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Alldritt, Bamba, Dupont, Ntamack et Penaud... Nos futurs super héros ?

  • Nos futurs super héros
    Nos futurs super héros Cédric Cathala - Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Parmi la jeunesse amenée à prendre plus de responsabilités au sein du XV de France, ils sont 5, Bamba, Alldritt, Dupont, Ntamack et Penaud, talents bruts à émerger dans ce Mondial japonais.

Alldritt c’est Captain America

  • Son histoire : la belle surprise

Façonné au rugby gersois, dans les camps de base de FC Auch, Alldritt était trop bon, trop fort, trop dur au mal pour demeurer éternellement dans l’anonymat de la Fédérale 1. Le Stade rochelais a flairé le bon coup et l’a enrôlé en 2017. Seulement un an plus tard et à 21 ans, il s’imposait comme un incontournable de la troisième ligne charentaise, où des joueurs du calibre de Vito ou Gourdon sévissent pourtant. Puis en équipe de France, où son replacement en numéro 8 est venu renforcer un poste historiquement faible.

  • Son super pouvoir : le combat, il aime ça

Aucun super pouvoir le concernant. Comme Captain America, Alldritt est une combinaison humaine, mais rare, de robustesse et de mental. Au combat, en première ligne, et il aime ça. Ce qui en fait un personnage à craindre, pour n’importe quel premier rideau défensif. Et un leader par les actes, sur le terrain, malgré son jeune âge (22 ans). Alldritt parle peu. Mais quand il prend un ballon sous le bras pour défier une défense, les autres le suivent. Instinctivement.

  • Sa Kryptonite : une gestuelle à peaufiner

Son abattage au combat l’use. C’est là qu’il s’exprime le mieux mais c’est aussi là qu’il perd en lucidité. Et en qualité technique. Lorsqu’il est contré dans le défi physique, Alldritt peine encore à trouver des parades techniques. Dans le grand bain international qu’il intègre désormais, sa gestuelle souffre de la comparaison avec les références, Kieran Read, Ardie Savea, Billy Vunipola ou Duane Vermeulen. Mais le garçon n’a que 22 ans. Et l’avenir devant lui.

Ntamack c’est Batman

  • Son histoire : tout sourire

Voilà un garçon à qui tout souri. Bruce Wayne, alias Batman, est tout à la fois un milliardaire, une gueule de mannequin et un super héros ? Ntamack tient un peu de cette destinée en diamant. Surclassé dans toutes les catégories, le fils d’Emile franchit les marches deux parties, avec une aisance déconcertante.

  • Son super pouvoir : complet et élégant

Tout tient dans l’élégance. Batman ne sait ni voler, ni lancer des éclairs, ni déclencher la colère des dieux. Comme lui, et à l’inverse de son compère de la charnière, Romain Ntamack n’a pas de super pouvoir. Pas besoin : il a tous les talents qu’on attend d’un « super héros » à l’ouverture. Une passe tendue, longue, juste et qui sort vite des mains. Un pied précis, comme on a pu le voir face à l’Argentine, avec deux transformations particulièrement difficiles, réussies en coin. En défense, enfin, son point faible théorique, sa réponse est largement satisfaisante. Visé par les lancements argentins, qui ne faisaient même pas l’effort d’un leurre avant de l’attaquer, le Toulousain a fait mieux que rivaliser (10 sur 10).

  • Sa Kryptonite : une pression à mieux appréhender

Son jeune âge (20 ans), son expérience réduite du haut niveau (37 matchs professionnels seulement) faisaient planer un doute sur sa capacité à encaisser la pression d’un match d’ouverture de Coupe du monde, qui plus est quand il revêt une telle importance. Si la performance globale fut belle, y compris face aux poteaux, Ntamack a craqué au moment où il le fallait le moins : impeccable jusque-là dans les tirs au but, il rate la balle de match, à trois minutes du terme, dans une position pourtant plus confortable que ses coups de pied précédents. Sans conséquence. Pour cette fois.

Dupont c’est Superman

  • Son histoire : venu tout droit de la planète sud-ouest

Débarqué à Castres depuis la planète Lannemezan puis Auch, recueilli il y a deux ans par la famille toulousaine, Dupont est un pur produit des fiefs du sud ouest. Un gamin élevé au rugby, où l’on en parle tous les jours à table et on joue tous les soirs, entre copains, dans les parcs, en attendant l’entraînement. Quand on passe son enfance un ballon à la main, les « super pouvoirs » vous viennent plus vite.

  • Son super pouvoir : intenable

Antoine Dupont a les défauts de ses qualités. Il ne fait pas toujours les bons choix. Mais ses capacités physiques, dans les duels, lui permettent presque toujours de s’en sortir, quand bien même il s’est initialement trompé. C’est simple : Dupont casse presque systématiquement le premier plaquage. Ce qui crée une menace supplémentaire pour l’adversaire, autour des rucks. Ce qui oblige, aussi, la défense à monopoliser deux joueurs pour le stopper. Quand elle y arrive. Sinon, Dupont ouvre alors des espaces. Pour lui ou ses coéquipiers. Et si c’est un autre qui en profite, son explosivité lui permet d’être systématiquement au soutien immédiat. Un bon nombre d’essais à la clé.

  • Sa Kryptonite : un leadership à construire

Garçon discret, Dupont ne cultive pas encore ce leadership que réclame pourtant son poste. Sur ce point, Christophe Urios, son ancien entraîneur à Castres, est éclairant : « Antoine a les capacités techniques et physiques d’être un des meilleurs demis de mêlée au monde. Peut-être le meilleur ? Mais il manque d’emprise sur ses avants. Il ne crée pas assez de liens avec eux. Ce n’est pas de sa faute. C’est un défaut dans son processus de formation. Quand ses qualités hors normes ont été identifiées, très jeune, personne ne s’est soucié de développer chez lui ce leadership. Pourtant, il existe des exercices pour y parvenir. » Voilà une planche de travail sérieuse. Qui pourrait effectivement en faire, demain, le meilleur numéro 9 au monde.

Bamba c’est Hulk

  • Son histoire : au rugby par hasard

Bamba aurait pu faire bon nombre de sports. Son physique, absolument hors norme, le lui aurait permis. Il s’est essayé au judo, au handball. Il a finalement opté pour le rugby. Un peu par hasard. Celui-ci fait parfois bien les choses. À Brive, au centre de formation, et bientôt à Lyon, Bamba devient un rugbyman. Un vrai. Un pur. Un dur.

  • Son super pouvoir : un physique de titan

Il a quitté l’entraînement, mercredi, torse nu. Et on peut bien passer sa vie autour des terrains de rugby, à voir des joueurs au physique hors du commun, celui de Bamba reste à part. C’est Hulk, littéralement. Le jeune garçon (21 ans) n’est pourtant pas encore « fini » physiquement, avec une marge de progression pour « sécher ». Quand il le sera, il y aura de quoi s’inquiéter un peu plus encore pour ses adversaires.

  • Sa Kryptonite : une technique trop neuve

On peut bien afficher des mensurations physiques exceptionnelles, le rugby reste un sport qui s’apprend. Et Bamba, qui s’y est mis sur le tard, garde une marge de progression technique importante. Si son adaptation aux mêlées du haut niveau est fascinante, le Lyonnais reste perfectible dans le jeu courant, ballon en mains et dans sa capacité à assurer des transmissions. Ou sur les zones de rucks, dans la manière d’attaquer ses soutiens pour assurer la continuité du jeu.

Penaud c’est Flash

  • Son histoire : contrariée puis brillante

L’histoire est d’abord tracassée. Trop souvent ramené à sa condition de « fils de » quand il était à Brive, où son père Alain est une légende, Damian avait quitté la Corrèze pour Clermont sous les feux de la polémique. En Auvergne, ses premiers pas sont frappés du sceau du talent, certes, mais aussi marqués d’un comportement jugé trop dilettante. Pour s’imposer en professionnel, pourtant, il faut travailler. Avec un mentor du calibre de Rougerie, les choses sont vite rentrées dans l’ordre. « Damian n’est plus un garçon difficile à gérer. Ce n’est pas vrai. Il faut juste savoir l’écouter » assure Sébastien Bourdin, préparateur physique de l’ASMCA, à son propos. Et Penaud donne enfin la pleine mesure de son potentiel.

  • Son super pouvoir : à toute vitesse

Attention les yeux : quand Damian Penaud étire sa foulée, vous pouvez bien lui courir après, vous ne verrez plus que son dos. La saison dernière, l’ancien centre replacé à l’aile a franchi à chaque match la barre des 37 km/h. Il est le seul, en Top 14. « Surtout, le plus impressionnant, c’est qu’il est capable de reproduire une telle performance même en fin de match, après 80 minutes d’efforts. Ça, c’est rare. C’est même très rare » précise Sébastien Bourdin. Penaud, c’est Flash. Il va vite, très vite. Et longtemps.

  • Sa Kryptonite : une défense aléatoire

Face à l’Argentine, tout s’est à peu près bien passé. Auparavant, Penaud avait toutefois inquiété par quelques placements défensifs pour le moins aléatoires. Une mauvaise habitude chez les ailiers français, qu’il partage par exemple avec Alivereti Raka ou Teddy Thomas. Mais Penaud, joueur de duel d’une qualité rare, devra régler ce problème pour s’installer, demain, parmi les meilleurs ailiers du monde.

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