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Rouen : C’était écrit, mais pas comme ça

Par Guillaume CYPRIEN
  • Les Rouennais brandissent le Bouclier du Jean-Prat et accèdent ainsi au deuxième étage du championnat professionnel. Photo André Roques
    Les Rouennais brandissent le Bouclier du Jean-Prat et accèdent ainsi au deuxième étage du championnat professionnel. Photo André Roques
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Le plus gros budget de la division a tenu ses ambitions de montée en Pro D2 et de titre de champion de France. Mais ce ne fut pas sans mal.

Le succès de cette équipe de Rouen Normandie a validé la thèse selon laquelle le plus gros budget de la division devait nécessairement l’emporter. Son bus floqué "direction Pro D2", les ambitions de son président Jean-Louis Louvel, qui déclarait en début d’exercice le double objectif des 100 % de victoires et de titre national, et l’expérience tirée de la saison précédente, quand les Rouennais s’étaient hissés contre Bourg-en-Bresse jusqu’à la finale d’accession, tout plaidait pour la réussite de ce club territoire. La Normandie possède donc un titre national dans sa vitrine, dorénavant, et son champion ira ferrailler chez les professionnels.

Mais en dépit de tout ce qui en faisait le candidat idéal à la réussite finale, son parcours a emprunté des chemins de traverses inattendus. Le plus gros budget de la division privé d’entraîneur des avants ? C’est bien ce qui est arrivé lorsque l’Anglais Martin Haag a été contraint d’un retour précipité auprès de son épouse souffrante à la fin du mois d’octobre 2018. Richard Hill a ouvert son calepin fourni et contacté quelques amis fidèles. Mais entre les interventions espacées de Phill Davis, l’ancien troisième ligne du pays de Galles, qui venait à ses moments perdus quand il ne se trouvait pas auprès de l’équipe namibienne qu’il accompagnera la Coupe du monde, et le coup de main de Mark Lilley, l’ami de Bath, c’est bien Richard Hill "himself" qui a pris son paquet d’avants en main durant la deuxième partie de la saison régulière, avant d’abandonner la responsabilité des décisions à ses joueurs durant les play-off. Cahin-caha, alternant les bonnes performances et les moyennes, concédant des bonus défensifs sur sa pelouse à des équipes de milieu de tableau, cette équipe s’est présentée en phase finale pas du tout aussi réglée que Richard Hill l’aurait espéré, jusqu’à se retrouver dans une position très inconfortable en demi-finale.

Les 8 000 de Diochon

Ce match retour contre Albi, qui a fait couler beaucoup d’encre, au cœur duquel l’arbitrage de Laurent Cartonna a été la cible de critiques sévères par les Albigeois, les Rouennais ont sans doute passé cet obstacle en s’appuyant sur le soutien populaire assez phénoménal rassemblé par leurs dirigeants autour de leur cause. Là où il n’y avait rien, sur cette terre de rugby déshéritée, les huit mille personnes du stade Diochon ont fait un tremplin d’enthousiasme aux partenaires de Jorik Dastugue qui en avaient tant besoin. Le rattrapage des onze points de retard concédés au Stadium d’Albi est le retournement de situation le plus spectaculaire jamais vécu dans la division à ce stade de la compétition.

Les Rouennais ont confirmé ensuite leur capacité à passer par le chas d’une aiguille en remportant leur finale d’un essai inscrit à la dernière seconde contre Rovale Drôme, après avoir concédé treize points de retard à la mi-temps (9-22). Ceux qu’on attendait y sont parvenus, mais par des voies inattendues. C’est "à l’étriquée", qu’ils ont alimenté la chronique de leurs succès.

Vainqueurs du trophée Jean-Prat en 2017, finaliste de feu la poule d’accession en 2018, et de nouveau champion de France en 2019, le Rouen Normandie s’est ouvert les portes du rugby professionnel en gravissant chaque saison une marche supplémentaire vers son accession. "It’s time to market", répondait toujours son président Jean-Louis Louvel à son arrivée au club, à la question de son engagement dans un sport qu’il ne connaissait pas. Financées par ses subsides, les trois saisons qui viennent de s’écouler, jusqu’à ce titre qui a placé la Normandie tout en haut de la hiérarchie du monde amateur, a rajouté une couche supplémentaire à sa réputation d’investisseur avisé.

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