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Le beau jeu enfin récompensé, Castres et le Stade français décevants : les Tops et Flops de la saison

Par Anthony Tallieu
  • Top 14 - Les Toulousains contre les Clermontois
    Top 14 - Les Toulousains contre les Clermontois Icon Sport
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La saison a livré tous ses verdicts et le moment est venu de dresser son bilan. De décerner, aussi, les bons et les mauvais points. Voici ce qui nous a plu et ce que nous avons beaucoup moins aimé au travers de nos Tops et Flops.

Les Tops

1. L’attaque à l’honneur

On a trop critiqué le Top 14 et le manque d’ambitions dans le jeu de ses représentants pour ne pas s’enthousiasmer sur cette saison qui a fait la part belle à l’attaque. Le Stade toulousain a battu le record d’essais en phase régulière (102) en même temps que le nombre de points au classement (98) et sa philosophie du beau jeu l’a amené jusqu’au Bouclier de Brennus. Les Rouge et Noir ont battu Clermont en finale (24-18), son dauphin en phase régulière et qui a terminé ses vingt-six matchs avec le plus grand nombre de points inscrits (828). Ces deux équipes ont dominé leur championnat en pratiquant un rugby dynamique et agréable et on ne peut que s’en réjouir.

2. La résurrection de Guitoune

La saison du champion de France toulousain est remplie de belles histoires et de bonnes surprises. Mais comment ne pas mettre en avant celle de Sofiane Guitoune, que beaucoup pensaient mort pour le rugby de haut niveau. Plombé par des blessures à répétition pendant deux ans, notamment une pubalgie tenace, l’ancien de l’UBB a, un temps, été invité à partir de Toulouse faute de retour sur investissement. Il s’est accroché et a su saisir sa chance quand Ugo Mola manquait de main-d’œuvre au centre et l’a testé à ce nouveau poste. Une fois intégré dans le XV de départ, Guitoune ne l’a plus quitté avec 31 titularisations toutes compétitions confondues, soit 13 de plus que sur ses trois saisons précédentes (une à l’UBB, deux au Stade toulousain) pour un total incroyable de 16 essais marqués. Une résurrection des plus spectaculaires récompensée par un ticket pour la prochaine Coupe du monde. À 30 ans, c’est presque une seconde carrière qui a démarré pour Sofiane Guitoune cette saison.

3. Les champions du monde U20 ont joué

Dans son livre « Devoir d’inventaire » paru en 2016, l’ancien sélectionneur Philippe Saint-André se plaignait du temps de jeu famélique des jeunes joueurs sortis de l’équipe de France U20. Une réalité qui contribuait, par ricochet, à l’apauvrissement du réservoir français. Depuis, le système JIFF s’est renforcé et force est de constater que les U20 champions du monde en 2018 ont, pour beaucoup, pu s’aguerrir dans l’élite du rugby français avec un temps de jeu intéressant.

Que ce soit Romain Ntamack (27 feuilles de match, toutes compétitions confondues), Clément Laporte (28 feuilles de match), Cameron Woki (21 feuilles de match), Louis Carbonel (20 feuilles de match), Killian Geraci (19 feuilles de match), Pierre-Louis Barassi (19 feuilles de match) et à un degré moindre Guillaume Marchand (14 feuilles de match), Arthur Coville (13 feuilles de match), Lucas Tauzin (13 feuilles de match) ou encore Jordan Joseph (12 feuilles de match), tous ont eu l’occasion de se montrer et de confirmer leurs promesses au plus haut niveau. Demba Bamba a, lui, fait une saison pleine en Pro D2 avec Brive (19 feuilles de match) et a eu les honneurs de la grande équipe de France, tout comme Romain Ntamack. Les deux garçons disputeront d’ailleurs la Coupe du monde au Japon.

Les Flops

1. L’enlisement du XV de France

Durant cette saison pré-Coupe du monde, on aurait évidemment espéré un sursaut des Bleus et de quoi nous donner un peu d’espoir pour le grand événement planétaire au Japon. Ils nous ont, à l’inverse, plongé un peu plus dans la sinistrose en perdant cinq de leurs huit matchs entre la tournée d’automne et le Tournoi. Pire, les claques reçues en Angleterre (44-8) et en Irlande (26-14) ont mis un peu plus en lumière le fossé abyssal qui sépare le XV de France des meilleures nations et l’humiliation au Stade de France face aux Fidji (14-21) a même laissé planer le doute sur la capacité de cette équipe à dominer les États-Unis ou le Tonga, les adversaires supposés plus faibles de sa poule au Mondial. La greffe forcée de Fabien Galthié et Laurent Labit au staff actuel avant même la fin du mandat de Jacques Brunel traduit l’état d’urgence dans lequel s’est plongée la vitrine du rugby français cette saison.

2. Le coup de balai au Stade français

Après une saison d’observation, Hans Peter Wild a décidé de frapper dur et fort pour redresser le Stade français. Si l’intention est louable, les méthodes, elles, prêtent à discussion. En installant Heyneke Meyer, le « docteur » lui a aussi dégagé la voie en faisant sauter un à un les historiques jugés indésirables. Aucune strate du club n’a été épargnée : l’entraîneur de la technique et des skills Julien Dupuy remercié (tout comme le directeur du développement Robert Mohr), le médecin du club Alexis Savigny (en place depuis 2001 !) prié de partir et, du côté des joueurs, un frigo pour Alexandre Flanquart, Jules Plisson et Djibril Camara, ce dernier ayant même été licencié récemment pour faute grave. Afin d’asseoir un peu plus son pouvoir et celui de Meyer, Wild a désigné un de ses proches, Kobus Potgieter, ancien directeur de son académie de rugby en Allemagne, responsable du centre de formation parisien. Quand aux restants qui auraient un quelconque problème avec sa façon de faire, Wild a été clair : « ils sont libres d’aller voir ailleurs ». Où l’illustration parfaite de l’expression « faire table rase du passé », sans y mettre les formes.

3. Le champion trop vite au tapis

La lutte pour les phases finales a été sans merci cette saison et a fait une victime de taille : le Castres Olympique. Faute de pouvoir terminer dans les six premiers, à cause d’un gros coup de mou en fin de saison et une ultime défaite fatale à Pierre-Fabre contre Toulon (16-25), le champion de France en titre n’a pas été en mesure de défendre son bien dans les matchs couperets, coiffé au poteau par Montpellier. Quand à la coupe d’Europe, elle n’a pas plus souri aux Tarnais que les autres années. On peut donc bien parler de couac pour la dernière saison de Christophe Urios à la tête du CO.

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Les commentaires (2)
Pirlouit Il y a 4 années Le 23/06/2019 à 16:00

Guitoune " l’ancien de l’UBB ". Mais il a été formé (depuis ses 17 ans) et a commencé au SUA

CasimirLeYeti Il y a 4 années Le 23/06/2019 à 15:44

Un bon article qui résume bien la saison