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Double impact pour les Bleus

  • Le pilier français Demba Bamba a été opéré d’une hernie cervicale durant l’été et sélectionné avant que le changement de règles ait lieu. Il ne pourra pousser des mêlées qu’au milieu du mois d’août, alors que les nations de l’hémisphère Sud ont pu expérimenter ce  changement durant tout le Rugby Championship... Photo Icon Sport
    Le pilier français Demba Bamba a été opéré d’une hernie cervicale durant l’été et sélectionné avant que le changement de règles ait lieu. Il ne pourra pousser des mêlées qu’au milieu du mois d’août, alors que les nations de l’hémisphère Sud ont pu expérimenter ce changement durant tout le Rugby Championship... Photo Icon Sport
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Officialisé la semaine dernière par world rugby, le changement de règles au sujet de l’entrée en mêlée va en réalité nécessiter un travail de fond, obligeant les Bleus à repartir de zéro dans le travail de leurs routines. Un chantier supplémentaire qui a débuté cette semaine...

Plus sensible que jamais, le sujet de la sécurité des joueurs s’avère particulièrement épineux au sujet d’un secteur en particulier : la mêlée fermée. Et si les amendements pris en 2013 (amenant les piliers à se placer "oreille contre oreille" avant la l’entrée en mêlée) ont permis selon les études de réduire de 25 % les pressions subies par les joueurs, il faut croire que ceux-ci n’étaient pas suffisants… Ainsi, face à une recrudescence des hernies cervicales ces dernières saisons (d’après les conclusions d’une étude menée conjointement par les Fédérations néo-zélandaise et anglaise), les experts ont conclu à un risque accru pour la zone du rachis cervical des joueurs quand ils exercent une rotation et une "pré-poussée" juste avant l’engagement. Depuis quelques années en effet, au moment de la liaison, les joueurs de première ligne avaient pris l’habitude d’imposer de la pression sur l’adversaire en forçant avec le dessus de leur tête sur l’épaule de leur vis-à-vis, pour s’octroyer la position la plus avantageuse et anticiper le moment de l’entrée...

les piliers les plus lourds de nouveau favorisés ?

Voilà pourquoi, la semaine dernière, la Commission de révision des règles de World Rugby (dont faisaient partie plusieurs talonneurs internationaux, le Gallois Ken Owens, l’Irlandais Rory Best et l’Anglais Jamie George) a décider d’interdire aux joueurs de première ligne de poser le sommet de leur crâne sur l’épaule de leur adversaire, avant que l’arbitre n’ordonne l’introduction. Un détail pour le profane mais pas pour les spécialistes, dont les Bleus se sont évidemment émus. D’autant que si ce changement de règle a été réalisé avant le Rugby Championship (permettant aux nations du Sud de l’expérimenter en configuration compétition), les Bleus n’auront que trois matchs de préparation pour le maîtriser… "Je préfère ne pas trop m’exprimer sur ce sujet, éludait le pilier Dany Priso… On peut travailler entre nous, déjà, même si ce n’est pas la même adaptation qu’en match. La seule certitude c’est qu’avec cette règle, le plus lourd sera forcément un peu avantagé." En effet, avec ce changement de règle, c’est nécessairement un retour à un impact au moment de l’entrée en mêlée (certes maîtrisé, mais impact quand même) que l’on va revenir, six ans après l’avoir supprimé. "C’est un retour en arrière, résumait Priso. Lorsqu’il est venu à Marcoussis pour nous l’expliquer, Alain Rolland nous a dit que c’est pour notre sécurité. Je veux bien... Mais je pense plutôt que s’il y a impact, les mêlées peuvent avoir de nouveau tendance à plonger, ce qui n’est pas moins dangereux, car c’est la nuque qui est la première à être exposée." De quoi se poser des questions au sujet de Demba Bamba, précisément opéré d’une hernie cervicale durant l’été et sélectionné avant que ce changement ait lieu, qui ne pourra quoi qu’il arrive reprendre un entraînement classique et pousser des mêlées qu’au milieu du mois d’août ? Seul l’avenir le dira…

Des conséquences pour tout le pack

En attendant, les Bleus ont commencé ce travail de fond cette semaine, avant de rentrer plus encore dans le détail lors du stage de Valence, où il s’agira de (re)trouver la meilleure posture collective pour placer les piliers en position confortable. "Si on "s’asseoit" trop sur les deuxième ligne, on sera en danger au moment de l’impact, et si on se met trop en bascule, on risque de se faire pénaliser, prolongeait Priso. C’est donc tout un travail collectif qu’il s’agira de reprendre de zéro." De quoi inciter les Bleus à s’improviser quelques séances de mêlée autour de leur spécialiste Sébastien Bruno, alors qu’elles étaient originellement prévues un peu plus tard dans la préparation… "Cela reste bien sûr à peaufiner les prochaines semaines, mais le changement ne concernera pas que les piliers, analysait Paul Gabrillagues. En tant que deuxième ligne, on va être obligés de se lever un peu plus, de manière à mieux retenir les piliers qui seront davantage en bascule. Du coup, le rôle du numéro 8 va aussi changer, puisqu’il sera chargé de retenir un peu plus les deuxième ligne. Et tout cela, il va falloir qu’on le retravaille." Au boulot, donc... 

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