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Médard : « Respecter le Japon et sa culture »

  • Maxime Médard
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Publié le Mis à jour
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Après un premier entraînement aux allures de décrassage, en trottinant, quelques Bleus ont rejoint ce lundi la salle de presse du Fujiyoshida Hokuroku, le stade où ils s'entraîneront pendant dix jours. Mais au Japon, on retire ses chaussures quand on entre dans un lieu ! En chaussettes, Maxime Médard s'est donc prêté au jeu des questions-réponses, à dix jours de l'ouverture de la Coupe du monde. Son expérience d'un tel événement va compter dans les rangs bleus, particulièrement inexpérimentés.

Midi Olympique : Maintenant que vous êtes au Japon, la Coupe du monde commence-t-elle vraiment ?

Maxime Médard : Il y a un peu de ça. Cela fait un moment que nous sommes en pleine préparation, mais bon... Tout le monde avait à cœur d'être au Japon, c'est désormais chose faite. S'entraîner ici, entamer tous les protocoles de World rugby, le programme des cérémonies d'accueil qui arrivent. Tout cela augmente l'excitation de commencer cette compétition.

Après seulement quelques heures sur le sol japonais, mesurez-vous déjà le choc culturel ?

Oui, on a déjà pu s'en apercevoir. Ils ont leur culture, leurs protocoles très ancrés. C'est à nous à nous adapter. Nous avons été briefés pour cela.

On imagine, par exemple, que c'est la première fois que vous entrez dans une salle de presse en chaussettes pour donner une interview...

Ouai, ça, je n'avais jamais fait ! Idem ce matin, pour aller à la musculation. Il fallait prendre deux paires de chaussures : une pour l'intérieur, une pour l'extérieur. Mais comme je le disais, nous avons été briefés là-dessus. Notre intendant, Charles, qui connaît bien le pays, nous a expliqué quelques protocoles à suivre ici. C'est important de le faire. Nous sommes au Japon pour disputer une Coupe du monde mais on se doit de respecter le pays et sa culture. Même si ce sont parfois des choses très loin de nos habitudes européennes.

Le rapport à l'autre est aussi très poli et pudique...

Oui, les gens sont très gentils, pudiques mais surtout extrêmement respectueux des règlements. A nous d'en faire de même.

Paysage japonais
Paysage japonais

La chaleur et l'humidité du Japon peut-elle impacter les productions sportives ?

Pour l'instant, c'est difficile à dire. Nous arrivons tout juste après douze heures de vol. Ce matin (lundi) nous avons effectué une petite séance de musculation et de cardio. Cet après-midi, l'entraînement s'est plutôt fait en marchant. C'est normal, les jambes sont encore un peu lourdes. On verra par la suite.

Pas d'inquiétude particulière sur le climat, donc ?

Notre préparation à Monaco ou Valence nous a déjà exposés à la chaleur. Voilà, le climat est un paramètre mais pas un truc déterminant. Là aussi, on va devoir s'adapter.

Le protocole World Rugby qui amènera jusqu'au premier match est lourd, avec plusieurs cérémonies. Si vous y êtes habitué, un jeune joueur peut-il se perdre dans cette grosse machine ?

Les jeunes sont quand même habitués à ces protocoles. Ça ne doit pas les empêcher d'être prêts le Jour J. Des cérémonies, il y en a aussi pendant le Tournoi des VI nations. Là, bien sûr, c'est plus important. Il y a la cérémonie d'accueil, la remise officielle de la cape, les déjeuners avec le maire, l'ambassadeur... Il y aura des séances d'autographes organisées par World rugby, des visites dans des écoles... Bien sûr que ce protocole est lourd mais il est aussi magnifique. Cela fait partie de l'aventure d'une Coupe du monde.

Il faut que chacun le vive pleinement. Pour être un grand joueur, il faut être un grand homme. Ces opérations, ces rencontres, ce temps qu'on donne pour l'événement, cela en fait partie. Et quand la compétition commencera, tout le monde verra que tout passe très vite. Surtout, tout le monde doit garder une chose en tête : une Coupe du monde n'est jamais banale. Vous pouvez ne jamais plus en jouer ou attendre longtemps avant d'en jouer une autre. Je suis bien placé pour le savoir.

A quel moment le premier match entrera pleinement dans les têtes ?

Il est déjà là. Toute la semaine, nous travaillerons sur vidéo pour analyser le jeu de l'Argentine. Il y aura une opposition contre une équipe japonaise, où nous pourrons mettre en place un peu plus précisément notre plan de jeu. Voilà, ce premier match contre l'Argentine est déjà là. On sait à quel point il sera décisif pour la suite de la compétition. Inconsciemment, il est dans les têtes depuis longtemps.

Photo lors de l'entraînement des Bleus
Photo lors de l'entraînement des Bleus

Beaucoup de joueurs de votre génération ont annoncé leur retraite internationale à l'issue de la compétition. Ce ne sera pas votre cas ?

Non, je ne l'ai pas fait. L'équipe de France a toujours tenu une place importante dans ma carrière, dans mon rêve. Dans ce rêve, il y avait déjà l'envie de jouer une deuxième Coupe du monde. J'y suis.

En Tournée en Nouvelle-Zélande, l'an dernier, vous répétiez votre envie absolue d'être ici, au Japon pour le Mondial...

Après la Coupe du monde 2011, les quatre années qui ont suivi ont été compliquées. Il y a eu une grosse blessure, puis un manque de confiance que je revenais en équipe de France. Aujourd'hui, c'est différent. Je me sens bien. Ma façon d'appréhender le rugby est différente, aussi la gestion de mon corps et de mon alimentation. Tout cela fait que je me sens bien et que je regarde devant. Je suis plus posé, plus serein.

Plus sérieux ? Vous parliez de votre alimentation...

Je sais que si j'ai envie de continuer à être performant, je dois faire des sacrifices. D'ailleurs, ce n'en est pas vraiment. J'aime ma façon actuel d'appréhender le rugby. Je m'y retrouve.

« Continuer à être performant », ce n'est effectivement pas le discours de quelqu'un qui a envie d'arrêter après la Coupe du monde...

Non, c'est vrai. Mais je sais qu'il peut se passer plein de choses. Plein de détails vont compter. En 2011, quand j'étais rentré en France, tout avait été dur pour moi. Nous étions passés tout prêt d'un titre Mondial et, derrière, il y avait eu une grosse décompression. Pendant un temps, je n'avais plus envie de voir personne, je me suis renfermé. On verra comment ça se passe cette fois-ci. C'est pour cela que je ne me prononce pas sur la suite à donner à ma carrière. Je ne me pose pas encore la question. Je suis focalisé sur la Coupe du monde. Pour la suite, on verra comment ça se passe.

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