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Vu d'Angleterre par Broncan : "Les Saracens passent 70% de leur temps à travailler la défense"

Publié le Mis à jour
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"Le XV de France a encore pris un autre virage par rapport au profil du groupe qui avait disputé les 6 Nations. Là, il est complètement différent puisqu’on se sépare de joueurs gestionnaires ou plus lourds comme Bastareaud. Je ne sais pas si c’est trop tard ou pas. Mais, pour avoir récupéré et donc observé les vidéos des entraînements des Sacarens qui ont dominé le rugby anglais et européen cette saison, je peux vous dire qu’ils passent près de 70 % du temps à travailler la défense, donc les turnovers car, lors de leurs séances, quand le ballon est récupéré, on joue vite derrière. Le reste du temps, ils bossent la conquête, à savoir mêlée, touche et maul, puis le soutien au porteur du ballon qui est une donnée essentielle pour eux. Du coup, nous ne sommes pas étonnés de les voir jouer quand on les affronte. C’est une équipe qui ne veut presque pas le ballon mais qui maîtrise parfaitement ce qu’elle fait. Elle se donne beaucoup de confiance sur la défense, en montant haut et fort sur l’adversaire. Son objectif, c’est de bonifier les ballons de turnover. Mais les Saracens passent très peu de temps sur les systèmes offensifs. Sur la qualité des entraînements, l’intensité et le travail sur le détail, c’est du très haut niveau, c’est très précis. Je ne sais pas ce qu’il en sera mais, des échos que j’ai, le travail de l’Angleterre va se rapprocher de celui des Saracens. Je ne dis pas que les Anglais vont le reproduire à l’identique mais les Sarries ont construit leur identité rugbystique sur leurs montées défensives très rapides, donc Eddie Jones va logiquement s’appuyer dessus. D’ailleurs, prenez le dernier Angleterre-France. Le premier essai, d’entrée, vient d’un ballon perdu par Guirado sur une montée défensive très agressive. Derrière, turnover, ballon rapidement envoyé à Daly qui met du pied et May conclut à la course. C’est typique, ils veulent obliger l’adversaire à commettre la faute en lui mettant la pression. On le voit aussi en Super Rugby. En finale, les Jaguares ont finalement eu une efficacité offensive meilleure. Les Crusaders possèdent des structures de jeu qui n’ont rien d’extraordinaire. Par contre, ils ont d’excellents joueurs et une défense exceptionnelle. Il faut être équipé pour marquer contre eux ! Les Argentins ont breaké quatre ou cinq fois, ce qui est énorme, mais n’ont pas inscrit le moindre essai. Cela n’a rien à voir avec de la malchance, c’est juste que les retours des Néo-Zélandais pour rattraper le coup sont un modèle du genre. Ils ont construit leurs succès sur leur défense, puis l’occupation au pied de Mo’unga, et enfin sur leur mêlée qui a fracassé celle des Jaguares. Et comment mettent-ils leur essai ? Récupération du ballon, puis les avants font vite le boulot pour le sortir. On peut dire que c’est un rugby efficace et clinique, mais leurs priorités sont les bases de ce jeu. Autre paramètre à prendre en compte pour le Mondial : la terrible humidité qu’il y aura au Japon. À part sur les terrains couverts, comme pour les deux premiers matchs de l’Angleterre, le ballon va glisser et sera difficile à contrôler. Ce sera les mêmes conditions climatiques que pour la finale de Super Rugby. Dans ce contexte, les défenses prennent généralement le pas sur les attaques et il est important d’avoir des bases solides, d’être agressif en défense. Les Fidji vont bien sûr proposer un rugby aéré et le Japon va vouloir mettre de la vitesse mais les grosses nations vont s’évertuer à bien défendre et à exploiter les turnovers. Le problème, par rapport à nos Bleus, c’est que les Anglais, les Irlandais ou les Gallois — qui ont bâti leur Grand Chelem sur la défense — le préparent depuis les tests de novembre 2018 puis le dernier Tournoi pour être dans la continuité."

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