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Vole avec les stars

  • Amandine Henry (capitaine de l'équipe de France de football féminines)
    Amandine Henry (capitaine de l'équipe de France de football féminines) Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... « Vous connaissez les filles de l’équipe de France de football ? » Posez la question au grand public et la réponse fusera pour vous livrer une poignée de noms ; Thiney, Henry, Renard, Cascarino et compagnie… Même éliminées en quarts de finale de la Coupe du monde, les Bleues sont parvenues à conquérir le cœur d’un très large public. C’est une aubaine pour la Fédération qui a rempli les stades avant de garnir les écoles de football, en septembre prochain.
 

Faut-il être à côté de la plaque pour ouvrir ce journal en vous parlant ainsi de ballon rond ! Non, au contraire. Cette réussite revêt un trésor d’informations pour qui se prête au petit jeu de la comparaison avec le rugby qui nous occupe. Ou préoccupe, plutôt.

C’est un monde qui nous sépare : depuis l’an dernier, le football français a tout écrasé avec le deuxième titre de champion du monde remporté par la bande à Deschamps ; les filles, aujourd’hui, confirment la tendance de son universalité. Le match à distance est cruel pour notre discipline : les stades du foot sont pleins quand ceux du XV de France sont vides ; les Bleus et Bleues sont connus quand les nôtres ne franchissent plus le cap de la notoriété…

Même nos moins de 20 ans, malgré leur doublé en Coupe du monde, sont quasi inconnus aux yeux du grand public. Faites donc le test, c’est édifiant. Demandez aussi aux gens que vous croiserez dans la rue s’ils connaissent des joueurs du XV de France qui disputeront la prochaine Coupe du monde au Japon… Ils vous parleront majoritairement de Dusautoir et de Bastareaud. Si vous avez de la chance, Huget sera cité. Guère plus.

Malgré une exposition télévisuelle importante, notre sport souffre en effet d’un manque de notoriété évident. Il vit accroché aux têtes d’affiche qui ont contribué à faire sa légende : Spanghero, Rives (que nous aurons le bonheur de fêter à Midol ce lundi avec les vainqueurs d’Auckland le 14 juillet 1979), Blanco, Castaignède, Michalak, Dusautoir… Qui d’autres ? Fouroux, Novès et Laporte chez les entraîneurs. Sans oublier Chabal, Lièvremont et Moscato, nos têtes de gondole sur la scène médiatique.

Évidemment, le manque de résultats à l’international est frein au renouvellement de nos stars, capable d’attirer le public et les annonceurs. Mais ne nous leurrons pas, ce n’est pas la seule raison objective. Sinon, pourquoi les Bleuets, eux, ne sont-ils pas davantage reconnus alors qu’ils sont les rois du monde et qu’ils ont pris les clés du Top 14.

La vérité est ailleurs, en grande partie liée dans la culture de notre sport qui plonge ses racines dans l’engagement collectif et peine à faire sortir du rang ses leaders pour mieux les valoriser. Et aujourd’hui plus que jamais, avec l’émergence de certains présidents ou managers qui ont profité des huis clos imposés aux équipes pour se mettre en scène et « chatouiller » leurs propres joueurs sur l’échelle de la reconnaissance.

Mais, malgré tous leurs efforts, il leur manquera toujours le plus précieux des pouvoirs magiques : la force de susciter et transmettre l’émotion. C’est là, heureusement, l’unique propriété des joueurs. Pour toujours attachée au terrain et à l’engagement des hommes.

Il ne fut question que de ça, vendredi à Cazaux, sur la Base aérienne 120 commandée par « Arsène », où Vincent Moscato a volé en Alphajet avec « Bad », « Macy » et « Mathéo ». Tous entourés par les cœurs fidèles de l’Anglet Beach Rugby, dont « Moscat » est également ambassadeur. Une journée riche d’échanges, entre émotions fortes et tranches de rires, pour célébrer l’engagement des hommes et leur passion commune pour l’action. Avec Moscato, toujours au front pour porter le message et témoin de la richesse de notre sport. Puisse-t-il avoir, l’an prochain, comme successeur dans le cockpit un gamin nommé Dupont, Ntamack, Couilloud, Marchand ou Carbonel. De nouvelles têtes d’affiche sur lesquelles le rugby pourrait enfin lancer son opération séduction d’ici à 2023. Le prix de la reconquête.

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