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Grand Ouest : Dufoir (ancien président de Nérac) : «Il a fallu que je parte»

Par Gérard Piffeteau
  • Après une vie consacrée au rugby et à l’US Nérac, le président Guy Dufoir a été prié de se démettre. Après une vie consacrée au rugby et à l’US Nérac, le président Guy Dufoir a été prié de se démettre.
    Après une vie consacrée au rugby et à l’US Nérac, le président Guy Dufoir a été prié de se démettre. Photo DR
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Joueur à partir de 1954, puis entraîneur de l’US néracaise qu’il aura présidée durant vingt-sept années, a été poussé vers la sortie. L’épilogue lui fait mal et il en parle.

Midi Olympique : Nous avons été surpris d’apprendre votre retrait de la présidence après plus de 60 ans de présence à l’USN. Cette décision est-elle en lien avec la rétrogradation du club en Honneur ?

Guy Dufoir : Non. Ce n’est pas l’objectif d’un président de partir quand ça va mal. Au contraire. J’aurais pu continuer, je suis encore en forme.

Alors quelle est la raison ?

G.D. : On m’a signifié que j’étais trop vieux et qu’il fallait que je me retire. Que c’était assez. Je connais mon âge mais des personnes proches, dont mon coprésident, m’ont fait comprendre qu’il fallait que je m’en aille et ils n’ont pas pris des pincettes. J’ai de nombreux soutiens de gens qui me disent : "Ce n’est pas élégant ce qu’on t’a fait." Il ne faut pas être dupe, dans les réunions du comité 80 % des personnes sont des retraités, et en Nouvelle-Aquitaine c’est pareil. Il y a sûrement entre nous un problème de génération.

Cela veut-il dire que les valeurs se perdent ?

G.D. : Je le crois. Lors des repas d’avant-match, tous les anciens présidents constatent que le rugby est en train de perdre son âme, et à Nérac, nous sommes en train de perdre des choses que nous avions instaurées. Peut-être qu’une nouvelle équipe va remettre les choses en place mais je ne pense pas qu’ils s’investiront comme on s’est investi. Nous sommes plusieurs à partir dont le vice-président qui était à mes côtés depuis vingt ans. Il faut que la nouvelle équipe se réorganise et qu’elle trouve un nouveau comptable puisque j’avais une initiation à la compta.

Le phénomène d’usure, l’avez-vous ressenti réellement ?

G.D. : Non je ne le ressentais pas tellement. Dans nos clubs, on monte et on descend, on a de bonnes saisons parce que des joueurs arrivent mais les meilleurs joueurs, on nous les prend et tant mieux. Quand je vois que la saison prochaine il y aura deux professionnels à Agen issus de Nérac, on est satisfait de ce qu’on a fait. Cela fait partie des bons côtés d’un club. L’usure ? Peut-être bien car le rugby que l’on voit aujourd’hui j’ai un peu de mal à le concevoir.

Allez-vous rester au sein du club ?

G.D. : Absolument pas. Je vais jusqu’au 30 juin, j’assume tout ce qu’il se passe actuellement et j’arrête. C’est définitif. Je ne vois pas pourquoi je continuerai à m’embêter avec des gens qui m’ont fait un "petit dans le dos". J’irai voir des matchs. Nous avons créé les filles à l’USN en 2004, je l’ai mis en place et ça fonctionne bien. Cette année, elles sont 20 % de plus (81 licenciées, N.D.L.R.).

Les difficultés que rencontre le rugby néracais seraient-elles le reflet d’un contexte plus général ?

G.D. : Cela peut-être le cas car quand on possède de bons joueurs et qu’ils partent en Crabos ou en Espoirs à Agen il y a de grandes chances de ne plus les revoir. À ce moment-là, ils sont convoités par les Fédérales 2 ou 1 et au bout il y a de l’argent. Or nous, on ne peut pas assumer des salaires. Mais ça, nous le savons. C’est pour cela que notre but reste de former des jeunes et ils nous en restent, tout le monde ne s’en va pas. Faire une équipe première avec 80 % de joueurs néracais c’est la signature du club.

De quoi, selon vous, souffre le rugby que l’on dit amateur ?

G.D. : Il souffre de l’argent et de ces clubs, parfois même de séries, qui proposent 500 ou 800 € mensuel à des joueurs. Comment peut-on leur en vouloir d’accepter ? Le problème de Nérac c’est que nous venons de passer dix-huit mauvais mois. Nous avons quand même mis sur la touche quatre entraîneurs de l’équipe première. Pour ma part je n’avais jamais vu ça et je ne l’ai pas cautionné. C’est à la fin d’une saison qu’on fait le bilan. Le plaisir, je l’ai trouvé auprès des équipes de jeunes et des filles.

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