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Combats de coqs en Espagne

  • Oliva Nova au sud de Valence, les Bleus transpirent et enchaînent les séances sous le regard de quelques rares badeaux peu habitués à voir du rugby dans ce décor de carte postale.
    Oliva Nova au sud de Valence, les Bleus transpirent et enchaînent les séances sous le regard de quelques rares badeaux peu habitués à voir du rugby dans ce décor de carte postale. Raul Mula Iborra
  • Le travail sur les lancements après conquête a commencé cette semaine.
    Le travail sur les lancements après conquête a commencé cette semaine. Raul Mula Iborra
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Les Bleus ont retrouvé les séances avec contact durant le stage près de Valence en Espagne. Les choses sérieuses ont commencé, des places se disputent au cours de mini-matchs très engagés.

"Trois minutes à cent pour cent ? Allez les gars, on y va !" Nous n’avons pas été déçus, d’abord, l’impitoyable soleil de la Costa Blanca n’a pas fait défaut. Il était au rendez-vous pour "plomber" le premier stage d’avant-Mondial des Bleus hors des frontières de l’Hexagone. Et puis, sur ces terrains banals de bord de route, aux abords d’un complexe hôtelier, on a vu les premiers affrontements, des mini-matchs avec vrais plaquages. Celui de vendredi fut, paraît-il, très rude, celui de samedi ne fut pas mal non plus. Le rictus des défenseurs ne mentait pas. Le bruit des chocs, les conseils en défense : "Je prends l’intérieur, poulet !" Les appels en attaque : "Ouais, Camille !" Les percées comme en match, Rattez, Ramos, Fickou. Le coup d’œil de Serin. Itturia en embuscade au large pour un service au pied ; le nouveau Raka qui accélère à deux mètres de nous et qui nous démontre sa maîtrise du français.

Sprint des porteurs d’eau

Autant d’images fortes d’un simili match international pour quelques privilégiés. Une suite de séquences plus tôt, avec Fabien Galthié au milieu, jouant les arbitres pour faire rebondir le jeu et distribuant en quelques syllabes, les bons et les mauvais points avant de siffler les pauses "Une minute de coupure…", signal du sprint pour les porteurs d’eau…

Jacques Brunel et son staff avaient prévu de passer aux "choses sérieuses", lors du séjour espagnol avec les grandes retrouvailles avec le contact, l’essence même du rugby et les premières séances n’ont pas trahi cette promesse. Du lourd, du costaud, de l’intensif : "Oui, quelle journée, ce n’est pas tant les retrouvailles avec l’opposition que j’ai trouvée difficile mais l’intensité et la vitesse demandées", confiait Baptiste Serin. Vendredi, il y a eu trois séquences en une demi-journée. Et la matinée a tellement bien marché que Jacques Brunel a décidé de consacrer l’après-midi à la musculation. Les courses, les déplacements, les tout premiers lancements avaient été suffisamment éprouvants sur le terrain du complexe d’Oliva Nova. "à Monaco on faisait du touché mais ça allait trop vite. Ici, nous sommes revenus à la réalité du jeu", poursuivit Camille Chat. "Il y a eu pas mal de fougue, c’est exact et puis il y a toujours cette adversité entre nous. C’est normal, avant d’aller au Mondial, on a envie de bien faire." Le talonneur du Racing sait que des places ou des positions hiérarchiques sont en train de se gagner dans cette région ou pourtant, tout pousse au farniente. Mais c’était bien à une sorte de combat de coqs auquel nous avons assisté, après tout, il n’y a pas tant de joueurs assurés d’une place de titulaire dans ce groupe sans résultats probants. Le combat, on l’a senti aussi sur ces premières mêlées, contre la machine, puis à huit contre huit comme en match et des partenaires de première ligne qui se tapent dans la main après une avancée significative.

Nous avons en tout cas senti Jacques Brunel sinon décontracté, plutôt détendu quant au contenu des premières séances. Le groupe a répondu positivement aux stimuli de son staff, dans un environnement finalement très paisible car la Coupe du monde de rugby reste une chose assez abstraite pour la population qui fréquente l’Oliva Nova Beach Golf and Beach Resort. Beaucoup d’Espagnols évidemment, des Allemands et des Nordiques peu passionnés par la balle ovale. Seuls quelques touristes français isolés sont venus s’approcher, une famille le vendredi matin, deux curieux l’après-midi. Le samedi, ils étaient une petite quarantaine, plutôt tranquilles avec quand même des "Toulousains ! Toulousains !" ou des "Allez Toulon" pour la tradition. Les joueurs n’ont pas perdu d’énergie à répondre aux sollicitations, à l’hôtel lui-même, ils ont circulé sans problème au milieu de familles de vacanciers alternant la plage et la piscine et au son de comptines crachées à plein tube pour distraire les enfants. Bluettes charmantes à l’opposé de la rudesse des séances que les hommes de Guilhem Guirado venaient de s’infuser. Ce séjour espagnol n’avait rien d’un camp retranché.

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