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Crusaders - Jaguares : inédit, équilibré, alléchant

  • Les Crusaders de Codie Taylor recevront les Jaguares de Ramiro Moyano pour un choc au sommet en finale de Super Rugby. Photos Icon Sport
    Les Crusaders de Codie Taylor recevront les Jaguares de Ramiro Moyano pour un choc au sommet en finale de Super Rugby. Photos Icon Sport
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Et si les Crusaders étaient dans un mauvais jours ? Et si, pour la première fois depuis sa création en 1996, le Super Rugby ne sacrait pas des Néo-Zélandais, des Australiens ou des Sud-Africains ? Et si les Jaguares, sur un nuage, donnaient samedi un nouvel élan à une compétition en ayant bien besoin ?

Au Midol, on a constaté une chose ces dernières semaines : à l’époque où les Jaguares étaient inoffensifs et gagnaient péniblement leurs matchs à Velez Sarsfield, il n’y avait personne dans le grand Sud pour s’émouvoir de la composition d’équipe de la franchise de Buenos Aires ; à présent que Gonzalo Quesada s’est dignement constitué une machine de guerre, des voix s’élèvent en Australie ou en Nouvelle-Zélande pour regretter, sacrebleu, que ces Jaguares ressemblent à s’y méprendre à la sélection argentine et n’ont donc, en l’état, rien à faire en Super Rugby. C’est d’ailleurs ce que stipula l’ancien capitaine des Wallabies Phil Kearns, peu avant que ses compatriotes des Brumbies ne se fassent éviscérer par les coéquipiers de Pablo Matera en demi-finale de la compétition. Mauvais joueurs, les Sudistes ? Un tantinet, oui. Dans les faits, il y a chaque année chez les Jaguares sept ou huit joueurs intégrant la franchise et n’ayant jamais connu, avant ça, autre chose que le rugby amateur. En 2016, soit au moment où la Sanzaar (l’institution régissant le Super Rugby) intégrait l’Argentine puis sa province dans le Super Rugby, le deal était par ailleurs très simple et consistait à "faire progresser les rugbymen professionnels" d’Amérique du Sud. Finalement, si la crainte de Phil Kearns réside donc dans le fait que l’expérience acquise en Super Rugby par les Jaguares/Pumas donne à l’Argentine deux temps d’avance sur ses concurrents du Mondial japonais, on ne saurait cependant lui donner tort ; à cela, on ajouterait même qu’à l’instant où ces Jaguares, impressionnants depuis février, recevront les renforts de leurs "expats" Nicolas Sanchez et Benjamin Urdapilleta, ils n’en seront que plus redoutables…

Avant de faire trembler les Bleus et le reste des nations du Mondial, les rugbymen argentins ont néanmoins un travail à finir et s’apprêtent à affronter, samedi soir à Christchurch, la province la plus dominante de ces dix dernières années. Les Crusaders, vainqueurs des deux dernières éditions du Super Rugby, ont une nouvelle fois vécu une saison quasi parfaite et pourraient, en cas de victoire sur leurs terres, remporter un troisième trophée consécutif. À l’époque où les Croisés avaient déjà accompli ce miracle (1998, 1999 et 2000), l’actuel manager Scott Robertson n’était qu’un flanker parmi tant d’autres, quand Dan Carter et Richie McCaw faisaient encore leurs classes avec les "youngsters" de Christchurch. "Tous les entraîneurs du Super Rugby ont passé des nuits entières à chercher une faille dans le système de jeu de cette équipe, expliquait cette semaine John Kirwan, l’ancien ailier des All Blacks. Vous constaterez avec moi qu’ils furent incapables d’en trouver une seule et, match après match, édition après édition, les Crusaders font toujours preuve d’une ahurissante maîtrise, d’une insolente supériorité".

Un champion inédit… ou un dixième titre pour les Crusaders ?

Partant du principe que les coéquipiers de Pablo Matera et Agustin Creevy devront digérer seize heures de décalage horaire en quelques nuits, étant acquis que les Néo-Zélandais s’appuieront aussi sur les encouragements de près de 20 000 spectateurs à l’Orangetheory Stadium, il semblerait que cette finale de Super Rugby soit quasiment jouée d’avance. Et pourtant…

Jamais, avant ce match, un adversaire ne s’est présenté à Christchurch aussi serein, aussi sûr de sa force. Et si en mêlée, les Jaguares risquent de souffrir face au pack de Scott Robertson, les Argentins ont en revanche de sérieux atouts pour dérégler la belle machine adverse. D’abord, le système défensif mis en place par Gonzalo Quesada à Buenos Aires est probablement le meilleur de la compétition et a littéralement étouffé les Brumbies, en demi-finale. Ensuite, l’alignement argentin, cornaqué par Guido Petti (treize ballons volés depuis le début de la compétition) et solidifié par Javier Desio, Tomas Lavanini et Pablo Matera, fait partie des meilleurs du Super Rugby. Enfin, le jeu au pied d’occupation tactique développé par les Jaguares depuis le début des hostilités semble optimal et, dans ce registre-là, Diaz Bonilla et Boffelli épargnent souvent, via de parfaites transversales, de longues courses à leur paquet d’avants. Pardon ? Vous dites que ces belles promesses seront toutes anéanties par l’expérience des Crusaders, déjà titrés neuf fois en Super Rugby ? C’est ce que pensent aussi les quatre millions de Néo-Zélandais qui jetteront un œil ou deux à cette grande messe du Super Rugby…

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Les commentaires (1)
Treiziste71 Il y a 4 années Le 05/07/2019 à 21:10

Pour moi, cela serait bien que ce soit les Jaguares de Buenos-Aires gagnent le Super Rugby ! ......