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Le XV des recrues

Par Dylan Munoz
  • Ben Smith (Nouvelle-Zélande) nouvelle recrue phare de la Section Paloise
    Ben Smith (Nouvelle-Zélande) nouvelle recrue phare de la Section Paloise Avalon / Icon Sport
Publié le
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Coupe du monde oblige, certaines équipes devront faire le dos rond avant de retrouver leurs internationaux en novembre. Du promu au champion de France, tous les clubs ont réussi de jolis coups sur le marché des transferts. Nous en avons tiré une équipe type.

Chaque supporter attend de son équipe fanion un recrutement de qualité pour préparer au mieux la saison prochaine. Quand certains s’attendent à entrevoir des noms reconnus à l’international pour leur club, d’autres découvrent de jeunes Jiff ou des joueurs d’expérience, boudés par les grosses écuries. Brive, promu, pourra par exemple compter sur le centre international écossais Alex Dunbar (31 sélections) pour guider une ligne d’arrières, presque novice au plus haut niveau national. Seconde équipe à retrouver l’élite, Bayonne, n’apparaît pas dans ce XV mais pourra tout de même se targuer d’avoir enrôlé l’imposant Census Johnston en première ligne et l’expérimenté Djibril Camara à l’aile. C’est en ça que les championnats européens ou de l’hémisphère Sud, de façon générale, gardent une intensité remarquable et une rare concurrence dans le sport de haut niveau.

Toutes les équipes, promues ou installées depuis longtemps dans l’élite du rugby, ont une chance de faire venir des joueurs de qualités et des pépites qui ne demandent qu’à éclore. On peut évidemment retrouver les All Blacks, Luke Whitelock (6 sélections) et Ben Smith (73 sélections) à Pau, afin de donner une nouvelle image d’un club qui aura plus fait parlé de lui par ses problèmes extra-sportifs que par son jeu. Du côté de la capitale, le surpuissant argentin, Pablo Matera s’est engagé au Stade français et aura la lourde tâche de relancer une équipe à la saison décevante pour enfin jouer les premiers rôles à la rentrée. Le jeune troisième ligne, Antoine Miquel s’apprête, quant à lui, à découvrir l’emblématique club toulousain et changer de dimension.

Ce XV des recrues ne prend pas en compte les jokers Coupe du monde, donc pas de Rudy Paige (13 sélections avec l’Afrique du Sud) ou encore de JJ Engelbrecht (12 caps avec les Boks) dans ces colonnes. Clermont dispose d’un groupe solide bien qu’une dizaine de ses joueurs soient en préparation avec l’équipe nationale pour le mondial au Japon.

Un duel au Top 6 plus intense que jamais

L’édition 2018-2019 a été témoin d’une course à la qualification incertaine jusqu’à la dernière journée. Pour preuve, Montpellier réussissait l’impensable en allant remporter le match de sa saison à Clermont quand Castres passait de la couronne de champion à celui de bonnet d’âne. Ces derniers, avec le nouveau coach Mauricio Reggiardo et le renfort de Nakosi à l’aile repartent de zéro pour éviter de revivre cette désillusion. Plus haut au classement, l’année époustouflante de Toulouse a son revers. Le staff d’Ugo Mola devra se passer de ses internationaux français et étrangers, tous titulaires ou presque. Même combat pour des Clermontois à la saison quasi parfaite.

Lyon effectue un recrutement impressionnant avec l’arrivée de Tuisova, Bamba, Geraci, Laporte ou encore de l’ouvreur Patricio Fernandez. Les coéquipiers de Baptiste Couilloud devraient avoir les armes pour tenter de passer cette étape de la demi-finale qui lui est fatale depuis deux ans. Le Racing, a trouvé son bonheur à des postes clés avec des jeunes, avec Ali Oz en provenance de Grenoble et même en Pro D2 en la présence de Dorian Laborde (Mont-de-Marsan) et Théo Velten (Soyaux-Angoulême). Montpellier réalise deux gros coups avec l’expérience et le leadership de Guirado ainsi que l’ouvreur sud-africain Handré Pollard (38 sélections). Bordeaux-Bègles avec l’arrivée de Rémi Lamérat et Santiago Cordero doit réussir la première qualification de son histoire dans le top 6 et ne plus faire de saison blanche.

Si les mois de septembre et d’octobre risquent d’être biaisés par l’absence des internationaux, aucun doute qu’au retour de ces derniers, le Top 14 devrait à nouveau être le témoin de duels de champions.

1. Pilier gauche - Pau : Siegfried Fisi’ihoi

Le pilier gauche (7 sélections avec les Tonga) a signé un contrat de trois ans avec la Section paloise. Son mètre 84 et ses 125 kg font de lui un pilier solide en mêlée fermée.Il était l’une des grandes satisfactions de la saison et Pau a fait un vrai bon choix en l’enrôlant. Malheureusement pour le club béarnais, la nouvelle recrue s’est blessée en avril dernier et souffre d’une fracture du péroné. Fisi’ihoi est donc contraint de louper la préparation physique et devrait faire son apparition courant septembre. Son retour à la compétition sera une bonne nouvelle tant le joueur est polyvalent. Il est capable d’évoluer à droite comme à gauche de la mêlée. Sur les 13 derniers matches avec le Stade français il a été titularisé à 12 reprises, signe de son importance au sein du groupe.

2. Talonneur - Montpellier : Guilhem  Guirado

Le capitaine et talonneur international français (68 sélections) se lance l’un des derniers défis de sa carrière à Montpellier. Un contrat de trois ans le lie au club de Mohed Altrad. Véritable homme de vestiaire et leader de meute, il devra porter un club qui espère remporter le premier Bouclier de Brennus de son histoire. Son expérience du Top 14, de la Champions Cup et du niveau international sera un atout majeur pour les hommes de Vern Cotter. L’ancien joueur de l’Usap reste une valeur sûre en touche et un véritable client en mêlée fermée. Même s’il pèse moins dans le jeu courant, il compense largement par cet esprit de combativité qui le caractérise lors des rencontres de très haut niveau. Le pack montpelliérain, déjà solide et lourd sera de nouveau un des points forts du MHR à la rentrée

3. Pilier Droit - Lyon : Demba Bamba

C’était prévu depuis la saison dernière. Lyon rachetait les dernières années de contrat de Demba Bamba à Brive mais le laissait une année supplémentaire en Corrèze pour qu’il puisse s’aguerrir dans une division réputée pour la rudesse de ses mêlées et de ses oppositions. Cette saison il loupera malheureusement la finale d’accession à la montée en Top 14 ainsi que le match de barrage suite à une blessure aux cervicales qui nécessitera une opération. Malgré cette indisponibilité le (nouveau) clan de Jacques Brunel a décidé de le sélectionner dans les 31 pour le Mondial au Japon pour ses qualités physiques. À seulement 21 ans il s’est déjà opposé aux meilleurs mondiaux comme Vunipola ou encore Healy. Lyon a véritablement de l’or entre les mains avec cette pépite.

4. 2e ligne - Toulon : Eben Etzebeth

Pour revenir sur le devant de la scène, Mourad Boudjellal a décidé de taper fort sur le marché des transferts et d’appeler ce qui se fait de mieux en deuxième ligne. La venue du joueur s’est faite dans la plus grande discrétion. Le président toulonnais avait rencontré le joueur pendant la tournée des Springboks en France. Dans la lignée d’un Bakkies Botha, Eben Etzebeth (27 ans, 75 sélections) pourra apporter puissance et dextérité dans les airs. Conscient qu’il lui faut à tout prix retrouver des leaders et de l’expérience dans chaque ligne, Patrice Collazo peut d’ores et déjà souffler un coup avec cette recrue sud-africaine. Un contrat de deux ans qui permettra à Toulon de préparer sereinement la saison d’après.Avec la prolongation de ses jeunes joueurs, le RCT va pouvoir construire une saison solide.

5. 2e ligne - Toulouse : Rory Arnold

Après Richie Arnold et sa belle adaptation cette saison, le Stade toulousain verra son frère jumeau, l’international australien (28 ans, 19 sélections), arriver après la Coupe du monde. Un contrat qui devrait durer pour les trois prochaines saisons. Il va renforcer un secteur déjà très performant avec Richie Gray, Florian Verhaeghe, Joe Tekori. Son arrivée devrait permettre de faire souffler Tekori après l’une des plus belles saisons de sa carrière à 35 ans. Rory avec 2,08 m et 127 kg dispose de mensurations impressionnantes qui ont fait le bonheur des Brumbies. Il a encore fait une saison digne des plus grands. Sa prestation face aux Stormers, ponctuée d’un offload et d’un essai, montre tout le panel dont est capable le deuxième ligne qui devrait permetrre à Toulouse de jouer les premiers rôles.

6. 3e ligne - Stade français : Pablo Matera

Le troisième ligne sort d’une saison stratosphérique avec les Jaguares en Super Rugby. Auteur d’une phase finale encore plus impressionnante, le Stade français ne s’est pas trompé en faisant signer l’un des meilleurs joueurs du monde à son poste, jusqu’en 2022. Malgré la défaite de son équipe en finale face aux Crusaders (19-3), le joueur a semblé être à l’aise et à son avantage physiquement face aux meilleurs joueurs de la compétition. Il a été fait capitaine de la sélection argentine par Ledesma et s’est imposé comme un homme de base des Jaguares. Il a l’expérience des grands rendez-vous à seulement 25 ans. Sa venue a longuement fait débat pour des raisons financières.Après la Premiership avec Leicester, Pablo Matera s’apprête à découvrir le Top 14 en Europe.

7. 3e ligne - Toulouse : Antoine Miquel

Titulaire 18 fois lors de ses 20 rencontres avec Agen, le jeune joueur de 25 ans s’apprête à changer de dimension avec le Stade toulousain pour les trois prochaines années. Capable d’évoluer à tous les postes de la troisième ligne il pourra user de cette capacité pour s’imposer à un poste où la concurrence sera rude avec Cros, Kaino, Galan, Elstadt, Madaule, Placines, Axtens, Tolofua. Son rôle de leader à Agen lui a fait prendre de l’importance au sein du groupe et nul doute qu’il aura les épaules pour apporter sa pierre à l’édifice dans le squad toulousain. À l’aise ballon en main, techniquement très fort il pourra apporter ce que je recherche Ugo Mola et son staff, c’est-à-dire de l continuité dans le jeu et dans les phases offensives. Il a toutes ses chances pour réussir et devenir indispensable à Toulouse.

8. Numéro 8 - Toulon : Sergio Parisse

Le divorce à peine entamé avec le Stade français que le troisième ligne centre italien s’est engagé dans cette nouvelle aventure toulonnaise. Après le licenciement de Camara, le deuxième coup dur pour les supporteurs intervient donc avec son départ. L’ancien parisien aux 138 sélections avec la Squadra devrait renforcer une troisième ligne déjà bien équipée en la présence de Ollivon, Messam, Lakafia, Onambélé et Isa. À 35 ans, Sergio Parisse devrait être une doublure de luxe pour le RCT. Il sera de retour après la Coupe du monde, dernière compétition qu’il jouera avec l’Italie. Il aura vécu des moments difficiles avec le club de la capitale ces dernières années notamment avec les déclarations du président qui affirmait se trouver dans une période de transition sans objectif de qualification.

9. Demi de mêlée - Toulon : Baptiste Serin

Le demi de mêlée de 25 ans sort de deux saisons mitigés avec l’UBB. Le nouveau pari qu’il se lance doit lui permettre de donner une nouvelle dimension à sa carrière de joueur. Vivre enfin des phases finales avec son club et devenir un élément certain au poste de numéro 9 en équipe de France. Pour cela, il devra se faire une place face à l’expérimenté Gallois Rhys Webb. Ce sera aussi l’occasion pour lui de trouver des automatismes avec le jeune double champion du monde Louis Carbonel qu’il retrouvera peut-être lors du prochain Tournoi des 6 Nations. Les qualités techniques de Serin ne sont plus a prouver en Top 14 et Toulon devra tout faire pour redonner confiance à un joueur qui doit franchir un cap. C’est à dire, passer d’éternel espoir français à son poste, à joueur confirmé à la mêlée.

10. Ouvreur - Montpellier : Handré Pollard

C’est l’un des énormes coup de l’intersaison. Le Sud Africain rejoindra le MHR à la rentrée, juste après l’échéance internationale. Handré Pollard (38 sélections), est capable de jouer aussi au centre. Avec Anthony Bouthier (Vannes) c’est la deuxième recrue capable d’évoluer à l’ouverture. Aaron Cruden sera là en tant que joker Coupe du monde avant de s’en aller. Le club héraultais aurait cassé la tirelire pour s’attacher les services du joueur. Un bon coup qui devrait permettre aux hommes de Vern Cotter de truster les premières places du classement et ne plus se faire peur. Il a été un élément indispensable des Bulls avant de s’arréter en quart de finale du Super Rugby contre les Hurricanes. Il a inscrit pas moins de 192 points en 14 matches (38 pénalités, 30 transformations et 3 essais).

11. Ailier - Bordeaux-bègles : Santiago Cordero

Il est la recrue phare en Gironde. L’Argentin (25 ans, 33 sélections) devrait apporter sa vitesse et sa capacité à jouer à l’aile comme à l’arrière. Malheureusement pour le club et les supporteurs le joueur a été convoqué par la sélection argentine afin de préparer le Rugby Championship qui débutera le 20 juillet prochain. Une décision prise pour « gérer les efforts de la longue saison des Jaguares et la récupération des joueurs qui viennent de blessures » selon un communiqué de l’équipe nationale. L’ancien joueur d’Exeter avait été élu meilleur joueur du championnat d’Angleterre. Un coup dur pour Christophe Urios, d’autant plus que le joueur n’avait plus été appelé chez les Pumas depuis son départ pour l’Angleterre. Cette convocation pourrait aboutir par une possible Coupe du monde…

12. Centre - Brive : Alex Dunbar

C’est la bonne pioche de Brive pour sa nouvelle saison en Top 14. Alex Dunbar (29 ans, 31 sélections), fera figure de patron dans des lignes arrière assez peu expérimentées dans le plus haut niveau français. Le centre a vécu une saison difficile en enchaînant les blessures avec Newcastle (7 rencontres de Pro 14) où il avait été prêté par Glasgow. Le club va retrouver la deuxième division anglaise à la rentrée. Son arrivée en Corrèze devrait lui permettre de relancer sa carrière en club et à nouveau devenir incontournable à son poste. Son CV parle tout de même toujours pour lui. Il a affronté le pays de Galles, l’Argentine et les Fidji en matches amicaux fin 2018. Aux côtés de l’expérimenté briviste Stuart Olding, l’écossais devrait avoir toutes les cartes en main pour s’intégrer et faire parler son talent.

13. Centre - Bordeaux-Bègles : Remi Lamérat

Après avoir connu les sommets avec Clermont, Remi Lamerat va tenter de faire oublier son passage à vide en club et en équipe de France. Non retenu dans la pré-liste du XV de France, il devra absolument convaincre Urios durant cette Coupe du monde, pour parvenir à s’intégrer dans l’effectif de l’UBB et s’imposer comme un titulaire indiscutable. Les deux compères ne sont pas dans l’inconnu puisqu’ils se sont côtoyés à Castres. Avec 15 petits matchs de Top 14 et deux de Challenge Cup, le centre aux 19 sélections a vécu une saison compliqué avec les Jaunards. Il a signé un contrat de quatre saisons en Gironde après avoir porté les couleurs de l’ASM durant trois ans. À 29 ans, il semble entamer les dernières années de sa carrière et devrait encore avoir des arguments à faire valoir.

14. Ailier - Lyon : Josua Tuisova

Des rumeurs l’annonçaient déjà depuis la saison dernière à Lyon. Ce sera donc sur l’édition 2019-2020 que les coéquipiers de Julien Puricelli pourront profiter de ses atouts athlétiques. Patrice Collazo l’a aligné à 20 reprises cette saison en Top 14 pour 19 titularisations. Ses capacités athlétiques font de lui l’un des meilleurs attaquants du championnat. Si le joueur reste perfectible notamment sur sa transmission de balle, nul doute que Pierre Mignoni saura l’intégrer dans son schéma de jeu. Il est la puissance qu’il manquait sûrement un peu dans l’entre-jeu lyonnais. Il a la particularité d’avoir évolué au centre comme à l’aile et apportera ses qualités de puissances à la vitesse de joueurs comme Barassi, Ngatai ou encore Arnold. La ligne de trois-quarts lyonnaise prend une autre dimension.

15. Arrière - Pau : Ben Smith

Il partira aussi vite qu’il est arrivé. Ben Smith (32 ans, 76 sélections), fera son apparition après la Coupe du monde pour une durée de sept mois avant de s’envoler pour le Japon. L’arrière des Highlanders aura peu joué cette saison en raison d’une blessure à la cuisse en mai dernier. Seulement 12 petits matchs (9 de Super Rugby et 3 tests avec les Blacks). Le Rugby Championship ainsi que la Coupe du monde seront ses derniers rendez-vous avec les All-Blacks. Il a été six fois vainqueur du Tri-Nations (2012, 2013, 2014, 2016, 2017, 2018), il est champion du monde avec la Nouelle-Zélande en 2015 et aura inscrit pas moins de 260 points avec sa sélection nationale. Il aura marqué son époque avec ses trophées. Son expérience et ses qualités de finisseurs vont largement contribuer au bonheur de Pau.

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