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L’extase à tous les étages pour Bordeaux-Bègles

  • Cinquième titularisation en Top 14 pour le pilier bordelais Lasha Tabidze qui inscrit un essai à la 21e minute.
    Cinquième titularisation en Top 14 pour le pilier bordelais Lasha Tabidze qui inscrit un essai à la 21e minute. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Soirée magique pour les Bordelais qui ont offert un premier essai au jeune pilier droit Lasha Tabidze, symbole d’une épidémie... de confiance.

Le visage de ce succès extatique restera pour nous le sourire de Lasha Tabidze, jeune pilier droit géorgien qui ne vivait samedi que la cinquième titularisation de sa carrière en Top 14. Les quatre premières, dans des contextes difficiles, avaient été sanctionnées par des défaites (dont les 80 points subis à La Rochelle). Mais samedi, il a marqué de son empreinte le cavalier seul des Bordelais avec cet essai de la 21e. Attention, pas sur un ballon porté, mais au soutien d’une relance insolente de Ducuing assistée par Roumat. Tabidze avait fait l’effort de suivre pour s’offrir cet essai sans opposition avec plongeon : "Oui, pour moi marquer un essai en Top 14, c’était un rêve. Je l’ai réalisé. Quand j’ai vu que j’étais en bonne position pour recevoir le ballon, je n’y croyais pas, détaillait-il un peu surpris qu’on s’intéresse à lui. J’ai su que j’allais jouer dans la semaine, je suis à Bordeaux depuis cinq ans. Je suis arrivé à 18 ans ici. Je jouais le championnat d’Europe avec les moins de 18 ans et les dirigeants m’ont repéré. Au début, ce n’était pas facile, je ne connaissais personne. Mais maintenant, je me sens très bien. " Il s’est forgé une carapace petit à petit en jouant avec les espoirs jusqu’à devenir champion de France en 2016. Il a ensuite grappillé des minutes au forceps. Mais en début de semaine, Vadim Cobilas a prévenu Urios qu’il souffrait des ischio-jambiers. Le coach n’a pas voulu prendre de risque. L’heure de Lasha avait sonné. "J’ai deux modèles, mon compatriote David Zirakashvili mais aussi l’Australien Sekope Kepu que j’ai côtoyé ici. Il bougeait tellement bien sur le terrain. Moi j’aimerais bien être fort en mêlée mais aussi savoir me déplacer."

Feu d’artifice et bodega

Pendant que le pilier Georgien nous parlait, une clameur retentissait dans le vestiaire. Christophe Urios venait de prendre la parole : "Vous êtes en train de reconquérir votre public. Allez, on va tout de suite tous en crampons boire un verre à la bodega."

Le bruit de ce succès extatique fut donc le cliquetis des crampons pour ultime cavalcade et un plongeon parmi les supporteurs. Dans le ciel bordelais, une série de détonations. Comme un fait exprès, le feu d’artifice du 14 juillet venait de démarrer sur les quais de la Garonne. Il avait été reporté de deux mois après un incendie qui avait frappé une barque. Toutes les planètes se sont alignées pour faire de ce 14 septembre une épiphanie presque comparable au 41 à 0 de 2013 face à Toulon (explosion de Camille Lopez et de Metuisela Talebula). L’adversaire n’était pas du même calibre, c’est vrai. Mais même l’exigeant Christophe Urios se laissa aller à cette confidence : "Je n’ai jamais entraîné une équipe avec autant de talent… Ça faisait partie de nos missions que de nous rapprocher de nos supporteurs, par notre comportement et notre attitude d’abord - se comporter en vraie équipe - mais aussi en produisant une identité de jeu conforme à ce que les gens attendent. Pourvu que ça dure…"

Deux essais de piliers droits géorgiens

Le patron sportif de l’UBB pouvait savourer cette démonstration supplémentaire de sa capacité à diriger des équipes qui pratiquent un rugby offensif, à rebours des clichés qu’on lui a si souvent collé sur le front quand il s’occupait du CO (ces débats sur le style n’en finiront sans doute jamais, mieux vaut les prendre avec ironie). Cette victoire de Bordeaux peut s’expliquer de bien des façons, mais c’est bien sûr la qualité des passes qui reste en mémoire et notamment les trois transmissions d’orfèvre sur l’essai de Lesgourgues : une "sautée" de Jalibert, puis deux "chistéras" décroisées coup sur coup de Ducuing, puis de Lamerat (presque en aveugle). Chaque fois, le geste élimina deux défenseurs. Évidemment, c’est aussi la confiance qui transpirait de toutes ces actions insolentes… Urios est venu surtout pour ça, ouvrir des horizons insoupçonnés aux plus timorés : "Seuls les médiocres pensent qu’ils ont atteint leur maximum. Et nous ne sommes pas des médiocres. Nous ne sommes qu’à 80 %, on a une grande marge de progression", asséna le patron girondin. On se demande ce qu’il se passera quand l’UBB approchera les 100 %. Tsabidze réussira peut-être un doublé. Ceci dit à la 65e, c’est son remplaçant et compatriote, Lekso Kaulashvili qui a aplati le cinquième essai, lui aussi sans opposition. L’UBB de samedi était donc capable de marquer deux essais offensifs par des piliers droits géorgiens, et tout le monde y a trouvé son compte.

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