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Un homme dans le match : Laidlaw, retour sur investissement

  • Greig Laidlaw (Clermont) contre Lyon lors de la seconde demi-finale de Top 14
    Greig Laidlaw (Clermont) contre Lyon lors de la seconde demi-finale de Top 14 Patrick Derewiany / Midi Olympique
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Il y a deux ans, dirigeants et staff auvergnats ont décidé de faire l’effort financier pour attirer un autre neuf de gros calibre. En l’absence de Parra, la performance de l’Écossais est venue justifier ce choix.

Il suffisait de tendre l’oreille à la sortie de Greig Laidlaw en fin de rencontre. Pendant plus d’une minute, les supporters clermontois ont scandé le nom de l’Écossais pour le remercier du récital qu’il venait de livrer. À cet instant, deux essais avaient été inscrits de chaque côté mais les Auvergnats menaient pourtant de treize points. Et les amoureux de l’ASMCA savaient qu’ils le devaient à leur artilleur du jour, auteur d’un sans-faute face aux poteaux, malgré certains coups de pied en coin. L’histoire est belle, tant ses 71 sélections avec le XV du Chardon ne l’assuraient pas d’un statut de titulaire à l’heure des rendez-vous couperet du club. Bien au contraire. Sans la blessure de Morgan Parra lors de la finale de Challenge Cup, Laidlaw aurait certainement pris place sur le banc.

Comme à Newcastle. Mais justement, au moment de recruter un autre demi de mêlée il y a deux ans, le staff auvergnat avait émis le souhait d’attirer un joueur de renom pour parer à un éventuel forfait de son international français, dont il était archi-dépendant depuis trop longtemps. Et l’Écossais y a trouvé son compte, ravi de rejoindre une écurie où il pourrait partager le temps de jeu et rester frais pour son équipe nationale, tel qu’il nous le révélait il y a quelques mois : "Je n’ai pas besoin de jouer toutes les semaines. J’ai 33 ans et je n’ai plus envie de ça. C’est une des raisons qui m’a convaincu de signer ici. Mon choix était une réflexion globale. Le Top 14 est un championnat long et éprouvant. À mon âge, je ne voulais pas y laisser trop de jus et compromettre mes performances avec l’Écosse." Une sorte d’accord gagnant-gagnant entre les deux parties car, si les dirigeants clermontois ont clairement consenti des efforts financiers pour se l’offrir, ils en tirent aujourd’hui les bénéfices. Surtout quand on connaît l’importance du jeu au pied dans les rencontres à élimination directe. "On me parle souvent de Morgan mais j’ai déjà dit que la complémentarité entre ces deux garçons de haut niveau était indispensable pour moi, justifiait Azéma ce dimanche. Cela se vérifie sur un match comme celui-là."

Se passer de Parra n’est plus un drame

Il suffisait aussi de voir l’aisance et le naturel de Laidlaw pour mener le jeu des siens afin de comprendre à quel point il avait su prendre avec succès le relais de l’ancien Berjallien. "Pour moi, c’est tout bénéfice, je joue à un poste avec deux demis de mêlée de grande qualité, ne cachait pas l’ouvreur Camille Lopez la semaine dernière. C’est l’avantage d’avoir deux leaders de classe mondiale à ce poste-là. Cela ne chamboule pas nos plans. Greig est aussi un patron à l’ASM, comme en Écosse, il a su prendre sa place et il a un énorme impact sur le collectif. Il a une vision sur le jeu et sur la stratégie qui est hyper pointue. Quand tu prépares des matchs de haut niveau face à de grosses équipes, c’est très important d’analyser les bonnes choses. Il est vraiment doué."

Ce qui dénote une intelligence de jeu supérieure, aussi évidente lors de la finale européenne que lors de la demi-finale de Top 14. En clair, se passer de Parra, ce qui aurait été vécu comme un drame il y a encore peu, n’est aujourd’hui plus si handicapant même si l’influence du Français sur le groupe est immense. Voilà pourquoi lui aussi, même en tribunes, a décidé de se mettre au service du groupe et de distiller quelques conseils avec son regard extérieur et bienveillant. Pour mieux laisser son concurrent prendre la lumière actuelle. Laidlaw est catégorique : "Je ne suis pas le numéro 2. Je ne me considère pas ainsi." Et il le prouve.

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