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La Rochelle : les recalés vous saluent bien !

Par Paul Arnould
  • Top 14 - Kevin Gourdon a été le véritable fer de lance du pack rochelais. Photo Icon Sport
    Top 14 - Kevin Gourdon a été le véritable fer de lance du pack rochelais. Photo Icon Sport Icon Sport - Icon Sport
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Si le Stade rochelais n’a été sauvé que par le loupé de Jules Plisson à la dernière seconde, deux recalés de l’équipe de France Uini Atonio et Kevin Gourdon ont montré la voie à une équipe rochelaise encore en chantier.

"C’est la vie. Ils ont choisi leurs 37 mecs, je ne suis pas dedans c’est comme ça. Je savais qu’il y avait des gars meilleurs que moi." Les mots prononcés par Uini Atonio en conférence de presse d’avant-match résonnent deux fois plus fort après cette première victoire rochelaise de la saison. Et font écho bien plus loin que le simple stade de Marcel-Deflandre, encore une fois à guichets fermés on se cessera de le dire. De toute façon, à entendre l’ovation reçue par le réserviste et sans doute recalé Vincent Rattez présent dans les tribunes, on a vite compris que cette soirée appartiendrait, entre autres, aux oubliés du XV de France. Franchement, quel match de Uini Atonio et à des degrés moindres de Kevin Gourdon, redevenu ce formidable joueur ballon en main, capable de faire à merveille la bascule entre les dits "gros" et les biens proportionnés trois-quarts. Le dernier essai maritime signé Arthur Retière au retour des vestiaires illustre à merveille l’impact des deux lascars dans le jeu rochelais, pourtant encore en chantier malgré quelques perspectives réjouissantes ce samedi soir. Après une action longue de quelque temps de jeu à faire pendre les langues aux moins endurants, Atonio dans son style caractéristique parvenait à passer les bras au contact pour Gourdon, lancé comme un centre dans l’intervalle. En passant au sol, le 3e ligne pouvait transmettre à Sinzelle et sur le renversement suivant, le métronome Brock James choisissait avec parcimonie l’option jeu au pied par-dessus la défense. Simple focus d’une partie où les deux Français ont montré la voie à une équipe qui avait bien besoin de ses cadres. On pourrait également vous parler de la solidité en mêlée du pilier droit rochelais, d’un autre franchissement de Gourdon amenant la pénalité du break de James ou encore du doublé du Parisien Kylan Hamdaoui, présent dans les petits papiers du XV de France sans jamais avoir eu sa chance. Finalement sur ce match, ce qui fait défaut aux Rochelais c’est le banc. Force est de constater que les sorties d’Atonio et Gourdon, touché au pouce et qui manquera peut-être les prochains rendez-vous du championnat, ont corrélé avec le début de l’attentisme maritime.

La 2e mi-temps, je l’ai trouvée très longue

Les Rochelais se souviendront longtemps de ce premier match à domicile. Du cauchemar d’un début de rencontre où les Parisiens ont inscrit deux essais coup sur coup, rappelant de façon inquiétante le scénario du mois de février dernier où ils s’étaient imposés facilement 14-27 à Deflandre, point de départ du trou noir de La Rochelle. Ils se souviendront longtemps de leur réaction, impressionnante et incarnée par le retour d’un jeu cohérent et ambitieux, leur permettant de prendre jusqu’à 14 points d’avance. Mais surtout, ils pourront cogiter sur cette fin de rencontre jouée sur les talons, du fil de la rencontre qu’ils ont laissé échapper tout seul et d’un match nul qui aurait eu dans leur esprit un immense goût de défaite amère. "À un mètre près on peut passer pour des cons, réagissait le capitaine Romain Sazy. On a eu de la chance sur ce coup-là, j’espère que ça nous servira de leçon." C’est la récurrence des Jaune et Noir depuis le début de l’exercice. Cette capacité à alterner entre absences préjudiciables, dilettantisme général et envolées à donner le sourire, relances de son propre camp et un ballon qui vit, vit et trouve toujours une solution, un soutien, une initiative. Faits que l’on a plus vus dans les vingt dernières minutes. "Le jeu était haché, il n’y avait pas trois temps de jeu d’affilée. Je vous avoue que la deuxième mi-temps, je l’ai trouvé très longue, confiait le capitaine rochelais. À chaque fois que je regardais le chrono, je me disais : il n’avance pas, ce n’est pas possible ! On s’est fait chier." Les Rochelais entrevoient donc le travail qu’il reste à effectuer pour atteindre un niveau plus conforme avec les ambitions du club. Le faire dans la victoire sera tout de même plus bien confort dans un championnat où toute défaite à domicile peut se payer chèrement en fin de saison. Surtout avant un déplacement coriace à Montpellier et à la réception du champion toulousain, seconde équipe à s’imposer sur la côte Atlantique il y a quelques mois.

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