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Sacrée France

  • Les U20 français planent sur le rugby mondial de la catégorie depuis deux ans. Reste à se servir de ce modèle  au plus haut niveau.
    Les U20 français planent sur le rugby mondial de la catégorie depuis deux ans. Reste à se servir de ce modèle au plus haut niveau. Gaspafotos
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En battant l’australie (24-23) en finale samedi, l’équipe de France moins de 20 ans a remporté la coupe du monde en Argentine. Déjà titrés à béziers l’an passé, les Bleuets ont réédité l’exploit pour la deuxième année consécutive. Le groupe mené par arthur vincent, comme celui guidé par arthur coville il y a un an, offre des perspectives réjouissantes pour le rugby français. Outre l’expertise du sélectionneur sébastien piqueronies, cela récompense un travail de longue haleine en termes de formation.

Ce 17 juin 2018, jour sacré : l’équipe de France des moins de 20 ans venait de remporter son premier titre de championne du monde à Béziers, après avoir battu l’Angleterre en finale. Quelques minutes seulement après avoir soulevé le trophée, Sébastien Piqueronies se présentait, plein de lucidité, devant la presse : « Je répète que, même en gagnant une fois, nous ne serions pas parvenus à nos fins. Nous l’avons fait, et nous pouvons en être fiers, mais nous n’aurons réussi notre pari que lorsque nous aurons gagné plusieurs fois de suite. » Forcément, la tirade du sélectionneur des U20 résonne d’autant plus fort un an plus tard. Samedi 22 juin 2019 : les Bleuets sont de nouveau champions du monde. Cette année, c’est en Argentine, après une victoire face à l’Australie lors de l’ultime étape, que les coéquipiers du capitaine Arthur Vincent ont atteint les sommets. Là, elle n’est plus question de simplement évoquer une génération dorée puisque seulement huit joueurs étaient de la précédente aventure. Le capitaine de la cuvée 2018, Arthur Coville, promettait aussi après avoir mené les siens au succès : « Pour ceux qui disent que la formation française n’est pas forcément bonne, on voulait prouver que ce n’était pas le cas. C’est la fin d’une belle génération mais je suis certain qu’il y en a d’autres à venir. Ce n’est pas le dernier titre. »

Et tout le monde s’en réjouit aujourd’hui, tellement les triomphes de la relève offrent une superbe éclaircie à un rugby français qui errait dans la morosité depuis trop longtemps, plombé par les mauvais résultats à répétition du XV de France. Désormais, un futur existe, plus que jamais, à quatre ans de la Coupe du monde qui se déroulera à domicile. « Les jeunes de moins de 20 ans sont l’avenir du rugby français, la génération 2023, s’est d’ailleurs réjoui le président de la Fédération Bernard Laporte dès samedi soir. […] Nous rentrons dans l’histoire en devenant la 3e équipe à remporter ce titre pour la 2e année consécutive, prouvant que la formation fédérale fait éclore des talents. » Conséquence d’une politique de longue haleine, entamée voilà près d’une décennie pour combler le retard immense sur l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande, lesquels survolaient la catégorie, mais aussi de la décision de Laporte dès son élection de mettre un terme au pôle France. « Il fallait le faire car, dans les clubs, ces joueurs travaillent bien aux contacts des meilleurs, indiquait le patron fédéral. Ils s’aguerrissent et depuis, deux ans, ça marche. » Il faut également ajouter, malgré certains effets pervers, que la législation des Jiff permet aux espoirs hexagonaux d’avoir plus tôt leur chance dans leurs clubs.

Piqueronies, ce maître d’œuvre

Aussi symbolisée par la présence de Demba Bamba et Romain Ntamack dans la liste des joueurs retenus pour le Mondial (sachant que le deuxième aurait pu être en Argentine !), cette réussite est notamment celle de Sébastien Piqueronies. Lui, qui se réfugie toujours (à raison) derrière le travail collectif pour justifier les victoires, est l’homme qu’il fallait, à l’endroit qu’il fallait, au moment où il le fallait. Pur produit de la formation française, successivement entraîneur des moins de 16, moins de 17 et moins de 19 ans avant d’arriver à ce poste, le technicien en connaît tous les rouages. Une maîtrise qui a fait gagner un temps fou à son staff et ses dirigeants avec le groupe actuel. « On l’a vu obtenir des résultats avec chacune des équipes qu’il coachait, nous avait un jour confié le DTN Didier Retière. Niveau compétence, c’est l’un de nos meilleurs potentiels. C’est un manager hors pair, qui sait parfaitement gérer les hommes. » Et en tirer le maximum.

Depuis deux ans, Piqueronies bosse par exemple en étroite collaboration avec les managers de clubs professionnels pour mettre la progression du joueur au centre des intérêts de tous. Ainsi, durant les deux derniers Tournois des 6 Nations, il n’a pas hésité à laisser certains de ses cadres à disposition de leur équipe sur les week-ends de doublon. Ceci car il était conscient qu’ils bénéficieraient de temps de jeu précieux en l’absence d’internationaux pour emmagasiner une expérience décisive, tout en érigeant le Mondial en priorité de l’année. Ce que font les Anglais depuis longtemps. Une stratégie qui a largement porté ses fruits et fourni une nouvelle vitrine au rugby français. 

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