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Botica - Jalibert : chassé-croisé

  • Matthieu Jalibert s’est distingué en inscrivant un essai peu après sa rentrée.
    Matthieu Jalibert s’est distingué en inscrivant un essai peu après sa rentrée. Justine Hamon
Publié le Mis à jour
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Les Bordelais ont montré qu’ils pourraient compter sur deux demis d’ouverture aux profils différents. Botica et Jalibert se sont transmis le flambeau. Synthèse.

Quelle première pour Urios ! Une victoire sur le champion, un match superbe, des essais mémorables. Le nouveau "patron" de l’UBB ne pouvait pas mieux débuter sous l’ovation des 25 000 supporters du stade Chaban-Delmas. Au-delà de la qualité propre du jeu, ce qui a rendu cette soirée vraiment formidable, c’est le chassé-croisé du score. Rien de tel pour donner du piment à une soirée.

On a vécu un autre chassé-croisé, tout aussi passionnant au niveau des ouvreurs bordelais. Christophe Urios avait finalement fait débuter Benjamin Botica en laissant Matthieu Jalibert sur le banc. Mais les aléas de soirée ont rendu le scénario encore plus excitant car Jalibert, est entré à deux reprises, à la 25e d’abord après petit un choc subi par le titulaire, et à la 62e, dix minutes puis dix-huit. Le temps de marquer treize points et dont cet essai sublime, à la 67e, prototype de l’inspiration divine : flèche irrésistible plantée côté fermé derrière une mêlée dominatrice : "Je vois que la mêlée se désaxe, ils laissent le petit côté s’ouvrir, j’appelle Max’Lucu qui me sert bien, leur ailier "pousse" sur le nôtre. Et avec l’herbe, j’arrive à glisser jusqu’à l’en-but." On passe sur cet autre moment de grâce où il récupéra son propre petit coup de pied au-dessus d’une défense qui montait rageusement.

Christophe Urios n’a pas fait mystère de ses intentions. Il comptait utiliser à plein les qualités de Matthieu Jalibert, sa vitesse naturelle et ses initiatives en lui faisant jouer la fin du match. Il avait opté pour Benjamin Botica (29 ans et 182 matchs professionnels) pour débuter les hostilités. "On a fait ce choix avec l’idée que Ben serait très bon pour contrôler le début de la partie. Après, je savais que Matthieu amènerait sa vitesse et son envie de jouer. La configuration me paraissait claire. Ben a fait ensuite ce petit K.-O., ce n’est pas facile de revenir après ça. Mais ses vingt premières minutes avaient été très solides, il s’est comporté en vrai guide, c ‘est ce qu’on attend d’un ouvreur." On sait que le coach bordelais est très à cheval sur les "fameuses sorties de camp" et Botica avait été missionné pour faire des choix raisonnés "à l’image d’un coup de pied de déplacement après une longue séquence. Après deux balayages du terrain, on n’avait pas progressé. Il ne fallait surtout pas faire n’importe quoi."

Deux profils complémentaires

Les deux demis d’ouvertures n’ont pas été exempts de tout reproche, ils ont chacun fait des couacs, Ben Botica fut directement coupable sur l’essai de Bélan en relâchant un ballon de récupération (coup de pied de Holmes) : "Oui, il a fait cette bourde, mais ce n’est pas pour ça que je le sors. Nous avions déjà imaginé la fin de la rencontre. C’était la situation typique pour mettre Matthieu en valeur" Matthieu Jalibert aurait pu aussi se reprocher les deux pénalités manquées dans les dix dernières minutes. Dans un match aussi serré, elles ont failli coûter très cher. "Il a besoin d’évoluer en termes de gestion, dans les sorties de camp et dans la qualité du jeu au pied." Nous avons deux ouvreurs aux qualités différentes, Ben est plus gestionnaire, même si c’est un très bon attaquant. Il connaît la musique. Alors que Matthieu est un vrai attaquant. C’est la classe."

Christophe Urios a d’ailleurs reconnu qu’avec lui sur le terrain, l’essai de Jalibert n’aurait pas existé. "Il y avait pénalité sous les poteaux. On était menés de deux points. Il a commandé une mêlée. Moi j’aurais pris les points. Mais il a pris ses responsabilités et s’est imposé dans ce jeu de renversement. Mais dans les prises d’intervalles, il est irrésistible. Chapeau !"

Botica est un professionnel confirmé, Jalibert un peu moins forcément. Il sortait d’une période de doute qu’il avait reconnu dans ces colonnes en fin de saison derrière. On a cru comprendre que le modèle de jeu de pression proposé par le duo Worsley-James ne lui convenait pas. "J’avais de la frustration, la fin de saison ne s’était pas bien passée. Question rugby, je ne m’y retrouvais pas trop… On avait un peu perdu l’ADN du jeu à la bordelaise avec du mouvement et de la vitesse. Christophe est arrivé et nous avons beaucoup de liberté et je n’ai pas l’impression qu’on est bridés. Nous avons carte blanche, même s’il y a des zones à respecter. J’ai l’impression que ce style est plus adapté à mon profil. Vous me demandez si je revis ? N’exagérons pas, ce n’était pas la mort non plus !".

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