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Une première qui en appelle d’autres pour l'Aviron

Par Edmond Lataillade
  • Jean Monribot, face à Julien Dumora, a souligné l’importance des remplaçants dans le succès contre Castres.
    Jean Monribot, face à Julien Dumora, a souligné l’importance des remplaçants dans le succès contre Castres. Pablo Ordas - Pablo Ordas
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L’Aviron courait après sa première victoire à Jean-Dauger. Rassurante pour lui et importante sur tous les plans, moral et comptable. Bayonne ne nourrit aucun complexe.

Il est des petits signes qui dévoilent la valeur d’une victoire. Lorsque Yannick Bru s’est présenté en salle de presse, il dérogeait à ses habitudes en tenant à la main la canette de bière qu’il venait de partager avec son équipe. L’Aviron tient sa première victoire à Jean-Dauger. Tellement déterminante à bien des égards. Psychologiquement d’abord. Bayonne sait maintenant qu’il peut battre bien des formations de gros calibre. Il restait sur cet échec face à Clermont et un deuxième de rang chez lui aurait pu l’entraîner dans une période morose. Il pouvait nourrir à la fois soulagement et satisfaction. "Mine de rien, on avait un peu de pression sur les épaules, accorde le manager. On était déçu de n’avoir pris aucun point au Stade français, on voulait donner un peu de joie à tous ceux qui nous soutiennent. Ça passait forcément par une victoire. On est content aussi parce qu’on n’a pas caché le ballon pendant tout le match. On a joué, on a produit, on a tenté, avec parfois de l’excès mais on a été fidèle à nous-mêmes." Cette capacité à jouer, ce penchant à prendre des risques témoignent de la maturité de l’équipe mais surtout de cette volonté de ne pas subir et, ainsi, de ne pas attendre cette sanction promise à l’équipe supposée petite, inexpérimentée aux exigences du Top 14. "On prend beaucoup de risques, trop parfois, assume le chef d’orchestre du jour, Brandon Fajardo. Mais qui ne tente rien n’a rien. Franchement, on prend beaucoup de plaisir, du moins moi. On voit qu’on est capable de se faire de passes, de jouer debout, dans l’axe, sur les alternances, on a réussi à occuper un peu. C’était un match vraiment correct."

Une réussite comptable et morale

Le jeu et aussi le courage, l’abnégation, tout ce qu’il faut pour faire une équipe. Jean Monribot accentuait cet aspect qui fait également le ciment d’un groupe dans la construction de la victoire, en lâchant son premier mot bien révélateur : "Lessivé ! Je suis lessivé. On a tout donné. Sans faire un grand match, on a réussi à gagner avec un état d’esprit de fou. J’ai le sentiment qu’on s’est vraiment serré les coudes."

Le côté pragmatique, matériel, de la victoire était aussi très apprécié. Surtout après deux échecs. "Il y a du soulagement, continue Yannick Bru. Ça conclut un bloc de quatre matchs où on a eu parfois la note artistique mais on n’avait pas mis d’argent à la banque." Ces points attestent de la place de Bayonne dans ce Top 14. Même si une partie des interrogations avaient été levées au cours des matchs précédents, manquait encore ce genre de prestation chez soi où il ne faut pas faillir. Loin d’être évident. "Pour entretenir la confiance, pour montrer qu’on était crédible à ce niveau, qu’on pouvait exister dans cette compétition, insiste l’ancien entraîneur de l’équipe de France, il fallait prendre cette victoire à domicile. Souvenez-vous, après l’accession, tout le monde nous promettait un cauchemar. Ce qui est bien, c’est que, outre le plan comptable du contenu on a prouvé qu’on avait notre place dans cette division."

Et justement, l’équipe montée par Yannick Bru dans l’urgence de l’accession ne manque pas de réussites humaines. Souvent, les équipes promues souffrent de la qualité du banc, d’un effectif limité. Déjà, à Paris, l’équipe très remaniée avait montré sa valeur : "Je ne leur dis pas trop, confirme-t-il, mais je suis quand même très fier du travail accompli par certains joueurs qui arrivaient de deux divisions en dessous. Ils ont monté leur niveau d’exigence et ils repoussent leurs limites sans arrêt. Ils se surprennent eux-mêmes."

Face à Castres, le banc, parfois déficitaire chez les promus, a tenu le rôle attendu. Le coup de fouet nécessaire a eu lieu. "La rentrée des remplaçants nous a amené de la fraîcheur, de la folie. Ils ont mis du dynamisme, apprécie Jean Monribot. Il fallait les jouer de cette façon. Dès qu’on enchaînait plusieurs temps de jeu, on arrivait à les mettre à mal."

Alors, bien sûr, beaucoup de secteurs ont laissé à désirer. Comme en cette fin de match, où l’Aviron n’a pas pu maîtriser deux pénaltouches, une dernière mêlée, après aussi d’autres nombreuses fautes qui ont coûté au moins un essai. "Il faut qu’on soit à 100 % ou à 150 parfois et être efficace aux bons moments pour rivaliser", précise Brandon Fajardo. Des moments difficiles attendent donc encore les Bayonnais. Comme la réception de La Rochelle dans quinze jours. "On ne les craint pas !", assure le demi d’ouverture. Cette victoire en appelle d’autres.

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