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Gori sort de la brume

  •  Edoardo Gori (Colomiers) contre Colomiers
    Edoardo Gori (Colomiers) contre Colomiers Stéphanie Biscaye / Midi Olympique - Stéphanie Biscaye
Publié le Mis à jour
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Edoardo Gori, demi de mêlée de Colomiers, en recherche de temps de jeu après deux derniers exercices éprouvants, l’Italien est une des valeurs sûres du début de saison contrasté des Haut-Garonnais. Il a déjà apprivoisé la dure école du Pro D2, même s’il doit encore monter en puissance.

Que fera Edoardo Gori ce dimanche matin sur les coups de 7 h 15, heure française, lorsque l’Italie foulera la pelouse du Hanazono Stadium dans la ville d’Higashioka pour y défier la Namibie ? Le Transalpin sera-t-il devant sa télévision ? Non retenu pour l’événement, le demi de mêlée international (69 sélections et deux Coupes du monde au compteur) ne nourrit pas de rancœur envers quoi que ce soit ni que ce soit. Même pas Conor O’Shea qui l’a averti de sa non-sélection au sortir du dernier Tournoi des 6 Nations. "J’ai compris son choix", souffle-t-il juste, moue pas boudeuse pour un sou. Victime d’une grosse déchirure du quadriceps de la jambe droite sur une accélération en février 2018 à Marseille lors d’un France - Italie, Gori a payé cher son absence des terrains pendant huit mois. Barré à son retour avec le Benetton Trévise au poste de titulaire par le Sud-Africain Dewaldt Duvenage et doublé dans la hiérarchie par son concurrent en sélection nationale, Tito Tebaldi, pas dans les plans de l’entraîneur néo-zélandais Kieran Crowley, le joueur a très vite compris que son départ au Japon prenait une mauvaise tournure. Sur le banc face au pays de Galles le 9 février dernier, il ne s’est pourtant pas formalisé.

Une envie d’ailleurs

Il a patienté jusqu’à attendre le coup de fil d’un certain Jacques Brunel en mai. L’actuel sélectionneur du XV de France et ancien entraîneur de Colomiers (1995-1999) l’avait eu sous ses ordres pendant cinq ans lorsqu’il commandait aux destinées des Azzurri. "J’étais proche de signer à Mogliano pour disputer l’Eccellenza (le championnat de première division désormais Top 12, N.D.L.R.). Puis, Jacques m’a appelé pour me dire que Colomiers cherchait un demi de mêlée. Il a toujours beaucoup cru en moi. À vrai dire, j’attendais d’avoir une opportunité à l’étranger pour connaître une nouvelle expérience, avec un nouvel environnement et une grosse culture du rugby. Les premiers contacts se sont faits et j’ai appelé ensuite Agustin Costa Repetto (passé par le championnat italien entre 2008 et 2014) qui m’a dit que l’ambiance était très bonne. Je me suis donc dit, "saisis ta chance" ", explique le principal intéressé. "J’ai rappelé Conor O’Shea qui m’avait demandé de rester à disposition en cas de blessures dans sa liste et je lui ai dit que je démarrais une nouvelle aventure en France. Je ne voulais pas revenir avec la sélection pour un mois, ne pas jouer et savoir que je ne serais pas pris, être le troisième larron…" confie le Toscan, qui a découvert le rugby à l’âge de 5 ans, suivant les traces de son père, à Prato, petite bourgade au Nord-Ouest de Florence. "À Colomiers, mes objectifs sont simples : je veux jouer et faire de mon mieux pour que l’équipe puisse avoir le meilleur classement. C’est un gros challenge pour moi car les gens pensent que lorsque vous êtes international, avec votre statut, vous êtes capable de faire de grandes choses. Je sais qu’il y a de fortes attentes… Mais, je veux juste reprendre du plaisir. L’année dernière a été très dure sur le plan personnel. Je veux aider le club et les jeunes joueurs à grandir aussi."

Sur ce plan, son entente avec Léopold Dupas (22 ans) et Gilen Queheille (27 ans) a jusqu’ici laissé entrevoir de belles choses. Spécialiste des numéros 9 à Colomiers cette saison, Fabrice Culinat ne tarit pas d’éloges sur le neuf italien avec qui il travaille les mardi et jeudi. "J’ai cette image de 9 italien, un peu à la Troncon, qui porte les ballons. Mais il n’a pas que ça, il a une bonne passe, de la vitesse comme on l’a vu face à Grenoble (deux passes décisives pour Josua Vici) ou sur sa percée contre Mont-de-Marsan. Edoardo essaie de ne pas rester dans son rôle de neuvième avant malgré son physique avantageux (1,78 m, 90 kg). Il aime aussi défendre et je le trouve très bon sur la communication avec ses avants", détaille l’ancien joueur iconique de la Colombe. Pas si surpris de voir débarquer un joueur de sa trempe en Pro D2 : "Pas mal de monde s’attendait à ce qu’il joue en Top 14 ou qu’il reste en Italie une année de Coupe du monde. C’était très osé de venir à Colomiers. Mais, c’est aussi son état d’esprit. Il veut remettre tous les compteurs à zéro et repartir sur un autre challenge." Plutôt réussi pour l’instant, gare au Gori !

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