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Colomiers-Tokyo en aller simple

  • Sevens - Les Bleus dans les derniers préparatifs pour le TQO de Colomiers
    Sevens - Les Bleus dans les derniers préparatifs pour le TQO de Colomiers Midi Olympique / Patrick Derewiany
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Samedi et dimanche, France 7  partira en quête de son billet pour les JO de Tokyo. Pour obtenir leur qualification, les bleus devront remporter l’épreuve de Colomiers, sorte de championnat d’Europe. ils en sont les favoris mais la concurrence est rude.

D’Elche en Espagne à Moscou en Russie en passant par Le Cap, Sydney, Las Vegas ou encore Hong-Kong, les Bleus du VII ont parcouru, au fil de cette saison, quelque 110 000 km. Soit presque trois fois le tour du globe. Tout ça pour, à l’arrivée, jouer la plus grande part de leur destin au stade Michel-Bendichou de Colomiers, théâtre du tournoi de qualification olympique du continent européen, samedi et dimanche.

"C’est notre objectif principal de la saison et même des deux ou trois dernières années", pose d’emblée le manager Christophe Reigt pour situer l’importance de l’échéance. "Imaginez, nous allons chercher une qualification olympique, imaginez tout ce que ça représente, poursuit l’entraîneur Jérôme Daret. Et nous sommes en quête d’une médaille d’or à terme. C’est le plus beau des challenges." En 2015, Terry Bouhraoua et ses partenaires étaient passés par cette étape pour aller à Rio. Quatre ans après, ils se retrouvent au même stade. Mais la donne a changé. Le contexte, aussi. Christophe Reigt prévient : "Ça n’a plus rien à voir. La fois d’avant, c’était sur trois tournois alors que maintenant, tout se joue sur un week-end. Et surtout, il n’y avait pas les deux principaux concurrents que nous aurons ce week-end : l’Angleterre et l’Irlande." Pour obtenir leur billet pour Tokyo, France VII devra s’affirmer comme la meilleure équipe d’Europe. Tout simplement. Sur la dynamique du moment, la sélection tricolore se présente en candidat plus que légitime pour la victoire finale. Au printemps, la troupe, comme enfin libérée après des mois de frustration, a étonné et survolé la concurrence continentale : sur la deuxième partie de circuit mondial, elle a glané 84 points quand son rival numéro un, l’Angleterre, en a récolté 46 ; lors du tournoi de Moscou, sorte de répétition générale du TQO, fin juin, les Bleus avaient été sacrés après avoir remporté leurs six rencontres. "Nous avons marqué les esprits même si, vous savez, ça repart presque de zéro à chaque fois, tempère le manager. Le groupe doit en tout cas s’appuyer sur cette confiance qu’il a construit." Jérôme Daret poursuit : "Ils savent qu’ils peuvent le faire. Ils ont toutes les armes. Ils ont bien progressé cette année et doivent désormais valider cette évolution. "

Ne pas se laisser bouffer par la pression

L’heure de vérité a sonné. Ce week-end, il ne sera plus question de promesses et de progrès. Seul le succès importe pour l’occasion. La bataille débutera dans les têtes : "Il va falloir être hypersolides mentalement, ne pas se laisser bouffer par la pression, évoque Christophe Reigt. L’accent a été mis sur ces points." L’entraîneur a senti de bonnes ondes, jusqu’à présent : "Les joueurs sont très bien, il y a une énergie positive, je sens de l’implication. Il y a de la joie de vivre et ils ont envie d’être dans l’événement. Je pense que ce sera de la bonne pression." La tension va tout de même monter crescendo au long de la compétition, attendue depuis si longtemps. Le samedi, jour des phases de poules, devra déjà permettre de monter en puissance : "Nous aurons des équipes largement à notre portée même s’il faut toujours être vigilant dans cette discipline. Le Portugal, notamment, peut surprendre. Il faudra être très concentrés pour rester maîtres de notre jeu." Le dimanche promet davantage de spectacle et des frissons avec des rencontres couperet face aux principaux prétendants. L’Irlande et surtout l’Angleterre se présenteront alors sur leur chemin : "Les Anglais, ce sont les favoris, ce sont eux qui ont la pression, qui ont eu une médaille olympique…", balaye Jérôme Daret. Fin juin, ses hommes ont dominé la Rose 24 à 19 en Russie, après avoir connu deux échecs lors du circuit mondial, en décembre (26-12) et janvier (21-5). Le rapport des forces paraît plus équilibré que jamais. "Il faut être réalistes : ça va se jouer sur rien", résume Christophe Reigt. Jérôme Daret détaille : "Il faudra être très disciplinés et performants sur nos axes forts : les coups d’envoi, la possession du ballon…" France VII tient son destin olympique en mains : "Le plus gros adversaire sera nous-mêmes", estime Stephen Parez. Une évidence ? Oui mais la phrase résume plutôt bien la problématique d’un favori. Pour qui le fait de jouer "à domicile" constitue un possible atout : "On va être amenés à aller dans des zones rouges physiquement. Alors, c’est vraiment un plus d’avoir le public derrière nous comme à Paris", avance Pierre-Gilles Lakafia.

10 200 km distancent Colomiers de Tokyo géographiquement. Pour les Bleus, seulement six matchs séparent les deux villes. Six matchs pour récompenser les efforts d’un projet de longue date et acter le statut de valeur montante de la sélection. Jérôme Daret et ses hommes sont pleinement conscients de l’importance de ce rendez-vous à double tranchant : "Ce n’est pas une finalité mais, oui, c’est une étape très importante pour continuer à grandir et pour ancrer encore plus le VII dans le paysage du rugby français." Stephen Parez conclut avec conviction : "On a assez goûté à la défaite ces dernières années. L’objectif est clair pour tous : les JO. Alors, il ne faut pas passer à côté."

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