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Jean Kleyn : L’homme qui a fait chuter un géant

  • Passée la polémique de sa sélection, Jean Kleyn veut désormais mettre toutes ses forces dans la bataille pour la première place de poule. Passée la polémique de sa sélection, Jean Kleyn veut désormais mettre toutes ses forces dans la bataille pour la première place de poule.
    Passée la polémique de sa sélection, Jean Kleyn veut désormais mettre toutes ses forces dans la bataille pour la première place de poule.
Publié le Mis à jour
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Jean Kleyn - Deuxième ligne de l’Irlande Sélectionné après seulement trois matchs amicaux et trois ans et un mois de résidence en Irlande, le sud-africain aura pour mission de faire oublier Devin Toner.

à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Irlande retient son souffle. Et pas uniquement pour le Brexit. Mais aussi pour savoir si elle pourra compter sur Rob Kearney et Keith Earls (lire page 5). Pour se rassurer, les supporters porteront donc leur regard vers leur pack qui, lui, est en pleine possession de ses moyens. Et plus particulièrement en deuxième ligne, où l’Irlande paraît lourdement armée avec quatre joueurs de très haut niveau : James Ryan, Iain Henderson, Tadgh Beirne et… Jean Kleyn. Ce dernier est le moins connu de tous puisqu’il ne compte que 3 sélections, toutes acquises lors des matchs de préparation. Et pourtant, sa convocation a fait grand bruit en Irlande et au-delà.

Vous l’aurez deviné en lisant son nom, Jean Kleyn n’est pas irlandais. Le colosse (2,02 m, 120 kg) aujourd’hui au Munster est né à Linden, dans la banlieue de Johannesburg. Il a débuté sa carrière aux Stormers et s’est aussi illustré en Currie Cup avec la Western Province. Mais après seulement trois ans en pro dans son pays, il a décidé de faire ses valises et de répondre à l’appel que lui avait lancé Rassie Erasmus, alors manager du Munster : "Quand j’ai quitté l’Afrique du Sud, je savais que c’était pour de bon. Je sentais qu’il n’y avait plus de place pour moi au pays." Le colosse avait une idée en tête : imiter CJ Stander et Bundee Aki et tenter d’intégrer le XV irlandais après trois ans de résidence.

pichot en colère

Le pari était risqué, surtout au vu de la concurrence au poste. Mais il s’avéra payant. Et le 10 août dernier, seulement deux jours après être devenu éligible, Joe Schmidt le sélectionna pour le premier match amical face à l’Italie. Deux tests plus tard, Kleyn décrochait son précieux sésame pour le Mondial, devenant par la même l’un des plus grands outsiders de la compétition. Au grand dam du géant du Leinster, Devin Toner, laissé à quai à Dublin. Dans le monde du rugby irlandais réputé pour son protectionnisme (ou du moins son choix méticuleux de chaque étranger accueilli sur son territoire), la nouvelle eut l’effet d’une bombe. Sa déflagration dépassa même largement les côtes de l’île d’émeraude puisque le vice-président de World Rugby, Agustin Pichot en personne se permit d’alimenter la polémique : "Si j’étais Devin Toner, j’irais demander des comptes à World Rugby. Je me sens désolé pour lui. Je n’ai rien contre celui qui a été sélectionné mais voilà comment je ressens les choses." Depuis toujours, Pichot veut faire passer de trois à cinq ans la durée de séjour nécessaire pour obtenir l’éligibilité.

Face à ces critiques, Kleyn a pu compter sur le soutien de son coéquipier au Munster, le numéro 8 CJ Stander : " Jean travaille très dur pour gagner sa place tous les week-ends, en club comme avec l’Irlande. Il a été incroyablement bon cette année et ces considérations extérieures ne rentrent pas dans le cercle de l’équipe. Il y a beaucoup de positif à son inclusion mais certains préfèrent se focaliser sur les quelques choses négatives qui restent. Nous avons déjà eu ces discours avec Bundee (Aki, joueur d’origine néo-zélandaise, N.D.L.R.) mais c’est la même chose : je peux vous assurer que revêtir ce maillot représente beaucoup pour Jean et Bundee."

La polémique est désormais passée. Le géant venu de l’autre bout du globe peut désormais se concentrer sur ce qu’il sait mieux faire : le sale boulot dans les mauls, les rucks ou les relances de ballons lents où sa puissance et son agressivité font merveille. Et ce n’est pas Joe Schmidt qui s’en plaindra.

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