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Le mental en plus

  • Les Bleus lors de leur stage de préparation à la Coupe du monde à Oliva en Espagne
    Les Bleus lors de leur stage de préparation à la Coupe du monde à Oliva en Espagne Raul Mula Iborra
Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Savez-vous ce qui fait la différence entre un champion et un autre joueur, talentueux en diable mais qui ne parvient pas à franchir le cap de la réussite sportive ? Sa tête. Non pas pour encaisser les coups de bélier à chaque entrée en mêlée, mais assurément pour y voir clair et démêler le sac de nœud de tous les composants nécessaires à cette fameuse réussite.

Intelligence, vision, exigence, motivation, maîtrise des sentiments, compréhension et appréhension des enjeux, capacité à la remise en question, don de soi ou gestion du stress sont autant de facteurs clés, longtemps boudés, qui échappent à la dimension technico-physique et nous semblent creuser un fossé béant entre la crème des sportifs avec tous les autres pratiquants du petit jour, aussi doués soient-ils.

Brian Lochore avait toutes les capacités, physiques et techniques, pour devenir le grand deuxième ligne des All Blacks qu’il fut mais il avait en plus une vision et une appréhension du haut niveau qui lui ont permis d’être un phare, sur le terrain et en dehors, pour l’ensemble du rugby néo-zélandais. C’est aussi l’histoire des Wilkinson, Eales, O’Driscoll ou McCaw. Chez nous, des Prat, Mias, Moncla, Astre, Rives, Codorniou, Gallion, Sella, Blanco ou plus récemment Dusautoir. Tous différents.

« C’est dans la tronche, coco. Il faut aller chercher… » Combien de fois a-t-on entendu ce message, lancé tel une bouée à la mer depuis le bord du terrain à destination d’un joueur en difficulté. Trop souvent, hélas, pour comprendre que tout le monde justement n’est pas capable d’y « aller ». Et plus encore d’atteindre le cœur de la cible. Au risque de se répéter, cette part supplémentaire de mental est la marque des champions que l’on ne saurait ignorer. La culture du sport de masse, indispensable au développement d’une discipline comme le rugby fondée sur l’engagement collectif, doit accepter sa quête d’excellence - et sa préparation - dans la formation du joueur.

Même chose chez les entraîneurs, aux appétences et sensibilités différentes mais dont les meilleurs se rejoignent dans la capacité à faire émerger les leaders et à forger l’esprit d’un collectif, en plus des choses du rugby évidemment. Christophe Urios ne parlait pas d’autre chose après la première victoire de l’UBB (en amical face à Toulon) alors qu’il découvre un nouvel environnement du côté de Bordeaux. Sa mission première fut de dessiner les contours de son projet avant de le partager avec ses joueurs et donner du sens à l’engagement de chacun. Un jeu souvent sans ballon et loin des barres de musculation qui peut faire toute la différence dans la réussite d’une aventure.

L’esprit dont parle Urios, ce n’est rien d’autre que le ciment d’un groupe, sa raison d’exister et plus encore sa force. Ce qui a fait la grandeur des champions néo-zélandais depuis des lustres, la renommée des All Blacks de Brian Lochore à Steve Hansen. Ce qui a fait la réussite de l’ancien talonneur du CO, lorsqu’il est devenu manager à Oyonnax, puis à Castres. Ce qui a provoqué le rebond jusqu’au sacre du Stade toulousain et jusqu’en finale de l’ASM, l’an dernier. Ce qui a alimenté la folle quête de maintien des Agenais depuis deux saisons.

Ce qui doit, enfin, habiter les Bleus jusqu’au Mondial. Qu’ils soient animés par la volonté d’un staff, autour d’un même destin collectif. Portés par un esprit enfin redevenu conquérant et tirés vers le haut par quelques-uns, aux « tronches » encore plus solides que les autres. n

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 4 années Le 09/08/2019 à 20:08

Cet article, "L'édito" commence très bien, je vais aller m'acheter le Midol Vert !!!