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Bayonne : Une pierre dans leur mur

Par Guillaume Cyprien
Publié le Mis à jour
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PROMIS A UN MASSACRE AVEC UNE ÉQUIPE COMPLÈTEMENT REMANIÉE, RAJEUNIE ET SANS EXPÉRIENCE, LES BASQUES ONT LIVRE UNE PARTIE COHÉRENTE. ILS CONSTRUISENT LEUR COLLECTIF.

Combien de valises, prises par les espoirs de Montferrand, de Montpellier ou d’ailleurs, des plus grandes écuries aux plus petites, a-t-on déjà regretté dans ce championnat où les déplacements sont parfois galvaudés de façon tellement éhontée ? Lorsqu’ils ont annoncé leur composition d’équipe à l’orée de ce voyage à Paris, les Basques semblaient devoir se placer dans la lignée de ces équipes sans ambition se présentant pour disputer l’un des ces matchs parodiques qui font tousser le diffuseur en chef. Et quand ils ont déploré dix-sept points de retard à la 26e minute (20-3), leur sort semblait scellé, et la seule interrogation tournait autour de l’ampleur de leur défaite programmée. Qu’allaient-ils faire, à partir de cet instant où le match tournait vinaigre, avec leurs deux piliers titulaires directement venus de la Fédérale 1, avec un ouvreur, un ailier, un centre et un troisième ligne, qui comptaient chacun un seul match de Top 14 dans les jambes, tous placés au milieu d’un équipe totalement remaniée dans laquelle Antoine Battut occupait une place de seconde ligne pour laquelle il n’est pas formé ? Yannick Bru a joué ici de malice et d’expérience en maintenant son capitaine et son centre référent Peyo Muscarditz au milieu de la bleusaille. C’est certain, il l’a payé un peu cher. On ne reverra pas avant un bon moment Peyo Muscarditz, qui manquera plusieurs semaines en raison de sa blessure à l’épaule visiblement assez grave. Mais en structurant son équipe autour de deux de ses fers de lance, en les laissant sur le pré malgré leurs deux titularisations précédentes et toutes celles à venir, il a placé dans la pensée de ses jeunes joueurs qu’ils ne les envoyaient pas au front tous seuls. Le résultat de ce choix est là. Ils lui ont rendu sa considération.

Battut : "Frustré et content à la fois"

Passées ces vingt premières minutes disputées en spectateurs désabusés de leurs propres insuffisances, ses joueurs ainsi assemblés en collectif expérimental comme ils ne l’avaient pas encore été, ont sorti une partie cohérente jusqu’à pouvoir arracher le gain du match dans les derniers instants. De ce point de vue et sur le plan comptable, l’échec à zéro point est très dommageable pour le promu. Le bonus défensif devait être arraché sans la défaillance de fin de match des deux buteurs. Cinq points pris en trois semaines et deux déplacements en Île-de-France, au Racing 92 et au Stade français, auraient fait un joli pactole. Lesquels de leurs concurrents, dans la cohorte de ceux avec lesquels il luttera pour le maintien, auraient présenter plus tard un tel bilan ? Au-delà de toutes espérance, les Bayonnais pouvaient retirer tous les marrons du feu de la période Coupe du monde disputée sans les internationaux. "C’est vraiment dommage de rater cette occasion, c’est certain, l’a déploré Yannick Bru. Mais je vois surtout que nous n’avions pas menti lorsque nous avions assuré que ces jeunes joueurs avaient le niveau du championnat. On ne peut pas se satisfaire de cette défaite, surtout lorsque l’on met bout à bout tous les points que nous avons égarés. Mais ce match est rassurant pour notre projet, et il fait du bien à notre image." "Je suis frustré mais je suis presque content", rajoutera Antoine Battut, passablement soulagé. Les Bayonnais ont procédé à une large revue d’effectif sans baisser de régime. Ce match dit qu’ils semblent en capacité de pouvoir jouer sans faillir leur partition sur la durée.

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