À la rencontre d'Hiroyuki Kajihara, légende du rugby japonais

Par ​​​​​​​Par Simon VALZER, envoyé spécial à Fujiyoshida
  • Coupe du monde 2019 - Hiroyuki Kajihara, légende du rugby japonais
    Coupe du monde 2019 - Hiroyuki Kajihara, légende du rugby japonais Midi Olympique
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Rencontré avant une séance d'entraînement des Bleus, l'ancien international japonais Hiroyuki Hajihara nous a parlé de ses amours : la Coupe du monde qu'il a disputé deux fois, le rugby japonais bien sûr mais aussi le rugby français et sa rencontre avec Thierry Dusautoir.

C'était juste avant l'énorme orage qui vint perturber mardi la deuxième séance d'entraînement des Bleus. Alors que l'air était encore chaud et lourd, et que l'on voyait le Mont Fuji dominant le Hokuroku Stadium où les Tricolores préparent leur match contre l'Argentine, prévu la semaine prochaine. C'est à ce moment que l'on fit la rencontre de l'un des ambassadeurs japonais de cette Coupe du monde, l'ancien flanker international Hiroyuki Kajihara, 52 ans, 31 sélections et deux Coupe du monde au compteur. « C'est une légende locale », nous glisse l'un des membres de l'encadrement. Grand et longiligne bien qu'un peu tassé avec l'âge, « Kaji » nous répond avec un immense sourire et dans un anglais plus que correct et nous explique qu'il est aujourd'hui enseignant à l'Université voisine de Yamanashi : « J'enseigne principalement le sport, mais aussi le droit et l'économie. Je suis une sorte de prof-troisième ligne, j'essaie d'être polyvalent et de jouer à plusieurs postes ! » plaisante t-il.

Sans surprise, il est aussi l'entraîneur principal de l'équipe de rugby de son université. Un poste de première importance, quand on sait que la majeure partie du rugby japonais repose sur les systèmes scolaires et universitaires, principaux pourvoyeurs de joueurs de Top League, le championnat des équipes professionnelles d'entreprises (Toyota, Ricoh, Yamaha, etc...) On en profite alors pour lui demander son avis sur le fonctionnement de la formation japonaise : « Le niveau du championnat des high schools (lycées, ndlr.) est très élevé, et figure parmi les meilleurs du monde. Seulement, le niveau chute dès que l'on arrive en championnat universitaire. La raison est simple : pendant quatre ans, les jeunes joueurs étudient, s'entraînent beaucoup moins et finissent par régresser. Quand il était en poste, Eddie Jones n'hésitait pas à critiquer le niveau du championnat universitaire, jusqu'à suggérer de le supprimer pour envoyer directement les meilleurs joueurs des high schools en Top League. Le problème, c'est que 98 % des joueurs de Top League actuels sont issus de l'université et seulement 2 % des high schools. À l'avenir, il serait bon que ces proportions s'équilibrent. C'est déjà le cas en baseball, et plusieurs joueurs japonais jouent en Major League aux Etats-Unis...»

Dusautoir, c'est une bête !

Cette Coupe du monde, Hiroyuki l'attend avec impatience. Il avait participé aux éditions de 1991 et 1995, et en garde des souvenirs fantastiques : « En 1991, nous avions affronté les Blacks. Jamie Joseph, l'actuel sélectionneur du Japon faisait partie de cette équipe. J'étais fier d'avoir inscrit deux essais contre les Néo-zélandais mais cela ne nous a pas empêché de prendre plus de 100 points ! » se marre le grand échalat. Son plus grand regret ? N'avoir jamais eu le privilège de jouer contre l'immense Jonah Lomu.

« Kaji » est aussi un grand amateur de rugby français : « Vous avez la meilleure mêlée du monde ! » s'exclame t-il, après quoi il énumène ses idoles françaises : les incontournables Jean-Pierre Rives, Serge Blanco et Philippe Sella. Il y a deux mois, Hiroyuki a aussi eu le privilège de rencontrer une icône plus moderne du rugby français, Thierry Dusautoir : « Je me souviendrai toujours de son match contre les Blacks au Mondial 2011. C'était une bête, un vrai « destroyer » ! » C'est dans le cadre d'une visite de promotion et accompagné des caméras de Canal +, qu'Hiroyuki a fait la connaissance du « Dark destroyer » français : « J'ai rencontré un homme adorable, très souriant... il n'avait rien à voir avec le mec qui démolissait les Blacks en 2011 ! Je l'ai amené dans un temple, où nous avons pratiqué la méditation, le « zazen », pendant plus de deux heures. Et vous savez quoi ? Thierry a été excellent. » On en attendait pas moins de l'ancien capitaine du XV de France...

Coupe du monde 2019 - Hiroyuki Kajihara, légende du rugby japonais avec Simon Valzer, journaliste Midi Olympique
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