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Barassi, c’est déjà 2023

  • Pierre-Louis Barassi (France) lors de son premier entraînement avec les Bleus au Japon
    Pierre-Louis Barassi (France) lors de son premier entraînement avec les Bleus au Japon Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... L’air de rien, c’est un temps important de l’histoire récente du XV de France qui s’est joué, en début de semaine dans le ballet du Mondial au Japon. En même temps qu’ils quittaient les vertigineuses folies de la vie tokyoïte pour rejoindre, plus au sud, le calme de Kumamoto, les Bleus enregistraient le premier mouvement dans leur effectif. Celui-ci est lourd en symboles.

D’un côté, Wesley Fofana quittait donc le XV de France. Pour toujours. Repoussant chaque jour un peu lus loin la perspective d’un retour sur les terrains, le Clermontois a finalement dû rendre les armes. Et ce n’est pas qu’un joueur qui referme le livre de son histoire internationale. C’est une page, longue et douloureuse du XV de France, qui se referme sous nos yeux.

Fofana était le joyau de Saint-André. Le premier joueur qu’il lança, à sa prise de fonctions, et qui ne quitta plus l’équipe de France que sur blessure. Quand il était apte, il était convoqué. Systématiquement. Cela a duré huit ans.

Malgré lui, il incarna bien des choses. À commencer par la triste parenthèse que cette équipe de France vit depuis une petite décennie et dont, on en rêve, elle pourrait bientôt voir le mot « fin ». Fofana laissera un bilan comptable contrasté, pris dans cette génération perdue : 48 sélections dont 47 comme titulaire, ce qui justifie amplement un statut d’indispensable. Mais aussi 43,75 % de victoires seulement, en Bleu.

Le Clermontois laissera aussi deux images. La première, sur l’instantané, donne à voir un joueur (trop) souvent blessé sur sa deuxième moitié de carrière internationale. Jusqu’à s’en faire des nœuds au cerveau et se plonger, comme on déprime, dans une longue démarche de doute.

Il serait toutefois dommage d’oublier la deuxième image, celle qu’on a tant aimée : un joueur capable de traverser le terrain, un après-midi de 2013 à Twickenham. Le meilleur centre de France, depuis dix ans, plus collectif qu’on a bien voulu le dire, moins ego centré qu’on l’a laissé penser.

Fofana est parti, donc. Et pour le remplacer, le choix a surpris : Pierre-Louis Barassi, 21 ans, trente matchs à peine en professionnel. Champion du monde junior, c’est vrai, mais aucune expérience significative à l’international. Il est là, le symbole.

Barassi, ou « Jean-Louis » comme les surnomment les Bleus depuis son arrivée à Kumamoto, ne vole rien à personne. Sa dernière saison est excellente, titulaire dans une des écuries majeures du Top 14. D’un point de vue strictement sportif, son profil semble coller à ce que prône le staff en place. Bien plus qu’un Lamerat ou un Danty, par exemple, qui candidataient tout aussi bien.

Le Lyonnais aurait, de toute façon, goûté aux joies bleues dans un avenir proche. Ce n’était qu’une question de temps.

Ce qui étonne plus, c’est la précocité de l’appel. Dans une compétition condensée et rare, la logique pousse au court-termisme. Donc à la convocation d’un joueur déjà expérimenté et rompu aux joutes internationales. Le staff en place a fait un autre choix. Celui de l’avenir, du lendemain, et de la préparation, déjà, de la Coupe du monde 2023.

à n’en pas douter, le futur sélectionneur sera gré qu’on lui prépare le terrain de la sorte. Le futur sélectionneur ? Tiens donc, c’est Fabien Galthié. Il pourra donc se remercier lui-même. 

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