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Bonneval : « J’aurais aimé mettre déjà quatre essais »

  • Arthur Bonneval of Toulouse during the friendly match AS Beziers Herault and Stade Toulousain at Stade de Sauclieres on August 13, 2019 in Beziers, France. (Photo by Alexpress/Icon Sport)
    Arthur Bonneval of Toulouse during the friendly match AS Beziers Herault and Stade Toulousain at Stade de Sauclieres on August 13, 2019 in Beziers, France. (Photo by Alexpress/Icon Sport) Icon Sport - Icon Sport
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Sa soif de marquer, sa frustration personnelle par rapport au bouclier de brennus, sa fin de contrat en juin mais surtout le besoin pour l’équipe de retrouver son allant offensif et une dynamique positive : Arthur Bonneval, toujours aussi spontané, n’élude rien.

Après ces trois défaites lors des quatre premières journées, la coupure d’une semaine fut-elle la bienvenue ?

Oui, elle a fait du bien aux têtes, surtout derrière ce dernier match à La Rochelle, même si on a, en réalité, coupé deux ou trois jours. Les trois premières rencontres avant été plutôt intéressantes, notamment les deux rendez-vous à l’extérieur (à Bordeaux puis Lyon, N.D.L.R.) alors qu’à La Rochelle, nous avons été battus par meilleurs que nous. Sur la fin de semaine dernière, chacun a pu travailler physiquement et je pense qu’il nous en manque un peu sur ce plan. C’est normal vu que l’équipe a repris l’entraînement plus tard que les autres mais, dans le jeu qu’on veut mettre en place, on a besoin de monter en puissance là-dessus.

Comment expliquer, par rapport aux premières sorties, la contre-performance observée à Marcel-Deflandre ?

On est un peu loin sur ce match mais, pourtant, les vingt-cinq premières minutes étaient bonnes. Ensuite, La Rochelle était dans la position dans laquelle nous étions une semaine auparavant contre le Racing, à savoir qu’il fallait impérativement gagner sous peine de se retrouver en situation inconfortable. De notre côté, je crois que nous avons mis moins d’enthousiasme dans notre jeu et avons été pris sur les basiques, la conquête et la défense. Puis, vu que nous n’avons pas été bons derrière non plus, cela a basculé en notre défaveur.

Le manque d’enthousiasme, ce n’est pourtant pas ce qui caractérise ce groupe ?

Cela arrive à tout le monde de connaître des mauvais jours. Je ne saurais comment le juger en étant acteur mais, sur le terrain, je sentais qu’il y avait moins de culot et d’audace que d’habitude. Notre équipe sait jouer depuis ses 22 mètres s’il faut mais on avait du mal. Il ne faut rien enlever à la belle prestation des Rochelais. Nous n’avons pas su contrer leurs offloads et leur dynamisme au fond du terrain avec Rattez et Retière. Maintenant, tout le monde est passé à autre chose, avec un nouveau bloc de matchs tout aussi important et notamment deux réceptions, pour rattraper les points égarés en route.

D’autant plus que, si vous n’êtes pas en avance sur le tableau de marche, un sans-faute à domicile limite le retard…

C’est vrai. Je sais qu’on va encore nous parler de l’absence des internationaux mais, à Bordeaux, ça se joue à rien par exemple. Idem pour Lyon, l’équipe en forme du début de championnat qui a marché sur tout le monde, mais pas sur nous. En mettant les ingrédients nécessaires chez eux, nous n’étions pas loin. On a connu des semaines difficiles au niveau des entraînements mais, là, l’enthousiasme revient justement et il faut le valider.

Ce départ délicat permet-il de vite faire retomber l’euphorie née du titre en juin ?

On sait tous que la saison dernière a été exceptionnelle mais c’est fini. à mon avis, ce genre de parcours ne se refera pas de sitôt en Top 14 et il fallait vraiment passer à la suite. Il n’y a pas les mêmes joueurs en ce moment et c’est à nous de prendre les choses en mains sérieusement, d’autant que Pau a réalisé une superbe performance à Clermont. à domicile, il n’y a de toute façon pas le droit à l’erreur. Puis, avec trois défaites en autant de déplacements, on sait qu’à Brive ou Montpellier, même si le MHR est censé être une plus grosse écurie, il faudra ramener quelque chose.

Vous êtes actuellement parmi les plus expérimentés sous ce maillot. Cela change-t-il votre rôle ?

Pas forcément. L’an passé, j’ai disputé pas mal de matchs et ça s’est bien passé même si je n’ai pas joué tous ceux que je voulais. Max (Médard), Yoann (Huget), Cheslin (Kolbe) ou Thomas (Ramos) sont internationaux et il y a une grosse concurrence. On essaye de compenser leurs absences avec les jeunes qui sont là, même si Seb (Bezy), Zack (Holmes) ou Pita (Ahki) ont un gros vécu. Moi, je commence à en avoir aussi avec le Stade toulousain et il faut le partager. Il nous manque encore un peu de liant dans le jeu mais je ne suis pas inquiet.

Vous faites référence à votre absence des vingt-trois en phase finale l’an passé. Avez-vous vécu le sacre après une certaine retenue ?

Il existait une frustration, qui a perduré un long moment, et j’y pense encore parfois. J’ai beaucoup participé durant la saison et j’ai vécu ça avec l’équipe, donc j’étais heureux pour tout le monde. Mais au fond de moi, je croyais pouvoir accrocher une place dans le groupe. Cela n’a pas été le cas et je garderai toujours cette petite déception. Je crois qu’on se sent un peu plus champion de France quand on est sur la feuille en phase finale. Cette nouvelle saison me fait du bien car d’autres objectifs se présentent.

Quand on est obsédé par la ligne d’en-but adverse comme vous l’êtes, est-ce frustrant d’être bloqué à un essai ?

Il y a eu quatre journées, donc j’aurais aimé mettre déjà quatre essais ! (sourires). à l’extérieur, on a eu moins de ballons, surtout à La Rochelle, et on a aujourd’hui la treizième attaque du championnat. Derrière, les matchs de ce début de saison n’ont rien à voir avec ceux qu’on a pu disputer l’an passé sans les internationaux. Nous sommes plus dans le dur. Il faut s’appuyer sur ce qu’on sait faire et on va retrouver de l’allant.

Comment réagissez-vous justement quand les ballons n’arrivent pas ?

Ça me rend fou ! Mais ce n’est pas en restant sur mon aile que je débloquerai les situations. Dans ces cas-là, je dois venir aussi au cœur du jeu pour aider la charnière. Mais, quand tu joues ailier, tu sais très bien que, sur certains matchs, ça peut être frustrant. Il faut aller chercher du travail sur le terrain (sourires).

Ailier ou arrière d’ailleurs, poste où on vous avait rarement vu jouer…

Cela m’était arrivé plus jeune. J’ai joué numéro 15 à La Rochelle et j’aurais aimé contre-attaquer davantage mais, à chaque fois que nos adversaires ont tapé, ils ont trouvé les touches. à l’arrivée, ça se rapproche du poste d’ailier même s’il y a plus d’espace et de liberté, plus d’alternance avec le jeu au pied aussi. Tant que je joue, peu importe. Même si, à l’arrière, on marque un peu moins (rires).

Vous êtes en fin de contrat en juin. Savez-vous de quoi sera fait votre avenir ?

Ça me préoccupe car j’ai conscience d’être dans ma dernière année de contrat. (Il hésite) Mais je n’ai pas encore trop réfléchi à ça car je suis concentré sur les matchs qui arrivent et, sans les internationaux, on doit aussi marquer des points individuellement. J’espère néanmoins que ça se réglera rapidement.

Perdre des points sur le plan personnel, quand le collectif tourne moins bien, est-il un piège ?

Non, les entraîneurs savent que le collectif est un peu moins bien huilé, je crois qu’ils jugent les prestations en connaissance. Encore une fois, je suis persuadé que nous sommes proches de la vérité et que c’est surtout une question de confiance. C’est elle qui nous a fait gagner tant de matchs l’an passé.

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