers après la large défaite en finale face à l’Usap. Une position qui a fatalement évolué puisque les Alpins seront cette fois le «gros» qui se déplace, avec tout à perdre sur le papier. Tout ? C’est à voir, en réalité… Parce que les Isérois ont intégré depuis longtemps qu’au vu de leur piètre saison, ils ne méritent pas vraiment de demeurer en Top 14. Incapables d’engranger plus de 29 points au classement cette saison (alors qu’Oyonnax en avait engrangé 39 la saison dernière, et le dernier… Brive, 36), les Alpins ont au moins l’avantage d’être préparé depuis des semaines à l’idée de disputer ce barrage, qu’ils peuvent assimiler à un don du ciel, dont ils connaissent néanmoins la difficulté. Tout le contraire des Oyomen la saison dernière, en somme… «On est bien placé pour savoir qu’une équipe de Pro D2 peut battre une équipe du Top 14, souriait le week-end dernier Stéphane Glas. Avant le match contre Oyonnax, tout le monde nous annonçait perdant. Personne n’y croyait à part nous, et on a gagné (47-22)... Alors, depuis qu’on sait qu’on va faire le barrage, on a été très vigilant là-dessus. Brive, c’est une belle terre de rugby, il va y avoir une grosse ambiance, et on doit s’y préparer. »

L’inconnue mentale

La référence à l’ambiance et au contexte n’est évidemment pas anodine. Incapables de ramener plus que quatre misérables points de leurs voyages (un nul à Agen, deux points de bonus défensif au Racing et au Stade français), les Isérois se sont heurtés en déplacement à des circonstances de match dont ils n’ont jamais su se dépêtrer, et cela même à Perpignan où toutes les autres équipes de l’élite se sont imposées. De quoi faire de ce déplacement au Stadium une mission quasi impossible, sachant que les Corréziens ont remporté sans partage leurs quinze matchs de phase régulière à domicile cette saison, sans oublier leur demi-finale contre Vannes (40-20) ? Peut-être bien, après tout. Sauf que jamais cette saison, les Isérois n’ont affronté d’équipe aussi KO debout que doit nécessairement l’être le CAB, lequel se voyait encore de retour en Top 14 à quelques secondes du trille final à Pau, la semaine dernière… "C’est sûr que mentalement, cela peut être difficile pour eux, avouait Glas. Ils pensaient avoir fait le plus dur et ils perdent finalement à la dernière seconde. Nous, on avait été très touchés après notre défaite contre Perpignan en finale de Pro D2 la saison dernière (13-38), mais le scénario du match avait été différent. On n’avait pas existé, ce qui nous a paradoxalement permis de vite basculer. Là, le dénouement est vraiment très dur pour Brive, et cela fait partie des inconnues de la rencontre. " Cela quand bien même le capitaine corrézien Saïd Hirèche voulait dès dimanche dernier se persuader du contraire… "Mon discours dans le vestiaire était de dire : soit on s’effondre et ça ne sert à rien de jouer contre Grenoble, soit on se comporte comme des bonshommes, des compétiteurs, et on va faire front en y mettant tout. "

Ces serpents de mer qui vont ressurgir…

Tout, pour ne rien regretter. Tout, pour évoluer en Top 14 la saison prochaine. Tout pour ne pas replonger une nouvelle fois dans l’anonymat du Pro D2, pour ne pas dire dans le chaos. Une danse au bord de l’abîme dont les deux clubs sont coutumiers ces dernières semaines, avec les inévitables débordements extra-sportifs qui vont avec… On pense bien sûr à l’exclusion de Mathieu Ugalde et Ben Lucas côté grenoblois voilà quelques semaines, ou des débordements de Félix Le Bourhis à Pau le week-end dernier. Cela pendant qu’en coulisses, les traditionnels détracteurs des staffs et des dirigeants commencent inévitablement à affûter leurs lames, soulignant de part et d’autre les rapports tendus entretenus par les entraîneurs avec certains "anciens " de leur effectif, les gestions contestables de certains joueurs, ou l’incapacité de conserver les pépites issues du centre de formation (Bamba, Devisme, Megdoud à Brive, Oz, Geraci ou Cordin à Grenoble). Autant de serpents de mer qui ressurgissent inévitablement à chaque relégation et que les vainqueurs auront le bonheur d’éviter, tandis que les perdants endosseront tous les torts. Malheur aux vaincus…

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