Barrages : Le LOU cuit Montpellier à l'étouffée

Par AFP
  • La joie lyonnaise à la fin de la rencontre
    La joie lyonnaise à la fin de la rencontre
Publié le Mis à jour
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Lyon a eu chaud! Dominé physiquement et fébrile en première période, le LOU a fini par étouffer Montpellier en barrages du Top 14 (21-16), samedi dans la fournaise de Gerland et au bout du suspense, pour se qualifier pour les demi-finales pour la seconde année de suite.

Les Lyonnais affronteront Clermont dimanche prochain à Bordeaux alors que s'arrête la remontée du MHR, qui a jeté toutes ses forces dans la bataille jusqu'au bout, puisqu'il a eu trois munitions pour l'emporter dans les cinq dernières minutes. Trois touches, toutes perdues, dont la dernière après la sirène! 

Le vice-champion de France en titre s'était lancé dans une folle course-poursuite pour accrocher la phase finale lors de l'ultime journée et décrocher son premier Bouclier de Brennus, depuis mi-février et une défaite honteuse à domicile contre Perpignan (28-10). Seulement deux défaites (en dix journées) avaient suivi avant ce samedi. La troisième lui a été fatale. Et lui laissera des regrets.


Une histoire d'hommes


"C'est une grosse déception à la hauteur des espoirs qu'on avait", a déclaré le manager Vern Cotter, qui a aussi regretté les deux essais refusés à son équipe après arbitrage vidéo. Mais le Néo-Zélandais s'est dit fier de l'aventure connue avec son groupe: "On a vécu quelque chose d'assez particulier en quatre mois, que peu d'équipes ont vécu. On parle souvent d'histoire d'hommes, on a vécu ça."

Aaron Cruden célèbre son essai
Aaron Cruden célèbre son essai Icon Sport


Ils auront des regrets sur la rencontre et l'ensemble de la saison puisque les Héraultais, qui menaient jusqu'aux dix dernières minutes et un essai de Charlie Ngatai (69ème), ont certainement payé physiquement les efforts fournis dans leur "remontada". S'ils s'étaient repris en main plus tôt, ils auraient pu ménager, en vue de la phase finale, certains cadres très sollicités depuis trois mois.


Le LOU, lui, avait tranquillement pu faire reposer ses titulaires la semaine dernière à Grenoble après s'être assuré de recevoir en barrages. Soit la situation quasi inverse de l'an passé, où Montpellier attendait tranquillement en demi-finales les Lyonnais, qui avaient dû batailler jusqu'à la prolongation en barrages à Toulon. Pour au final être concassés (40-14).
Deuxième demi-finale de suite, pour un club seulement remonté dans l'élite en 2016: la performance est remarquable et ancre un peu plus le LOU dans le paysage du rugby français.


"Être troisième (de la saison régulière) et jouer une nouvelle demi-finale cette saison n'est pas un aboutissement, mais c'est très bien pour le club, vu le contexte du Top 14 difficile. Le LOU a encore besoin de se construire une identité. On y travaille", a estimé le manager Pierre Mignoni, grand artisan de cette progression, par petites touches.


Conquête à deux visages


Son équipe a pourtant failli rester à la porte du dernier carré après avoir complètement manqué sa première période.
Où il a été dominé par l'engagement féroce des Héraultais (Jacques Du Plessis en tête) et pris sur son point fort, la conquête, contré en touche et outrageusement dominé en mêlée fermée.

Le capitaine Puricelli dans les airs
Le capitaine Puricelli dans les airs


Les Lyonnais sont aussi passés au travers individuellement, à l'image de deux de leurs pièces-maîtresses, le centre Charlie Ngatai et le demi de mêlée Baptiste Couilloud. Le premier s'est ainsi fait contrer par Aaron Cruden, dont l'essai a placé Montpellier en tête (4), alors que le second a perdu un ballon facile qui a permis à Benoît Paillaugue de creuser l'écart (11, 10-0).


Mais la chance du LOU a été de n'être mené que de deux points (13-11) à la pause, grâce notamment à un exploit du centre champion du monde des moins de 20 ans, Pierre-Louis Barassi. Et d'avoir produit une seconde période de meilleure facture, sous l'effet de la baisse de pied montpelliéraine et, très probablement, d'une mise au point dans le vestiaire. Comme un symbole, c'est justement une percée de Couilloud qui a permis à Jonathan Wisniewski de placer son équipe pour la première fois en tête (14-13, 52).

Puis Ngatai qui a inscrit l'essai libérateur, après, nouveau symbole, une mêlée enfin conquérante. La touche s'est donc mis au diapason en toute fin de match pour mettre fin à l'épopée de Montpelliérains cuits à l'étouffée.
 

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