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Charlie et ses drôles de mômes

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    Charlie et ses drôles de mômes Patrick Derewiany / Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Depuis la grave blessure au genou du talonneur italien Leonardo Ghiraldini, et alors que lucas pointud est moins utilisé ces derniers mois, le pilier droit All Black Charlie Faumuina (32 ans ; 50 sélections) est devenu le papa d’une première ligne extrêmement jeune. Pour nous, il a accepté de présenter - non sans humour pour certains - l’ensemble des « gamins » qui poussent avec lui en mêlée et font la fierté du Stade toulousain.

« Le point faible de Castets ? Le rami »

Clément est extrêmement professionnel. Comme un élève, il pose énormément de questions car il veut savoir beaucoup de choses. Il a besoin de comprendre ce qu’on lui demande pour devenir meilleur. Il est obsédé par l’idée d’apporter toujours plus à l’équipe. C’est aussi l’un de nos meilleurs plaqueurs, c’est remarquable pour un pilier. Son point faible ? C’est le rami. Il est si mauvais, il perd tout le temps. Sinon, il est trop drôle quand il arrive tous les matins, même lorsqu’il fait froid, avec ses petites chaussures et son short sur sa trottinette électrique.

« Ce mec (Van Dyk) est différent »

Maks est un peu plus vieux que les autres mais, 27 ans, c’est encore jeune pour un pilier. Il est très intelligent. Lui a appris à parler le français en quelques mois, étudie à la Toulouse Business School, a fait sa demande pour obtenir la citoyenneté française. C’est quelqu’un d’obstiné pour atteindre ses objectifs, fixé sur ses idées. Puis ce mec est différent. Ce n’est pas péjoratif mais ses blagues sont différentes par exemple. Parfois, il en lance une qui serait drôle en Afrique du Sud. Sur le coup, on ne trouve pas ça drôle mais, justement, ça le devient. Sur le plan du jeu, cela n’a pas été facile pour lui en arrivant, surtout en mêlée. Mais il a dû s’acclimater, a écouté les joueurs autour de lui et il a beaucoup progressé.

« La première fois que je l’ai croisé Cyril, il m’a battu »

Cyril a du caractère, est même un peu coquin. Il a débuté jeune en équipe de France et a appris. Il est intelligent, comprend toujours ce qu’il doit faire. Après ses blessures, il a dû reprendre confiance mais son temps de jeu a augmenté au fur et à mesure et il revient à son meilleur niveau. C’est un vrai joueur de rugby, qui aime se retrouver dans la ligne et faire des passes. Il se prend parfois pour Zack Holmes ! J’ai un souvenir avec lui, avec les All Blacks à Paris en 2016 alors que nous étions tous deux remplaçants. Sur la première mêlée après son entrée, on était en face-à-face et leur pack avait dominé pour obtenir une pénalité sur laquelle ils avaient marqué un essai. On avait remporté le match mais « Cyssou » m’avait battu. C’est la première fois que je le croisais et je m’en souviens.

« Neti, ilaime régaler les gens »

Dans le jeu, c’est un autre « Cyssou ». Clément se contente par exemple de faire son boulot et quelques charges, mais Rodrigue est à l’aise pour réaliser de belles passes. Il aime régaler les gens devant leur télé avec ses offloads. Il n’a pas eu de chance car il a été souvent blessé durant la première partie de saison et ses concurrents ont été performants mais il comptera encore à l’avenir. En dehors du terrain, la passion de Rodrigue, c’est la danse. Il adore se déhancher. Dès qu’on met de la musique, il commence à bouger. Il peut même se reconvertir pour une deuxième carrière après le rugby.

« Marchand, on sent qu’il est toujours en réflexion »

Guillaume est extrêmement calme et silencieux comme garçon. On ne l’entend pas beaucoup. Parfois, les gens sont très timides, voire effacés, mais ils deviennent plus expansifs au bout de trois ou quatre semaines d’observation. Je ne définirais pas « Gui » comme ça. C’est quelqu’un de brillant, très posé et mesuré, mais il garde souvent les choses pour lui. On sent qu’il est toujours en réflexion. J’avais suivi son parcours lors de la Coupe du monde des Moins de 20 ans l’an passé quand il était devenu champion du monde. Il avait été très bon et j’étais heureux pour lui. C’est quand même une jolie histoire de le voir aujourd’hui prendre la relève de son grand frère depuis la blessure de Julien.

« Ainu'u, il soulève déjà plus de 300 kg au squat »

David, c’est une vraie éponge. Comme Clément, il veut toujours apprendre et progresser. C’est un peu le bébé du groupe mais il est tellement mature pour son âge. Vous vous rendez compte qu’il n’a que 19 ans et qu’il a joué avec nous à seulement 18 ans ? C’est une force de la nature. Le mec soulève déjà plus de 300 kg au squat. C’est énorme pour un gamin comme lui ! Moi, je ne peux pas faire ça, je suis trop vieux maintenant… C’est marrant de les regarder avec Rodrigue, Paolo et Maks durant leur concours pour voir qui est le plus fort. Moi, je les laisse faire et je les observe avec un café à la main.

« Tafiu me répond à chaque fois « Merci Charlie, je ferai ça »»

Paolo, c’est un gamin. Il s’est révélé après la perte de « Doudou » (Aldegheri), a eu l’opportunité de jouer plus de matchs et a su la saisir puisqu’il a été performant. Il a notamment été fort en mêlée fermée, ce qui est prometteur car ce n’est pas évident au départ. Il doit prendre de l’expérience, affronter d’autres adversaires qui vont lui mener la vie dure et encore apprendre. Mais ça va venir avec le temps, comme tous les piliers. C’est en vieillissant qu’on maîtrise certains basiques du poste. Il avait juste besoin qu’on lui donne sa chance pour montrer ce dont il était capable. Les coachs sont contents de ses prestations et rassurés sur nos ressources en pilier droit. Il lui est arrivé de me questionner et, du coup, je reste parfois avec lui à la fin de l’entraînement : « Tu devrais peut-être essayer ça ou ça. C’est que je fais quand le pilier d’en face fait ça. » À chaque fois, il me répond : « Merci Charlie, je ferai ça la prochaine fois. »

« Je me demande si Mauvaka me comprend »

Peato a vécu une terrible épreuve personnelle il y a quelques mois avec le décès de son père mais il a aussi connu de grandes émotions sur le plan sportif. Après les blessures de Julien et Leo, on pouvait croire que nous allions être très amoindris au poste de talonneur mais il a bien pris le relais et prouvé qu’il était bourré de talent. Il est tellement dynamique, a du feu dans les jambes, même si son cadrage-débordement n’est pas aussi bon que le mien ! Après, il est tranquille comme mec. Avant chaque mêlée, je lui dis que ça va bien se passer, d’être naturel. Il répond : « Ouais, O.K., pas de problème. » Parfois, je me demande même s’il me comprend ou pas quand je lui parle ! Il est comme ça. Je suis content de l’affronter en mêlée à l’entraînement car il me fait du bien, il me permet de progresser. Il a réalisé des performances incroyables depuis trois mois mais je ne suis pas surpris. Il bénéficie de la dynamique du groupe. Il y a un bel esprit et chaque joueur qui entre dans l’équipe pour en remplacer un autre est tout de suite au même niveau.

« Marchand (Julien), C’est le futur William Servat »

Julien est devenu notre capitaine en début de saison et cela s’est fait naturellement. Ce n’est pas une décision qui m’a étonné. Joe (Tekori) et Jerome (Kaino) sont les autres capitaines mais on avait besoin de nommer un jeune joueur pour ce rôle car cela correspond à notre groupe. Déjà, lui faisait l’unanimité sur le terrain. Grâce à ses magnifiques performances, il était très respecté dans le vestiaire. J’étais tellement heureux pour lui quand il a célébré sa première sélection avec l’équipe de France en novembre dernier. Il le méritait amplement. C’est un talonneur de très haut niveau. Forcément, il vient d’être ralenti par sa grave blessure mais il reviendra encore plus fort. Il est clairement et définitivement l’avenir de votre équipe nationale à son poste. Pour moi, c’est le futur William Servat. J’en suis convaincu.

« C’est Aldegheri qui m’a appris à pousser »

La première fois que j’ai rencontré « Doudou », j’ai compris qu’il adorait la mêlée. De toute évidence, je suis beaucoup plus gros que lui mais il me battait à chaque fois sur les premières mêlées qu’on faisait ensemble. Il a fallu que j’apprenne comment vous poussez ici. Et c’est lui qui m’a appris ! Maintenant, j’essaye de pousser exactement comme « Doudou » car c’est son domaine de prédilection. En dehors du terrain, c’est un garçon très gentil, comme l’ensemble des jeunes de la première ligne. Mais, comme eux, il se transforme après quelques bières !

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